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Message Publié : 09 Juin 2014, 15:18 
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Inscription : 06 Février 2013, 23:05
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Merciiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!!!!!!!!!!! Vivement la suite!!

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Message Publié : 27 Juin 2014, 16:06 
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Inscription : 04 Février 2013, 16:12
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:o de mieux en mieux tout ça, un grand merci.

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Exylème, thalassothérapie pour tous
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Message Publié : 03 Juillet 2014, 07:50 
Eminence
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Inscription : 01 Février 2013, 19:04
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13/ La Bataille des Héros. Partie II
« We are the Champion. »

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Dans la plaine des héros les combats faisaient rage. La légion affrontait vaillamment les hordes de démons et l'armée des golems. Epaule contre épaule, lances et boucliers en avant, la légion poussait et repoussait les assauts ennemis. Les tranchoirs runiques maniés par les minotaures pourfendaient les golems tandis que les lances perforaient les démons dont le flot continu se brisait sur un mur de boucliers. La discipline de fer des légionnaires et les tactiques des Archontes permettaient à l'armée runique de jouer des faiblesses de leurs ennemis, de la puissance aveugle des golems et de l'anarchie des démons. Les runes brillaient intensément, les légionnaires étaient parcourus par la lumière divine qui les transcendait et ils sentaient la présence des prêtres qui les accompagnaient et celle de ceux qui les illuminaient depuis le temple du Panthéon. Puis vinrent les ténèbres. La lumière du Panthéon s'éteignit, l'éclat des runes se mit à faiblir tandis que les lueurs rougeoyantes de flammes déchaînées par un immense démon apparaissaient dans la basse ville de Tantad. Depuis le temple du Panthéon, une ombre immense s'étendit sur Tantad et sur la plaine des héros. Tous ressentirent la peur étreindre leur coeur et lentement les rangs serrés des légionnaires commencèrent à reculer. Voyant le doute s'instiller dans le coeur des légionnaires et qu'une nouvelle menace était en train de s'abattre sur Tantad Aurius fit manoeuvrer ses troupes en organisant une retraite stratégique vers l'une des deux collines qui jouxtaient la plaine des héros. Tout en hurlant des ordres, Aurius observait la ville et voyait impuissant le démon dévaster la cité. Il vit la flotte pirate se diriger vers la ville et s'attaquer au démon, sans doute pour protéger la population des Iles Blanches réfugiée dans le Temple. Les salves des pirates semblaient inefficaces et les navires étaient mis en grand péril par les attaques du démon qui leur lançait des morceaux de maisons et de remparts qui s'enflammaient entre ses mains de géant. Mais malgré la situation désespérée les pirates s'acharnaient sur le démon déchainant foudre et et poudre, certains comme Oeil de Gemme se portant au plus prêt du monstre pour lui tirer dessus à bout portant. Tous avaient conscience que ce démon pouvait faire un massacre dans leur population et qu'il leur fallait vaincre ou périr. Espérant que les pirates parviendraient à retenir le monstre, Aurius continua la manoeuvre de retraite afin d'obtenir un avantage tactique en prenant position sur une hauteur qui lui permettrait de fixer l'armée ennemie puis de lancer une contre attaque sur les ailes. Il espérait que cette manoeuvre lui permettrait d'en finir rapidement. Mais alors que la légion reculait en bon ordre malgré la peur qui les étreignait, une nouvelle ombre s'abattit sur la légion et le désespoir s'empara de leur coeurs. Echios venait d'entrer en action.

S'élançant dans la bataille, le sombre seigneur en armure était plus impressionnant que jamais, il se dégageait de lui un aura de terreur et il semblait immense devant ses adversaires qui se ratinaient devant lui. Echios avançait telle une tornade obscure semant la mort et la désolation. Des gardiens de l'Âme il était celui qui avait hérité de deux fragments, celui de la haine et du désespoir. Sa haine de la Légion, de son frère et de ceux qui lui avaient tourné le dos, le rendait plus puissant que jamais. Il exultait, laissant libre court à sa rage chaque fois que d'un coup d'épée il envoyait voler des rangs entiers de légionnaires, tranchant chairs et acier. Le désespoir qui lacérait le coeur de ses ennemis le rendait plus puissant encore. Cette fois contrairement à ce qu'il s'était passé dans le futur sa victoire ne faisait aucun doute. Tout se passait comme prévu, grâce aux pouvoirs combinés de ses fragments du Cristal de l'Âme et de celui de Xorzar qui commande à la peur, les fiers légionnaires, si disciplinés, si organisés n'étaient rien d'autre que des pantins qu'il était aisé de piétiner et de massacrer. Enfin il prenait le dessus sur son maudit frère, il ne lui restait plus qu'à attendre que les champions et archontes runiques viennent le défier et après les avoir écrasé, son triomphe serait total. Son attente ne fut pas longue et les champions de la légion s'avancèrent. D'un geste Echios fit stopper la marche en avant de son armée et les golems formèrent une ligne infranchissable derrière laquelle les hordes de démons piaffaient d'impatience. Seul devant son armée Echios défiait ses ennemis. Devenu plus grand qu'un minotaure et débordant d'énergies ténébreuses le sombre guerrier en armure était tel une tour noire dont l'ombre funeste étouffait tout devant lui. Face à lui les champions runiques dans leurs armures dorées n'étaient que de frêles silhouettes dont la lumière était aussi indistincte que celle des étoiles dans une nuit d'orage.

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Alors qu'à l'arrière le Centorium Aurius s'occupait de réorganiser les lignes des légionnaires et envoyait un détachement de minotaures commandé par Privus, Pyromaque et Ixor afin de venir en aide aux prêtres du Temple, sept héros de la légions répondirent au défi de l'immense guerrier des ténèbres. Elios et Valerius s'élancèrent les premiers tel des météores, toutes runes activées. Echios tenant son épée de la dextre lança une vague d'éclairs de ténèbres de la senestre qui stoppa net l'assaut des deux guerriers qui s'écroulèrent au sol, le corps fumant et tétanisés par la décharge. Xenophon et Loquitus bondirent par dessus le corps de leurs compagnons et chargèrent le sombre seigneur. Mais ce dernier malgré sa taille et son armure était d'une agilité surprenante et esquiva les deux minotaures dans un mouvement rotatif et se servit de l'ouverture pour placer un coup d'épée qui creusa un profond sillon dans le dos de Loquitus qui s'effondra dans une gerbe de sang. Puis avec son poing ganté d'acier plus gros qu'un marteau de guerre, il envoya un crochet en pleine machoire de Xenophon le projetant au sol dans un fracas d'os brisés. Echios posa son pied sur la poitrine de Xenophon qui eut l'impression d'être piétiné par un oliphant, puis le sombre seigneur leva son épée pour achever l'archonte. Son geste fut dévié par une multitude de traits de lumière concentrée qui percutèrent son bras. Echios regarda sur sa gauche et vit Harès dégageant une forte aura de lumière le poing encore étincelant après son attaque. Sans même prendre le temps de s'observer les deux adversaires se ruèrent l'un vers l'autre, l'un entouré de lumière, l'autre de ténèbres. Echios abattit son épée qui fendit le ciel dans une trainée noire et Harès porta sa plus puissante attaque de lumière runique. Les deux adversaires se croisèrent en instant. L'attaque d'Harès forma une colonne de lumière stellaire qui engloutit Echios en le projetant vers le ciel en le faisant tournoyer. Mais avant que le guerrier sombre n'ait complètement fait une révolution sur lui même, il déploya autour de lui un champ de noirceur absolu et la lumière fut dissipée. De son côté Harès ne s'était pas tiré indemne de la passe d'arme, son armure était fendue de l'épaule droite jusqu'à l'abdomen et de nombreuses runes de protection avaient explosé sous l'impact. Malgré les ténèbres et le froid qui l'envahissait par sa blessure, Harès se retourna vers son adversaire qui venait d'atterrir au sol sur ses deux pieds dans un grand nuage de poussière. Le seigneur runique serra les dents et se prépara à reprendre le combat. Pas seul, car ses compagnons d'armes s'étaient relevés malgré leurs blessures et l'avaient rejoint prêt à affronter ce terrible ennemi. Les runes brillèrent à nouveau, mais leur lumière fut vite engloutie par les ténèbres d'Echios qui déploya toute sa puissance démoniaque en envoyant une vague d'énergie circulaire qui balaya les champions formant un profond cratère tout autour de lui. En quelques instants il venait de vaincre cinq champions de la légion et les ténèbres grandissaient. Mais avant que tout espoir ne s'éteigne, deux nouveaux champions entrèrent en lice, il s'agissait d'Agillian l'un des meilleurs lanciers de Tantad et de Myrina l'héroine qui avait retrouvé la légion perdue. Tous deux portaient une armure légère et avaient ôté leur casque pour gagner en rapidité et défiaient le terrible guerrier sombre uniquement armés de leurs lances et de leur courage. Echios les accueilli en lançant ses terribles éclairs, mais l'un comme l'autre esquivèrent d'un bond sur le côté et arrivèrent au contact. En tournant autour d'Echios, grâce à leur agilité et l'allonge de leurs lances les deux guerriers runiques parvenaient à éviter ses terribles coups d'épée et à lui porter de nombreuses estocades. Mais l'armure noire ne semblait avoir aucune faille et les coups des deux légionnaires semblaient à peine la rayer tandis que ceux d'Echios étaient d'une telle puissance que l'aspect du terrain en était modifié avec des cratères et des crevasses qui apparaissaient chaque fois que son épée percutait le sol. Finalement, Agillian se fit surprendre par une irrégularité du terrain et vit sa cheville se faire coincer dans une faille, Echios abattit sa lame. Agillian ne put faire que parer avec la hampe de sa lance qui explosa sous l'impact. Le coup toucha le guerrier runique en pleine poitrine tranchant armure, chair et os. Agillian tomba à genou crachant des bulles de sang. Myrina tenta de s'interposer, mais cette fois elle manqua de vitesse et Echios lui envoya un terrible coup de poing dans l'estomac qui la souleva du sol. Avant même qu'elle ne retombe au sol, il enchaina en l'attrapant en l'air par une jambe pour la projeter au sol comme un vulgaire sac de sable. A moitié consciente, Myrina continuait à pointer sa lance en direction de son adversaire, mais le corps brisé, les jambes désarticulées, elle était impuissante, l'espoir était vain. L'aura de désespoir d'Echios avait recouvert la Légion. Les champions étaient tombés, les soldats commençait à lâcher leurs armes et à tomber à genoux attendant la fin. Les ténèbres étaient totales.

C'est alors qu'un dôme de lumière doré s'éleva depuis le sommet de la colline où s'était repliée la Légion. Le Centorium Aurius n'avait pas choisi de se replier sur cette colline plutôt que l'autre par hasard. Il s'agissait de la Colline aux étoiles, un immense tumulus où les plus grands héros de Tantad étaient ensevelis depuis les temps mythologiques. Grâce au temps gagné par les champions runiques, les trois prêtresses Lenia, Astria et Coranthia avaient pu joindre leurs forces pour appeler la protection des dieux et des héros. Les runes qui avaient accompagné les héros dans la mort s'élevèrent alors au dessus de la colline et se mirent à tournoyer en une nuée stellaire. Les légionnaires baignant dans la lumière dorée se sentaient à nouveau sous le regard des dieux, reprirent espoir et se portèrent au secours des champions tombés. Les ténèbres restaient compactes et semblaient prêtes à tout engloutir mais la lumière des héros n'en était que plus éclatante. Aurius ainsi nimbé de lumière descendit de la colline à la rencontre d'Echios. Le sombre guerrier n'attendait que cela, vaincre Aurius au sommet de sa gloire et prouver au monde entier que c'était lui Echios le plus puissant. A peine Aurius eut il atteint les pieds de la colline que le combat s'engagea. A la première passe d'arme les épées s'entrechoquèrent avec une violence inouïe, le sol trembla et l'air fut déchiré comme par un coup de tonnerre. Echios avait pris son arme à deux mains et enveloppé de ténèbres frappait de toute sa rage et de sa haine. Aurius sous le regard des dieux et porté par les espoirs de son armée était le fer de lance de la Légion, une lance portée par mille mains, mille coeurs et il rendait coup pour coup sans fléchir. Tandis que son père se battait, Myrina étendue telle une fleur piétinée au milieu d'un champ de bataille ne voyait plus la mort mais les étoiles danser devant ses yeux, elle ne sentait plus le sang dans sa bouche mais le parfum suave d'une rose, elle ne sentait pas les légionnaires en train de la tirer en arrière, elle sentait l'univers, elle sentait les dieux. Elle sentait ses compagnons d'armes étendus au sol, elle sentait leur lumière se joindre à la sienne. En un même mouvement, les sept héros tendirent leur main en direction d'Aurius et de leur lumière naquit une nouvelle rune qui se posa sur la poitrine du Centorium. Fort de cette ultime rune Aurius asséna un coup titanesque qui arriva sur Echios comme une comète de lumière. Le coup porta et le guerrier sombre fut repoussé sur plusieurs mètres en arrière et son armure fut fendue à l'épaule. Mais il en fallait bien plus pour terrasser ce sombre seigneur et les ténèbres un instant chassées par la lumière insoutenable revinrent l'envelopper et son armure se reforma en un instant. Les deux combattants se préparèrent à un nouvel assaut, concentrant leurs forces et leur énergie afin d'abattre définitivement leur adversaire. Mais alors que les ténèbres et la lumière se concentraient sur chacun des deux combattants, des éclairs déchirèrent le ciel et le sol se mit à trembler en un grondement sourd. Une fumée se mit à jaillir de la colline qui faisait face à la colline aux étoiles. Puis le sommet de la colline explosa littéralement et un torrent de lave en jaillit. Une pluie de pierre s'abattit sur la plaine des héros et un énorme rocher tomba entre la colline et les deux combattants qui furent projetés au sol par le souffle de l'impact. Rapidement le torrent de lave se déversa dans la plaine des héros engloutissant l'armée des démons et des golems. Voyant la lave arriver sur eux, Echios et Aurius foncèrent sur le rocher et l'escaladèrent en bondissant comme des cabris. Arrivé à son sommet, la lave avait déjà recouvert la plaine et léchait les pieds de la collines aux étoiles. En sécurité sur le rocher, les deux commandants observaient la situation. La Légion était en sécurité sur la colline et l'armée des ténèbres était engloutie sous la lave. La partie semblait terminée. C'est alors qu'Echios se mit à rire. Le réveil du volcan, il l'avait déjà vécu dans le futur et il s'y attendait. Sa voix chargée de haine retentit alors.

- Fournaise !
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L'immense démon quitta la ville et fonça vers le torrent de lave. Une fois dans le torrent de lave, il se mit à grandir, les restes des golems et des démons carbonisés s'attachaient à lui en un horrible amalgame noirâtre. Le démon prit des dimensions de titan et son ombre obscurcit le ciel. La colline aux étoiles n'était pas plus grande pour lui qu'une simple souris et la légion qu'un amas de fourmis pris au piège au milieu de la lave. Echios voyant sa victoire proche se mit à rire et lança un nouvel assaut contre Aurius voulant le vaincre personnellement. Mais alors que les épées se croisaient à nouveau et que le démon titanesque s'approchait de la colline aux étoiles pour piétiner la Légion, un énorme cercle de lumière verte apparut au dessus du volcan en éruption. Les aiguilles d'une immense horloge se mirent à tourner en sens inverse à une vitesse folle puis le ciel se déchira. Dans la fumée du volcan la silhouette d'une immense créature aillée apparue plus grande encore que le démon titanesque. Puis un feu doré qui n'avait plus été exhalé depuis des éons fut soufflé sur Fournaise. Le démon absorba le feu doré et grandit encore. Mais le feu du dragon Exymos qui avait sillonné le ciel de Guem bien avant la venue des hommes ou de Nehant était d'une telle puissance que son corps n'arrivait pas à le contenir. Et alors que le corps du démon était en train de se craqueler, sept étoiles polaires apparurent au dessus et une aurore boréale se forma. Puis apparurent deux grands béliers tirant un char sur lequel se tenait un guerrier d'Agmundar tenant un marteau étincelant. L'attelage fondit sur Fournaise telle une étoile de glace fonçant à travers l'immensité du cosmos. Le guerrier d'Agmundar asséna un coup de marteau sur la poitrine du Titan et ce fut comme si deux galaxies se percutaient. Feu et glace provoquèrent une terrible explosion soufflant Aurius et Echios comme des fétus de pailles, mais tous deux réussirent à se rattraper au bords du rocher suspendus dans le vide au dessus de la lave. De Fournaise, il ne restait rien, des particules de glaces tombaient du ciel telle de la poussière d'étoile. Voyant une nouvelle fois la victoire lui échapper par un invraisemblable coup du destin Echios utilisa toute la puissance de ses bras pour se jeter sur Aurius afin de l'emmener avec lui dans le torrent de lave. Mais Aurius le vit venir et se hissa sur ses bras en balançant un grand coup de pied en pleine tête d'Echios qui fit brisa son casque. Un instant aveuglé, Echios manqua sa cible et tomba seul dans la lave. Aurius reconnut avec horreur le visage de celui qui était en train de tomber et cette image resterait à jamais gravée dans sa mémoire. Alors que le Centorium se hissait sur le rocher, une clameur s'éleva depuis la colline aux étoiles, un cri de délivrance, un chant de victoire. Les champions de la Légion avaient repoussé les ténèbres, le feu du Volcan et le froid du Nord avait détruit le Démon, l'armée des ténèbres avait été englouti, la bataille était terminée.

Alors que les cendres du volcan commençaient à retomber, en aval de la rivière de lave, bien loin de la colline aux étoiles une main noircie sortie de la lave et agrippa une racine noire qui pendait au dessus du flot incandescent. Dans le temple du Panthéon debout sur une pile de cadavres, se délectant des cris d'agonie et des lamentations de terreur, Xorzar le Profanateur sentit la défaite d'Echios et de Fournaise. Que des incapables ! Songea t il. Après avoir piétiné une dernière fois le crâne d'un prêtre, il ouvrit un portail démoniaque et rejoignit le navire amiral de la flotte noire qu'il commandait. La bataille ne faisait que commencer.
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Mercenaire depuis les débuts de la bêta.
Même pas mal. ^^
GT Niveau 65. Gouverneur.
Itcg Niveau 54 La Princesse des Mercenaires
Championne du Consortium 2013
Merci à Cian pour mon nouvel avatar ^^


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Message Publié : 05 Août 2014, 18:55 
Eminence
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Inscription : 01 Février 2013, 19:04
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14/ Le temps des dragons. Partie I - Préludes
« N'est pas mort ce qui à jamais dort et au cours des ères peut mourir même la Mort »
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« Je me souviens de la nuit. Je me souviens de cette obscurité sans étoile. Je me souviens de ces ténèbres sans chaleur. Combien de temps suis je resté dans la solitude de ce tombeau glacé, je ne le sais. Mais je m'en souviens encore. Je me souviens de chaque grain de poussière, de chacune de ses inscriptions gravées sur les murs, de son silence oppressant. Je n'étais qu'une ombre, celle d'un aventurier parcourant les terres de Guem à la recherche de mystères et d'aventure. L'ombre de celui qui fut maudit par le prêtre roi. Maudit pour avoir découvert dans le désert le Temple enseveli de la déesse lune. Avait elle un lien avec la légende de Celle qui Chevauche le Ciel, la déesse dragon, la Lumière du Soir, Daenya la Dernière ? Longtemps j'ai pu réfléchir à cela et à méditer les paroles du prêtre roi : il n'y a qu'une seule lumière celle de Sol'Ra. Certaines inscriptions sur les murs étaient des prières à la Lune, d'autres étaient incompréhensibles. Chercher à les déchiffrer au toucher puis les réciter perpétuellement celles que je comprenais m'a permis d'échapper à la folie. Finalement, le prêtre roi a été vaincu et j'ai été libéré de l'Ateb, la malédiction de non vie. J'ai senti à nouveau le feu et l'eau de la vie parcourir mes veines chassant le froid et la nuit. Tout ceci avait il un sens ? A quel jeu s'est prêté le Destin ? N'ai je été qu'un jouet pour les dieux qu'ils ont finalement oublié dans son trou ? Ont ils vu que j'étais à nouveau libre ? Libre. Enfin libre. Enfin libre de parcourir les terres de Guem, libre de vivre de nouvelles aventures. Quel que soit le sens à donner à tout cela je compte bien à nouveau mordre la vie à pleine dents. Le monde a changé et j'ai rencontré de nouveaux compagnons de voyage. J'ai rejoins cette guilde de voyageur et d'aventuriers. J'ai rejoins le Lieurs de Pierre. Je m'appelle Temüjin ».
Carnets de voyage – Extraits -

Autre temps, autre lieu. La nuit venait de tomber, au delà de l'horizon la lune, pleine en cette saison, montait doucement dans le ciel. Dans une taverne éclairée par un feu de cheminé où un sanglier rôtissait deux individus se tenaient dans un coin sombre. Ils venaient de s'assoir autours d'une petite table et Tristam, le patron de la Taverne de l'Assoiffé, s'approcha pour prendre leur commande. Tristam avait l'habitude de clients aussi bizarres que des minotaures en goguette ou de gros bras en manque d'alcool, mais cette fois il devait admettre qu'il approchait de son record en matière de bizarreries, un individu patibulaire, lui n'avait rien de très bizarre et paraissait même tout ce qui a de plus normal, avec de long cheveux blonds et aux yeux bleus portant un chapeau tricorne et un long pardessus, par contre il était accompagné d'un homme poisson, où baleine, peut bien un orque qui avait une espèce de truc mécanique en lieu et place de sa main droite. Si les balafres ne dépareillaient avec une taverne fréquentée par les légionnaires en permission, le perroquet par contre, sur un homme baleine... La taverne étant assez éloignée des Îles Blanches, il n'avait pas trop l'habitude de ce genre de phénomènes. Mais avec la mobilisation de la Légion à Tantad, les affaires étaient mauvaises et un client restait un client. Surtout si il avait une bonne décente et surtout si il payait. Rassuré sur ce dernier point par une bourse sur la table, il proposa à ses convives bière, rôti et noix pour le perroquet. Les deux clients prirent leur commande et se mirent à discuter la mine sombre faisant le point sur la situation.

Ils revenaient d'une mission de renseignement sur les Îles Blanches. Cela faisait moins d'une semaine que l'attaque de la flotte noire avait eu lieu. Grâce à un communicateur longue portée ils avaient appris que la coalition de pirates runiques avait permis de vaincre une puissante armée ennemi au sol. Mais dans le ciel la partie risquait d'être compliquée. Ils avaient observé de loin la Forteresse volante. Elle semblait invulnérable. Immense, avec une puissance de feu démentielle, elle était de surcroit entourée d'un tourbillon perpétuel de vents déchainés, sans parler de la flotte qui l'accompagnait. Dans les Îles, les gens qui n'avaient pas pu fuir se terraient, cherchant à échapper à des patrouilles de golems particulièrement perfectionnés. Ceux qui manquaient de chance où qui sortaient pour chercher de quoi manger se faisaient capturer dans de grands filets et étaient emmenés dans la forteresse du ciel d'où ils n'en revenaient jamais. Le monocle d'analyse de Klémence leur avait permis d'obtenir de nombreuses informations qu'ils avaient transmis à l'Amiral. De nombreux petites machines insectoïdes semblables à celles Galène et des autres mécanistes abattaient les maisons, creusaient des galeries et des casemates où des armes et des golems étaient entreposés. Comme si une seule forteresse volant ne suffisait pas, l'ennemi était en train d'en construire une dizaine. Une des Îles quand à elle avait vu un des grands navires noirs se poser dessus écrasant au passage tous les bâtiments. Puis de grands tuyaux noirs avaient été installés. En une journée à peine l'Île avait disparu comme engloutie par le vaisseau d'où s'échappait une épaisse fumée noire. Puis le vaisseau noir s'était rapproché d'une Île forteresse et y avait débarqué des milliers de golems de pierre et d'acier nouvellement créés. L'ennemi se prenait son temps, l'ennemi renforçait son armée, l'ennemi se préparait à un nouvel assaut.

La Légion runique avait réussi à stopper une première armée de golems et de démons, mais seraient ils en mesure de stopper plusieurs armées de Golem soutenues par le puissance destructrice de la forteresse volante ? Pour l'Amiral, il fallait agir et vite. Grâce aux informations fournies par Raveneau et Boucan, l'Amiral avait mis au point un plan, un plan insensé, sans doute sur une idée originale de Klémence, le coup du carré de la masse fois la moitié de la vitesse ne pouvait que venir d'elle, d'aucun se demandant encore ce que cela pouvait bien signifier. Raveneau et Boucan burent d'un trait leur chope tout en frissonnant au souvenir de l'opération marquage qui avait bien faillit se terminer en eau de boudin. « Facile avait dit la mécaniste, vous pointez le muchtruc sur la forteresse avec le rayon rouge, quand le cristal vire au vert, c'est bon, iaka ramener le tout et on passe à la suite ». Trop facile en effet, elle avait juste oublié de préciser que le procédé de marquage lumineux prenait au moins vingt minutes. Et une lumière rouge, c'était d'un discret... Mieux que de la lumière bleu, mais tout juste. Ils se souviendraient longtemps de cette mission, la fuite éperdue devant les golems chasseurs tout en gardant le rayon pointé vers la forteresse, les tirs de barrages d'un vaisseau noir, l'évacuation en catastrophe sur le petit sloop des airs avant que la forteresse ne tire un de ses rayons destructeurs, vraiment facile. Tout en promettant les pires représailles envers la jeune mécaniste, les deux pirates attendaient. Ils avaient vérifié à maintes reprises qu'ils n'étaient pas suivis et désormais ils attendaient de transmettre les données enregistrées dans le cristal à une équipe qui saurait en faire bon usage. C'est alors que la porte de la taverne s'ouvrit.
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Un homme entra, les deux pirates reconnurent le commandant Malderez et se détendirent. Ayant à la bouche son sempiternel cigare et ses lunettes noires malgré la nuit Malderez se dirigea vers les deux comparses et s'assit à leur table après avoir posé au sol un lourd paquetage qu'il portait à l'épaule. Après avoir commandé une bière il se pencha vers Raveneau et Boucan et leur chuchota :

- Salut les gars, vous avez le truc ?
- Ouaip, répondit Raveneau en posant un cristal rouge sur la table.


Malderez se saisit rapidement du cristal qu'il inséra dans un petit appareil qu'il introduit ensuite dans un ensemble mécanique plus gros qui se trouvait dans le paquetage. Tout en surveillant du coin de l'oeil Tristam qui astiquait soigneusement ses verres il continua :

- L'opération Chute du Ciel va commencer. On va virer les cafards de la maison. Je viens de charger les données que vous avez recueilli dans la machine et grâce à ça on va pouvoir se servir d'une arme qui pourra détruire la forteresse.
- Super, répondit Raveneau. Et la fête commence quand ?
- Chais pas encore. Pour que l'arme soit au point on a besoin de mages d'un type particulier qui manient les éléments.
- Ouais, les Lieurs de Pierre quoi, intervint Boucan.
- C'est ça. La patronne les a contacté, mais on ne sait pas encore quand ils arriveront, si ils viennent. Ils sont durs en affaire les lascars.
- Encore attendre, on en rêvait dit Boucan. Quoi que si c'est encore un plan à la Klémence, l'attente, c'est pas si mal en définitive.
- Et le plan, demanda Raveneau, il a une chance de fonctionner ?


Malderez eut une moue éloquente avant de répondre :

- Si il n'y avait que la forteresse, je dirais fifty fifty. Mais avec la flotte ennemi, plus les îles conquises... Ca va être très chaud.

C'est alors que la porte s'ouvrit et un jeune homme portant les vêtements des steppes des Abara entra dans la taverne. Il inspecta la pièce puis fit un signe de la main tandis que les trois pirates se tenaient sur leur gardes. Un homme plus âgé couvert de cicatrices portant le même type de vêtements entra, et après avoir jeté un coup d'oeil se dirigea d'autorité vers le bar où il commanda une douzaine de bières. Puis deux jeune femmes entrèrent, l'une avait la peau tannée par le soleil et portait également une tenue des steppes tandis que l'autre bien qu'humaine avait le teint pâle des elfes de glaces et portait des vêtements plus légers. Tristam à la vue de ces clients insolites offrit son plus beau sourire commercial et commença le service. Son sourire s'agrandit lorsque de nouveaux clients entrèrent. Un colosse à la fine barbe noire entra en même temps qu'un homme plus petit ayant des cheveux noirs et blancs, ils accompagnaient un homme plus âgé aux cheveux et à la barbe blanche. Malderez reconnu en ce dernier arrivant le conseiller Maen des Lieurs de Pierre. Mais avant qu'il ne se signale à lui, un autre petit groupe entra dans la taverne. Deux hommes, l'un assez corpulent, l'autre plus sec et plus âgé accompagnaient deux femmes, l'une humaine de chairs et de sang portant une tenue traditionnelle des Lieurs de Pierre, l'autre était une femme de verre portant une tenue à la dernière mode dans le petit monde des courtisans du Conseil des Guildes. Le maitre lieur Maen s'avança vers le trio pirate et commença les présentations.

- Bonsoir messieurs, vous devez être le commandant Malderez et ses collaborateurs, dit il en commençant à serrer des mains. Je suis le Maître Lieur Maen et voici mes camarades. Atugan, Nyaga, Kubilai et Erguji de l'Abara, les guerriers élémentaires Temujin et Kalion et les mages élémentaires Catalina, Izandra, Karreg et Lazar.
- Oui bonsoir, répondit Malderez, je suis bien le commandant Malderez. Mais je ne vous attendait pas si tôt.


Avant de poursuivre la conversation, Maen pris une chaise et s'installa à la table des pirates, Izandra fit de même tandis que le reste de son groupe restait près du bar en train de discuter de chose et d'autre, Catalyna faisait les yeux doux à Tristam pour obtenir des verres gratuits, Lazar et Karreg discutaient du marché des métaux, tandis que Kalion et Erguji se mesuraient au bras de fer sous les regards amusés de Temujin, Nyaga et Kubilai qui prenaient les paris.

- La Maître Lieuse Laelyse ainsi que la Gouverneur des Îles Blanche La Triste nous ont informé de la situation. Cela est venu corroborer les informations ainsi que les données techniques transmises par une de vos mages, du coup la décision d'envoyer le corps expéditionnaire a rapidement été prise.
- Quelle mage ? Demanda Malderez
- Celle à la peau très brune, répondit Izandra en coupant Maen, avec des cheveux noirs tressés de façon bizarre, Watahata je crois.
- Watahata ? Mais elle avait disparue !
- Visiblement elle était bien là, repris Maen qui lança un regard lourd de sous entendus à Izandra qui se mit à papillonner des cils sourire éblouissant au lèvres. Accompagnée d'une autre mage, non affiliée je crois. Les informations qu'elles nous ont donné ont été jugées suffisamment crédibles et préoccupantes pour que tout le corps expéditionnaire de la guilde soit envoyé en ce lieu à l'exception de Laelise qui est restée à Tantad. Je ne vous raconte pas les difficultés logistiques et de coordination pour éviter les télescopages dans les stèles de voyage... Bref, des histoires passionnantes que j'aurais plaisir à vous conter si le temps ne jouait pas contre nous. Vous avez l'objet ?
- Oui, mais...
- Vous avez la carte ?
- Oui, mais...
- Parfait ! Alors finissons nos verres et en route.
- Heu, je dois contacter l'Amiral pour qu'elle me confirme tout ça.
- Faites, mon amis, faites.


Malderez se leva et alla dans un autre coin de la taverne pour entrer en contact avec Al la Triste au moyen d'un communicateur portable. Izandra se leva à son tour et alla passer une commande auprès de Tristam en se plaçant nonchalamment à portée d'oreille de Malderez. Voyant le manège de la courtisane qui ne perdait rien de ses habitudes, Maen leva les yeux aux ciels et sourit obligeamment aux deux pirates qui se penchèrent l'un vers l'autre.

- T'as pas l'impression que le commandant y perd l'contrôle ? Chuchota Boucan à Raveneau du coin de la bouche.
- Si, répondit Raveneau sur le même ton.
- M'sieur Maen, continua Raveneau, on peut savoir c'qu'on devra faire ? C'est quoi l'plan ?
- Franc et direct, j'apprécie. On va se rendre à un endroit appelé « la cité des eaux mouvante », là on utilisera votre matériel couplé à un rituel élémentaire pour préparer l'attaque contre la forteresse.
- Et qu'est ce que t'y gagnes dans l'affaire ? Et n'dit pas que vous faites ça pour le bien de tous.


Maen eut un léger sourire et répondit :

- Disons qu'outre le fait que nous faisons cela pour le bien commun, nous avons reçu des deux mages des informations sur une certaine affaire et elles nous ont promis leur aide en contrepartie de la notre. Un échange de bons procédés.
- D'quelle affaire tu parles ?
- Une affaire interne qui ne vous concerne en aucun point.


A ce moment, Malderez revint. Izandra lança un clin d'oeil à Maen qui se tourna vers le commandant.

- C'est bon, l'Amiral est ok.
- Parfait, répondit Maen tous sourires, alors allons y.

Le groupe de Lieurs de Pierre et de pirates après avoir fini leurs verres et réglé Tristam se mirent en route. Ils finirent par arriver devant une stèle de voyage. Grâce à la carte de Malderez, les Lieurs de Pierre calculèrent une route qui les mènerait au plus près de leur objectif. Effectivement, en un rien de temps ils débarquèrent sur une plage de sable fin où la lune déjà haute dans le ciel se reflétait sur la mer. Leur objectif se trouvant un peu plus loin au large, ils réfléchirent au moyen le plus rapide de l'atteindre. La solution fut vite trouvée lorsque Boucan plongea dans l'eau. Après un petit moment il revint en compagnie d'un groupe d'épaulards. Même si ils n'avaient jamais chevauché de cétacés, les Lieurs de Pierre avaient l'habitude de chevaucher des créatures exotiques et étaient des cavaliers émérites. Le voyage se déroula sans incidents et le groupe débarqua sur une Île sur laquelle se trouvait les ruines d'une ancienne citée. Boucan renvoya les épaulards après les avoir remercié et le groupe marcha vers le centre de l'Île. Les Lieurs de Pierre étaient enthousiastes, ils marchaient sur la mythique citée des eaux mouvante, seul Maen paraissait tendu et rappelait sans cesse à ses camarades de rester vigilant. Mais la lune éclairait parfaitement les lieux et aucune surprise ne vint les contrarier. Le groupe s'installa au centre de la cité dans une petite place dégagée. Les Lieurs de Pierre entrèrent en action avec une coordination qui démontrait une grande habitude dans le travail d'équipe, Nyga et Kubilai se postèrent en haut de colonnes encore debout et scrutèrent l'horizon, Erguji fit le tour du périmètre et plaça des mines magiques accompagné de Temüjin et de Kalion qui mémorisèrent les emplacements. Les mages de leur côté se mirent à tracer au sol des glyphes et runes en vue d'un long rituel tandis que Malderez installait au centre du cercle de runes un appareillage pirate. Voyant les Lieurs de Pierre prendre position, Revanau se rapprocha de Maen qui supervisait le travail des mages.

- On attend d'la visite ?
- Eh bien ça se pourrait. On nous a indiqué que le rituel que nous allons lancer risquait de faire venir quelqu'un.
- Et c'est qui c'quelqu'un ?
- Disons une personne qui a réussi quelque chose que l'on croyait impossible et sur laquelle je ne m'étendrait pas. Si vous permettez, j'ai encore du travail.


Raveneau interrogea Malderez du regard qui n'ayant rien perdu de la conversation se contenta de hausser les épaules en continuant de brancher des câbles et des fils. Raveneau escalada alors une colonne et se mit à scruter l'horizon avec une longue vue tandis que Boucan vérifiait son arsenal. Grâce à son matériel optique Raveneau fut le premier à voir quelque chose au loin.

- Y a qu'chose à deux heures !

Kubilai et Nyaga regardèrent un instant la lune dans le ciel puis après avoir jeté un regard vers Raveneau se tournèrent dans la direction qu'il observait. Ils virent venant du large, une vague immense, plus haute qu'une tour, qui fondait sur eux. Nyaga cria aux mages :

- Une vague arrive ! Elle est immense !
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Karreg se concentra un instant.

- Ce n'est pas une vague. C'est un élémentaire d'eau. Le plus grand élémentaire d'eau que j'ai jamais vu jusqu'ici.

L'immense créature d'eau s'abattit sur l'ile dans un fracas assourdissant. Pendant un moment la citée fut entièrement engloutie sous la trombe d'eau, puis l'immense créature aquatique continua sa route laissant derrière elle les ruines dévastées de la cité pour plonger dans les abysses. Un silence de mort régnait désormais sur la cité. Puis le silence fut troublé par des bruits de pas. Venant de la plage une personne dissimulée par une grande cape à capuche avançait sans se presser. Autour d'elle gravitait des dizaines et des dizaines de petites pierres multicolores. Arrivée près du centre de l'ile elle s'arrêta non loin d'un dôme de roche.

- Vous pouvez sortir, maintenant, pas la peine de vous cacher, je sais que vous êtes là.

Le dôme de roche s'ouvrit faisant place à Maen, Karreg et Izandra entourés des membres de l'Abara. Maen s'avança légèrement

- Quelle entrée en matière, un élémentaire géant pour signaler son arrivée, c'est assez grandiose.
- Maitre Maen, vos flatteries m'iraient droit au coeur si j'en avais un. L'élémentaire a fait son travail et à balayé vos pathétiques mines magiques.
- Vous devez être notre voleur, ou plutot notre voleuse si j'en crois votre voix.
- Quelle perspicacité ! Maitre Maen, vous ne changez décidément pas. Ne croyez pas que je suis dupe. Tandis que vous me parlez vos hommes camouflés en rocher sont en train de m'encercler n'est pas. ?
- Décidément vous connaissez très bien notre Guilde et nos méthodes, je vous félicite pour votre exploit, entrer dans la salle des coffres n'a pas du être simple.
- Maitre Maen, je vous cotois depuis des années et vous n'avez pas reconnu ma voix ?
- Votre voix ?

Maen réfléchit un instant et se tourna vers Izandra qui semblait interloquée. C'est alors que d'un mouvement gracieux leur adversaire fit tomber sa cape révélant la silhouette d'une femme dont le corps était fait de verre. Elle ressemblait comme deux goutes d'eau à Izandra, à ceci près que son corps comportait de nombreuses fissures et qu'il dégageait une lueur verte, malfaisante. Cet aspect malfaisant était renforcé par la présence de tête réduites grimaçantes attachées à sa ceinture.

Maen demanda à Izandra :

- Vous avez une soeur ?
- N- Non, répondit Izandra. Je n'ai pas soeur. C'est... C'est.
- Moi, répondit pour elle la femme en face d'eux. Je suis Izandra. La Grande Maitresse Lieuse Izandra.
- Je vois, fit Maen, cela explique beaucoup de choses. Et que voulez vous ma chère ?


La sombre Izandra sourit.

- Tant et plus, mais avant tout je désire ardemment que vous me remettiez les pierres coeurs qui sont en votre possession. Si vous coopérez sans faire d'histoire, non seulement je vous promets la vie sauve, mais vous obtiendrez bien plus de pouvoirs et de richesses que vous ne pouvez l'imaginer.
- Je crains que ce que vous ne demandiez ne soit un peu trop élevé par rapport à ce que vous offrez.
- Vraiment ? Nous avons détruit le Conseil des Guildes, les Îles Blanches, ce trou à rats, ne sont plus qu'un tas de cendres fumantes, rien ne peut s'opposer à nos forces. Je vous offre la possibilité de rejoindre le camp des vainqueurs ! Ne la laissez pas passer !


C'est alors qu'une détonation se fit entendre, la sombre Izandra fut touchée en pleine tête par le tir d'une arme à feu et elle s'effondra au sol sous le choc. Sortant de derrière un rocher Raveneau cracha au sol.

- Ca c'est d'la part d'un rat des Îles Blanches.
- Bon sang ! Cria Maen. Interrompre des négociations ! Je la voulais vivante !
- Cela Maître Maen ne sera guère possible, répondit la sombre Izandra en se relevant.

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Raveneau réagit instantanément et fit pleuvoir sur elle un déluge de feu. Mais les pierres coeurs autour d'Izandra s'étaient activées et son corps désormais plus dur que du diamant n'était même pas éraflé par les projectiles. Elle fit un geste nonchalant de la main et un mur de flammes entoura Raveneau. Puis elle claqua des doigts et les flammes se refermèrent sur leur victime. C'est alors que des mains pierreuses jaillirent du sol et attrapèrent les pieds du pirate pour l'entrainer sous terre en un rien de temps. Raveneau quelque peu roussi ressortit de terre quelques mètres plus loin en compagnie de Kalion le colosse sous sa forme de guerrier élémentaire débordant de magie de feu et de terre. Maen voyant que les négociations avaient fait place aux hostilités à outrance activa une série de pierres coeur d'air tandis qu'Izandra activait une série de pierres coeur de feu et ensemble ils lancèrent sur la sombre Izandra une tornade de feu. Pendant un moment elle fut engloutie par les flammes, mais lorsqu'elles s'estompèrent, la sombre Izandra était une nouvelle fois indemne et ils virent que les pierres coeurs qui l'entouraient avaient fusionné avec elle et que son corps de verre avait désormais un aspect irisé et multicolore débordant de magie élémentaire. Voyant que la magie n'avait pas d'effet, Kalion le colosse fonça sur leur ennemie et se servant d'un sort de propulsion volcanique lui envoya un coup de poing de pierre en pleine face qui la fit voler sur plusieurs mètres. Kalion s'apprêta à bondir pour parfaire son avantage lorsque des mains de pierre s'accrochèrent à ses chevilles le bloquant dans son action. Kalion se pencha alors et attrapa une des mains et tira de toutes ses forces, fit jaillir du sol ce qui le retenait et le projeta au loin. Ne voulant pas laisser à la sombre Izandra le moindre répit, Maen, Kareg et Izandra s'apprêtèrent à bombarder leur adversaire de sorts tandis que Raveneau la mettait en joue, mais avant qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit, quatre énormes racines noirâtres sortirent du sol formant un cercle autour de leur ennemie. Puis les racines s'ouvrirent et quatre corps sans tête en sortirent. Visiblement les corps de deux hommes et de deux femmes. Avec horreur, Maen reconnu le corps du maitre mage Pilkim qu'il avait vu au conseil et celui de Tsuro un traqueur qui accompagnait souvent le seigneur impérial Gakyusha avec qui il était de temps en temps en affaire. Pris d'un horrible doute il se tourna vers Kalion et vit que ce qu'il avait projeté au loin était le corps sans tête de Lazar. De leur côté, Izandra reconnu le corps de Chataigne qu'elle avait déjà rencontré lors d'une de ses visites dans la forêt eltarite, tandis que Raveneau reconnut le corps d'Helena. Un cri de guerre résonna et ils virent un Lazar Zackarof sous forme pierreuse sortir de derrière un rocher et foncer vers son double sans tête. Faisant écho au cri de Lazar, les membres de l'Abara jaillirent à leur tour de leur cachettes en hurlant et toute la guilde des Lieurs de Pierre entra en action. Les pirates ne furent pas en reste et firent parler la foudre et la poudre. La bataille devint vite chaotique avec des sorts et des projectiles fusant de toutes parts. Chacune des parties estimant que cela tournerait à son avantage, la grosse mêlée évolua rapidement en plusieurs combats séparés à travers toute la citée. Les corps sans tête n'avaient rien perdu des capacités des originaux et étaient de redoutables adversaires. Kubilai, Nyaga et Atugan poursuivaient la Chataigne sans tête qui leur décochait flèche sur flèche tout en courant et sautant à travers les ruines de la citée. Dans une zone dégagée, Lazar Zackarof combattait pied à pied Lazar sans tête épaulé par Kalion le colosse dans un fracas de rochers se percutant les uns sur les autres. Dans un autre coin de l'île des détonations résonnaient et des éclairs zébraient le ciel. Boucan, Maldarez et Raveneau affrontaient une Héléna sans tête qui leur en faisait voir de toutes les couleurs, courant et plongeant se mettre à couvert après avoir tirer, faisant pleuvoir sur eux filets d'enchevêtrement, lassos étrangleurs et toutes sortes de projectiles plus vicieux les uns que les autres. De son côté Erguji avait entamé un duel de ruse et de patience contre un Tsuro sans tête où l'un comme l'autre cherchait à déjouer les pièges et embuches de l'adversaire tout en essayant de dissimuler au mieux ses propres traquenards. Les mages Maen, Karreg et Katalina quand à eux affrontaient Pilkim sans tête qui déchainait des torrents de sorts que le trio avait bien du mal à contenir. Enfin, pensant que la sombre Izandra venait du futur, Izandra avait décidé de l'affronter pensant que son adversaire n'utiliserait pas de sorts mortels si elle même ne voulait pas disparaître. Temüjin était resté à ses côtés pour l'aider contre cet adversaire.

Tandis que les différents protagonistes faisaient plus ou moins jeu égal sans parvenir à prendre le dessus sur leurs adversaires, Temüjin et Izandra étaient largement mis en difficulté. Contrairement à ce qu'ils avaient pensé, la sombre Izandra ne se retenait absolument pas et faisant pleuvoir des sorts mortels et attaquait férocement avec une épée de cristal multicolore qui avait jaillit de son avant bras. Sans les parades in extrémis de Temüjin, Izandra se serait fait transpercer le coeur à maintes reprises. Voyant cela, les deux lieurs de pierre changèrent de tactique et Temüjin passa du rôle de protecteur de mage à celui d'attaquant principal au corps à corps et Izandra se mit à le soutenir avec des sorts de protection. Fort heureusement, Izandra avait senti qu'ils se trouvaient sur un nexus de magie de terre et elle puisait dedans pour protéger son compagnon. Pendant un moment la tactique fonctionna. La rapidité et l'habileté supérieure de Temüjin dans le maniement de l'épée, lui permettaient d'esquiver les coups de la sombre Izandra et ses assauts répétés l'empêchaient de faire appel à ses sorts. Mais concentré sur la lame mortelle de son adversaire Temüjin ne voyait pas que ses propres coups n'éraflaient même pas le verre multicolore de la sombre Izandra. Comme dans un mauvais rêve, Izandra vit son double ténébreux lever sa lame dans le ciel abandonnant toute défense, Temüjin en profiter pour planter son épée en plein dans la poitrine sans défense et alors que la pointe de l'épée du guerrier au regard de braise se brisait, elle vit l'épée multicolore s'abattre en passant les protections magiques, armure et chairs comme dans du beurre. Temüjin s'effondra dans une pluie de sang. Comme dans un kaléidoscope, il vit sa vie défiler devant ses yeux, sa jeunesse, l'obscurité et son enfermement, sa libération et son retour à la vie. A nouveau l'obscurité envahissait ses yeux. Puis une lumière éblouissante l'aveugla un instant et enfin les ténèbres se refermèrent sur lui. Mais alors qu'il dérivait lentement vers le néant, il sentit une chaleur l'envahir, il sentait de une magie pure et puissante parcourir ses veines. Il ouvrit les yeux les yeux et il vit Izandra penchée sur lui les mains posées sur sa poitrine qui se servait de la magie du nexus et de la quintessence de Guem pour le guérir. Ne sachant si cela provenait de la prescience ceux qui côtoient la mort ou l'afflux de magie Temüjin sentit ses perceptions dépasser leurs limites, transcendant l'espace et le temps. Il vit qu'Izandra avait utilisé un sort de terre pour les transporter dans une salle souterraine de la citée, il vit qu'avant cela elle s'était servi d'un sort de lumière pour aveugler leur adversaire, il vit la nature de leur adversaire, il vit l'obscurité, il vit la lumière, il vit son destin. Puis le monde se mit à trembler, tout se mit à trembler et il revint à la réalité. Il était allongé sur le dos dans une salle souterraine faiblement éclairé par un sort de lumière. Izandra se trouvait assise à ses côtés épuisée par l'effort qu'elle avait du faire pour le guérir. La salle tremblait. En haut la sombre Izandra les avait sans doute repérée et chercher probablement à faire écrouler le plafond. Temüjin se releva. Laissant à son tour l'énergie de ces lieux le parcourir, il prononça une incantation. Cette incantation correspondait aux inscriptions gravées dans le caveau, mais il s'exprimait dans une langue qui n'avait plus été prononcée depuis une éternité et que lui même ne comprenait pas.

En surface alors que la sombre Izandra frappait le sol du pied pour provoquer des tremblements de terre, le sol s'ouvrit et une colonne de rocheuse en jaillit. Au sommet de cette colonne se trouvait ses deux adversaires. Mais à l'inverse de la ce qu'elle attendait, Temüjin était debout tandis qu'Izandra était à genoux à demi évanouie. Temüjin leva les bras aux ciel et un trait de lumière partit de ses mains en direction de la lune. Pendant un instant il ne se passa rien et la sombre Izandra se prépara à lancer sur ses ennemis une salve de sorts incendiaires. Mais avant qu'elle ne les carbonise, le temps s'arrêta. Sur la lune les aiguilles d'une immense horloge étaient apparues et se mirent à tourner en sens inverse. Puis une colonne de lumière descendit de la lune et tomba à l'endroit où le trait de lumière avait été tiré. Au sol la lumière devint intense. Puis la sombre Izandra vit quelque chose venir vers elle. Il s'agissait d'Izandra dont le corps de verre contenait la lumière de la lune et la reflétait dans mille direction. Derrière Izandra elle voyait une autre forme, une forme ailée vaguement humaine, elle sentait une puissance qui avait quitté Guem depuis une éternité. Elle voyait la lumière s'approcher et elle ne bougeait pas. Elle semblait comme fascinée, comme une phalène est fascinée par les flammes mortelles. Lorsque l'Izandra de lumière arriva près d'elle, elle ne bougeait toujours pas. C'était ce qu'elle attendait. Elle avait espérer que tuer son double du passé avant la venue du Dieu Sombre l'aurait libérée de son destin, des ténèbres de la non vie. Son corps souillé par les ténèbres ne pouvait pas mourir. Seule une lumière plus puissante que la nuit éternelle qui régissait son destin pouvait la libérer. Cette lumière était en face d'elle. Cette lumière lui prit ses mains dans les siennes et les ténèbres furent chassées. Izandra eut un dernier sourire puis elle tomba en une poussière de verre scintillante au milieu de dizaines de pierres coeur. Pendant un long moment Izandra de lumière continua à rayonner comme un phare dans la nuit. Puis la lumière se mit à tournoyer autour d'elle avant de se concentrer en une boule lumineuse. Les pierres coeur s'élevèrent à leur tour et se fondirent dans la boule de lumière qui se posa doucement à ses pieds. La boule de lumière rayonna une dernière fois intensément puis la nuit revint éclairée doucement par la lune. Izandra redevenue normale tomba en arrière, évanouie. Avant qu'elle ne percute le sol Temüjin courut à toutes vitesse et la rattrapa. A ses pieds il vit qu'il y avait un oeuf, un énorme oeuf de cristal multicolore. Mais avant de s'intéresser à cet oeuf il s'enquit de la santé d'Izandra, cette dernière ouvrit un oeil et lui dit qu'elle allait bien, et qu'elle désirait trois choses, un bain, un lit et une nouvelle robe, la sienne étant dans un état épouvantable. Sur ces entrefaites les autres membres des Lieurs de Pierre et les pirates arrivèrent. La sombre Izandra disparue, les doubles sans têtes étaient partis en poussière. Temüjin s'avança et fit un signe à Maen. Ce dernier demanda à Malderez et ses hommes de bien vouloir remettre leur attirail en route sous la protection des Abara, tandis que le reste des Lieurs de Pierre iraient sécuriser le reste de la citée. Lorsque les pirates furent éloignés, Temüjin conta à Maen ce qu'il s'était passé et montra l'oeuf de cristal.

- Qu'est ce que c'est ? Demanda Temüjin en montrant l'oeuf de cristal. Un oeuf de dragon ?
- Je ne sais pas. Cela ressemble à la pierre coeur géante de Dragon, mais pas tout à fait. Tu dis que l'incantation que tu as faite est une prière à Celle qui Chevauche le Ciel n'est ce pas. Une vieille légende de la steppe raconte qu'à la fin de l'âge des dragons Celle qui Chevauche le Ciel fut la dernière de son espèce, qu'elle prit forme humaine et époux et qu'après la mort de son époux elle partit sur la Lune.
- Vous croyez à ces légendes ? Demanda Temüjin en souriant.
- Je crois surtout que nous avons là quelque chose de formidable. Mais surtout pas un mot à quiconque. Je vois déjà les Envoyés nous dire que Dragon a un lien de parenté et que cet oeuf leur revient.
- Et si c'est le cas ?
- Et bien nous négocierons. Mais avant tout, nous avons une opération à mener. J'espère que nous n'avons pas pris trop de retard.


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Mercenaire depuis les débuts de la bêta.
Même pas mal. ^^
GT Niveau 65. Gouverneur.
Itcg Niveau 54 La Princesse des Mercenaires
Championne du Consortium 2013
Merci à Cian pour mon nouvel avatar ^^


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Message Publié : 22 Avril 2015, 18:12 
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15/ Le temps des dragons. Partie II – Envols.

« Les dragons électriques rêvent ils de moutons mécanistes ? »
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- Allez debout Galène, debout. On se réveille.
- Mal à la tête...
- Allez debout ! Y a Klem qui est en petite culotte !
- Hein quoi ?


Le Mestre Galène émergea et ouvrit les yeux. Son crâne le lançait et il n'avait pas les idées claires. Se tâtant le front il sentit un bandage autours de sa tête et après avoir longuement cligné des yeux il vit une personne émerger de son brouillard oculaire. Il reconnut celle qui était penchée au-dessus de lui alors que lui-même était allongé sur le sol.

- Watahata ? C'est toi ?
- Ouais c'est moi. Et toi ça va ?


Il se souvenait de la lumière blanche. Son navire coupé en deux, la chute, SARAH qui le pousse jusque dans la chaloupe d'évacuation, des débris tombant dans tous les sens, le sol se rapprochant à toute vitesse, le choc, une poutrelle qui lui heurte le crâne puis le trou noir. Voyant autours de lui des tas de débris et de ferraille tordue, une angoisse lui étreignit le cœur.

- Et SARAH ?
- T'inquiètes elle va bien, un peu amochée mais après quelques réparations elle sera comme neuve.


Galène quelque peu rassuré regarda autour de lui et vit la chaloupe en sale état, SARAH en mode veille et les débris du Titan de Fer. Avec une infinie tristesse Galène regarda ce qui restait du Titan de Fer et émit un soupir à fendre l'âme. Se relevant péniblement, il se tourna vers Watahata.

- Où étais tu passée ?
- Une longue histoire, mais en abrégé, une mage du temps m'a libérée de cet empaffé de corniaud de naufragé à la manque, puisse t il crever sous milles furoncles purulents ! Bien sur, c'était pas gratos et elle m'a demandé de l'aider. J'ai dit oui. D'autant qu'elle m'a fait voir un bout de l'avenir et c'était pas joli joli. Ce que le Titan de Fer s'est pris dans les dents c'est rien à côté de ce qui va suivre.
- Bon. Et c'est quoi le plan ?
- Le plan, le voila.


Watahata lui apporta des tubes à parchemin desquels il sortit de grands rouleaux de papier recouverts de graphiques et d'équations. Mestre Galène commença à parcourir les plans et au fur et à mesure de sa lecture des étoiles se mirent à scintiller dans ses yeux.

- Magnifique ! Quelles courbes parfaites ! Et là ce canon ! Et ce galbe ! Et cette position ! Quelle imagination ! En croisant comme ça ! Je n'y aurais jamais pensé ! Et cet angle de pénétration c'est du pur génie !
- Heu Galène, tu regardes quoi là le Kotobasutra ? Si Klem savait ça...
- Mais non voyons ! Il s'agit des plans du génial Maître Artisan Wonder ! Regarde ! Regarde un peu cette perfection ! Les plan d'un Leviathan modèle R7 avec motorisation, système d'arme et tout ! De la technomancie pour dépasser le seuil de Spengler ! C'est génial !
- En clair ?


Galène se lança dans une explication qu'évidement Watahata ne comprit pas vraiment. Puis chacun d'eux se lança dans une tâche. Galène, pris d'une frénésie créatrice se mit à rassembler diverses pièces venant de l'épave du Titan de fer et les coups de marteaux se mirent à résonner et des scaramecs se mirent à bourdonner. De son côté, Watahata traçait au sol des cercles de magie et plantait des tiges métalliques. Au bout de plusieurs heures de travail et avec l'aide de ses scaramecs, Galène avait créé un nouveau chef d'oeuvre. Il s'agissait d'un œuf. Un énorme œuf en cuivre cerclé de renforts en acier rivetés. Galène plaça ensuite autour de l'œuf des accumulateurs de foudre. Une fois les accumulateurs reliés à l'œuf, Galène se tourna vers Watahata et lui demanda si elle était capable d'invoquer avec sa foudre une puissance de plusieurs centaines de terravolts. Wataha lui expliqua que c'était justement ce à quoi elle travaillait avec son cercle de magie et qu'avec l'aide de deux autres mages que la mage du temps était allé chercher, ils devraient parvenir à mettre en route son joujou. Comme pour confirmer ses paroles, un cercle temporel apparut et une personne en émergea. Voyant le nouvel arrivant, les yeux de Galène sortirent de leur orbite et sa mâchoire manqua de se décrocher. Il s'agissait d'une androïde. Cet androïde était visiblement de facture Pirate et semblait encore plus élaborée que SARAH. Se reprenant, Galène se présenta à l'androïde tout sourire.

- Bonjour, ravissante créature, je m'appelle Galène, Mestre mécaniste, pour vous servir.
- Bonjour, je suis Volturia, Mage mécaniste, répondit l'androïde d'une voix féminine avec une petite pointe métallique.
- Vous habitez chez votre créateur ?
- Galène ! Coupa Watahata, t'as pas honte, et si Klem te voyait !
- Mais c'est juste professionnel là !


A ce moment là un nouveau cercle de magie se forma duquel des éclairs se mirent à crépiter. Le Roi Tonnerre dans son armure en émergea, tenant d'une main une lance de foudre. Fièrement il s'avança vers les trois pirates. D'une voix grondante comme un tonnerre lointain il annonça :

- Je suis le Roi Tonnerre, une noble cause m'amène en ces lieux. Une noble dame m'a assigné une noble quête. Bien qu'il me faille m'associer à de vils malandrins du ciel, j'accomplirais vaille que vaille cette noble mission, il en va du sort de Guem. Vous devez être, manants, les mages de basse extraction dont la noble dame m'a parlé. Quelle est cette chose ? Dit il en pointant Volturia.
- La perfection au féminin... Pour une androïde, ajouta t il en voyant le regard réprobateur de Watahata. En fait c'est elle la deuxième mage, moi je suis le mécaniste concepteur.
- Bien. De par mon rang et mon expérience, je prends le commandement. Toi, le mécaniste, fais moi un rapport de la situation.


Grommelant devant l'autoritarisme du Roi Tonnerre, Galène s'exécuta de mauvaise grâce et raconta les derniers événements et expliqua le projet.

- Donc, il s'agit pour nous de rassembler suffisamment de puissance issue de la foudre pour activer cette arme.
- C'est bien ça.
- C'est bien ça, Votre Altesse. Rectifia le Roi Tonnerre.
- C'est bien ça votre altesse. Il faut que vous envoyez des effluves de foudres sur l'œuf afin qu'il éclose. Une fois l'œuf éclos, les champs magnétiques qui graviteront autours de lui attireront les éléments du Titan de fer qui serviront à terminer sa croissance. Surtout ne croisez pas les effluves.
- Que diantre peut il arriver si d'aventure les effluves se croisaient ? Demanda le Roi Tonnerre.
- Croiser les effluves, c'est mal... votre altesse. Je pourrais donner à son altesse une explication plus complète, mais il faudrait d'abords que je lui donne des cours de sciences qui dépasse en général le niveau de compréhension des nooobles gens qui manient de noooobles épées et qui accomplissent de nooooobles quêtes, ce qui prendraient un certain temps, temps dont nous ne disposons pas votre altesse. Donc il faut retenir votre altesse : Croiser les effluves, c'est mal.

Alors que Watahata luttait pour ne pas éclater de rires et que Volturia semblait impassible, le Roi Tonnerre ignora superbement les piques. Finalement les trois mages tonnerres finirent par se mettre en place autour de l'œuf selon les instructions de Galène.
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Le Roi Tonnerre prononça alors des mots de pouvoir qui n'avaient pas été entendus depuis des décennies, une invocation du passé d'un seigneur de la foudre du temps jadis, Watahata prononça son sort de foudre le plus puissant et invoqua la puissance des foudroyés présents en ces lieux, Volturia sans un mot actionna des mécanismes internes qui programmèrent une invocation de foudre selon une équation magique qui ne verrait le jour que des années plus tard. Trois éclairs frappèrent simultanément l'œuf de cuivre qui vira au rouge et se mit à dégager une chaleur telle que le petit groupe du reculer tandis qu'un nuage de vapeur se propageait autours de l'œuf. Comme l'avait indiqué Galène des champs magnétiques se formèrent et des pièces métalliques foncèrent vers le centre du cercle magique. Galène cria : A terre ! Et les trois pirates se jetèrent au sol. Le Roi Tonnerre drapé dans sa royale dignité ignora l'avertissement… et fut percuté par un débris qui fit tomber sa couronne et le projeta au sol.

Tandis que le Roi Tonnerre se relevait avec dignité en époussetant sa cape et que Watahata et Volturia restaient en retrait, Galène se précipita vers le nuage de vapeur en train de se dissiper et tomba nez à nez avec un dragon mécaniste sortant de son œuf de cuivre. Le bébé dragon mécaniste avait la taille d'un gros chien et était en majorité constitué d'acier noir qui semblait vivant. Sa tête de forme reptilienne était surmontée d'une corne sur le museau dont les pièces semblaient venir de l'éperon du Titan de fer. Sur l'arrière de son crane dépassait les antennes d'un accumulateur de foudre qui crépitait encore. Ses grands yeux oranges en verre-acier se tournèrent vers Galène qui se sentit fondre et pris le bébé dragon dans ses bras.

- Qu'il est mignon !
- Heu… dit Watahata en se rapprochant.
- Il est trop choupi ! C'est qui le papa à son Leviath ?
- Heu...
- Gouzi !
- Heu... Galène ?
- Gouzi gouzi...
- GALENE !C'est pas avec ça qu'on va virer les corniauds de notre ciel !!!
- Hein quoi ? Ah, heu, oui, il est encore tout petit. Mais c'est parce que vos éclairs ont manqué de puissance.
- Galène, je voudrais pas te décevoir, mais j'étais à fond là. Et je pense que les autres également.
- Affirmatif. Confirma Volturia
- Bon et bien dans ce cas, il n'y a pas le choix... Il faut croiser les effluves.
- Mais je croyais que c'était mal.
- Le bien, le mal, il faut parfois aller au-delà de ces concepts.


Le Roi Tonnerre ayant remis sa couronne en place et s'étant recomposé une allure d'une prestance tout à fait royale se rapprocha.

- Est ce donc cela l'arme ultime qui va nous permettre de nous débarrasser de nos ennemis ?
- Presque, mais il manque d'énergie pour terminer sa croissance. Pour cela il va falloir recommencer et croiser les effluves.
- Mais ne l'aviez-vous point formellement déconseillé ?
- Si mais ne vous inquiétez pas, je viens de prendre conscience qu'avec la puissance et les pouvoirs du Roi Tonnerre en personne l'impossible sera possible.
- Nul ne saurait en douter. Bien, commençons !


Les seigneurs de la foudre se placèrent selon les indications de Galène devant le bébé dragon et à nouveau ils firent appel à la foudre qui se concentra entre leurs mains. Le Roi Tonnerre lança en premier un éclair sur l'accumulateur du dragon suivi par Watahata et Volturia. Puis ils rapprochèrent leurs mains et les trois éclairs s'enroulèrent les uns sur les autres en générant une puissance exponentielle que les trois héros avaient du mal à contenir. La concentration de foudre était telle que toute l'énergie statique à des lieues à la ronde fut attirée à cet endroit et canalisée vers le dragon. L'énergie continuait d'affluer sur l'accumulateur de foudre dans un crépitement assourdissant et une lumière aveuglante. Le bébé dragon gavé d'énergie grandissait à vue d'œil. Soudain une pluie d'éclairs bombarda les trois seigneurs de la foudre qu'ils renvoyèrent tant bien que mal sur le dragon. La force de ces éclairs provoqua une telle explosion d'énergie que les esprits des foudroyés de Watahata furent littéralement dissous, que les circuits de dérivation de Volturia grillèrent les uns après les autres et que l'armure du Roi Tonnerre se désintégra. Tous les trois furent projetés comme des fétus de pailles par l'explosion. Lorsqu'ils se relevèrent avec peine, Galène, qui venait de sortir de son abri, courrait vers eux. Puis ce dernier leva les yeux stoppa net. Ses trois camarades regardèrent dans la même direction que lui et virent le fruit de leurs efforts. Le dragon mécaniste se tenait devant eux, immense. Son corps en sombre acier renforcé semblait indestructible, sa gueule et ses membres semblaient capables de broyer les blindages les plus solides, sa corne capable de renverser des murailles, ses ailes capables de soulever des montagnes. Le Roi Tonnerre se drapa dans les reste de sa cape et s'avança dignement vers le dragon.

- Enfin une monture digne de moi. Il te faut un nom. Je te baptise...
- Petit Tonnerre ! Coupa Watahata
- Mais non ! Son nom c'est Leviath ! Intervint Galène.
- En tant que personnage du plus haut rang il m'appartient de …
- Leviath, je suis ton père !
- GrZzzzZ !
- Il est d'accord, ça sera donc Leviath !

Après s'être mis d'accord sur le nom du dragon mécaniste, Petit Tonnerre pour Watahata, Leviath pour Galène, modèle R7 pour Volturia et Ouragan pour le Roi Tonnerre, chacun se prépara de son côté pour la bataille à venir. Alors que le dragon attendait patiemment, le Roi Tonnerre fit une prière à la déesse Néliane, Galène et Volturia s'activèrent pour remettre SARAH en état de marche tandis que Watahata examinait les restes de la coquille d'œuf de dragon avec une attention soutenue. Elle était tellement concentrée qu'elle ne vit pas que Galène et Volturia avaient terminé de remettre SARAH en route et qu'ils étaient penchés au dessus de son épaule.

- Tu as un fantôme dans la coquille ? Demanda Galène
- Hein ? … Non... Mais il y a encore des résidus de magie dans ces coquilles et un je ne sais quoi.
- Bah, t'as qu'à l'embarquer avec toi et l'examiner plus tard.
- Négatif, répondit Volturia, la magie résiduelle pourrait entraîner des distorsions non programmées.
- Bon et bien on repassera plus tard alors. Conclut Galène. Si tout le monde a terminé, il est temps d'y aller. Allons monter à ces molusques qui sont les maîtres du ciel !

Cette fois-ci, tous furent d'accord et ils embarquèrent sur le dos de Leviath R7, dit Petit Tonnerre ou Ouragan. Alors que le Dragon s'élançait dans le ciel en soulevant un nuage de poussière, au sol, les morceaux de coquilles et diverses pièces éparses du Titan de fer se rassemblèrent, comme aimantées les unes vers les autres. Puis de la foudre se mit à jaillir des restes de coquilles et l'ensemble des pièces se mit à tourbillonner et à s'amalgamer les unes aux autres. Alors que le Dragon n'était plus qu'un point dans le ciel, un squelette de golem androïde se forma. Il ressemblait comme deux gouttes d'eau à Volturia. Puis, un portail temporel se forma à ses pieds et l'androïde fut envoyé à une autre époque.
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Message Publié : 03 Juin 2015, 17:25 
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16/ Tombés du ciel.
« Let the sky fall »
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Assis sur un trône formé de crânes de différentes créatures auquel étaient attachées de minuscules fées corrompues, Xorzar semblait écouter le fracas assourdissant du tonnerre généré par le cristal de tempêtes. A ses pieds les larbins agenouillés tremblaient, car le tonnerre reflétait l'humeur de leur maître, massacrante. Après avoir constaté la défaite d'Echios, Xorzar s'était défoulé sur une Île Blanche et l'avait réduite à l'état de ruines fumantes en faisant tomber sur elle le feu du ciel. Puis il avait mis sa flotte en ordre de bataille et il avait fait mouvement en direction de Tantad. La flotte noire avançait lentement devant le Chateau Noir volant qui était surplombé de lourds nuages noirs chargés d'orage. Au vu du nombre d'éclairs striant le ciel, assurément Xorzar était mécontent. Qu'Echios un humain à peine démon échoue était prévisible. Lui, Xorzar en faisant tomber la protection du Panthéon de Tantad lui avait offert la victoire sur un plateau d'argent, et Echios avait une nouvelle fois échoué et avait péri lamentablement comme il sied aux faibles de son espèce. Mais que faisait Arbre Mort ? Pourquoi ne respectait-il pas le plan ? Pourquoi les miasmes et les spores de putréfaction n'avaient-ils pas encore frappé ? Tantad était un objectif militaire de première importance et tout devait être mis en œuvre pour la victoire. N'était-il donc le seul à mener les troupes à la victoire comme il était écrit dans le Livre Noir ? Nouveaux grondements de tonnerre. Xorzar se mit à rire. Qu'importe les échecs des autres serviteurs du Dieu Sombre. Lui était invaincu et invincible. Il disposait du Crisatal de la peur et du Cristal des Tempêtes et ne craignait personne hormis le Dieu Sombre. La gloire serait sienne et les crânes de ceux qui avaient échoué rejoindraient son trône. L'orage avançait.

A Tantad, l'orage s'annonçait. Les informateurs pirates avaient prévenu du départ de la flotte sombre pour Tantad. Ils avaient quelques jours de répit mais la situation était grave. Les pertes étaient nombreuses et les blessés s'entassaient dans les temples et dispensaires. Les prêtres invoquaient continuellement les théurgies curatives avant eux même de tomber d'épuisement. Les dégâts provoqués par Fournaise dans la basse ville étaient considérables et de nombreuses habitations il ne restait que des cendres fumantes. La légion enterrait ses morts, simples soldats et héros. Mais le temps du deuil n'était pas encore venu et tous devaient se préparer la bataille à venir. Dans son bureau chargé de documents et de cartes Aurius semblait avoir vieilli de 10 ans. Il étudiait divers plans de bataille, lisait des rapports, mais il ne pouvait chasser de ses yeux l'image de sa fille Myrina étendue sur un lit de Maison de Guérison, les jambes estropiées et le dos brisé. Sa fille ne remarcherait sans doute jamais plus. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il aurait peut-être mieux valu pour elle qu'elle rejoigne glorieusement l'assemblée des héros tel Aquillian mort bravement au combat. Peut-être. Peut-être était-ce la faute de ces pirates, si le malheur s'était abattu sur eux. Il aurait du leur interdire de se réfugier dans le temple. S'il avait eu davantage de pouvoirs les forces militaires auraient facilement emporté la bataille. S'il avait eu les pleins pouvoirs, les murailles auraient été plus hautes, les légionnaires plus nombreux et mieux entraînés. S'il avait eu les pleins pouvoirs. Le monde paraissait plus sombre à ses yeux. Bien qu'il l'ignora, trop pris par son combat contre Echios, lorsque Fournaise avait explosé en milles éclats, Aurius avait reçu dans son œil un minuscule éclat du cristal. Sa vision du monde devenait sombre et il ne voyait plus que les défauts et les faiblesses des autres sans voir leurs qualités. D'autres éclats avaient volé aux quatre coins de Guem et ouvriraient un nouvel age, mais c'est une autre histoire.

L'éclat de cristal déformait la vision du monde d'Aurius, mais son cœur n'étant pas encore totalement obscurci et il était comme frappé d'indécision devant les nouvelles qui arrivaient comme un cortège de malheurs. Dans l'empire xziarite, le seigneur impérial Gakyusha serait tombé en combattant une invasion démoniaque, dans la forêt eltarite, un mal étrange serait à l'oeuvre et ses habitants ne donneraient plus de nouvelles, dans le désert, des villes entières auraient disparu et d'autres seraient englouties sous des immenses glaciers. Ces nouvelles venaient d'un coursier du Conseil qui lui avait également rapporté que le Conseil des Guildes avait été attaqué, que le Château de Kaes s'était effondré, que le Conseiller Abyssien amputé d'un bras était entre la vie et la mort et que le Doyen Vérace et le conseiller Chantelain risquaient d'être traduits en justice pour avoir soutenu une organisation secrète qui avait échappé à leur contrôle. L'orage avançait et il fallait prendre des décisions rapides, réorganiser la légion, préparer les hommes à combattre un ennemi venu du ciel sans la protection du Panthéon. Le Temple avait été profondément profané et il faudrait des mois pour le laver de la souillure. Les elfes de glaces étaient repartis avec leur arme sacré aussi vite qu'ils étaient venus, sans donner la moindre explication. Il ne pourrait pas non plus compter sur le souffle du Dragon Exymos, créature légendaire de l'ère de la Dracomachie car au sommet du volcan entré en éruption il ne restait qu'un œuf de dragon et il faudrait des années, voire des siècles pour que l'œuf émerge un dragon adulte. La ville était sans défense, et Aurius refusait de quérir l'aide des pirates qui s'activaient sur leurs machines impies. Après tout c'étaient eux qui avaient fourni à l'ennemi le moyen de pénétrer le Temple sacré. Des traîtres, des ennemis.

Pendant que le Centorium Aurius était perdu dans ses sombres pensées, les pirates s'activaient. Les capitaines s'étaient réunis autours de l'Amiral Al La Triste et s'informaient des avancées du plan. Dans le cortège de mauvaises nouvelles, une lueur d'espoir était apparue avec le succès de la mission de Maldarez, Boucan et Ravenau. Malgré ça, la partie restait mal engagée. Un combat au canon était à leur désavantage. Non seulement le blindage des navires noirs était difficile à percer mais ce type de combat les laissait à la merci des tirs dévastateurs de la forteresse volante. Leur seule chance de survie résidait dans un combat au corps à corps en abordant systématiquement les vaisseaux ennemis remplis de golems. Et malgré les dispositifs ingénieux mis au point par Klémence et le nouveau type de golem mis en route spécialisé dans l'abordage, le modèle Abordatron, les effectifs de combats des pirates étaient insuffisant. Il fallait absolument que des légionnaires embarquent et se joignent à eux pour un combat aérien. Mais ce cuistre d'Aurius ne voulait rien entendre et ne voulait engager aucun effectifs pour ne pas diminuer sa défense. L'Apôtre du Destin aurait pu lui dire que la meilleur défense c'est l'attaque et que les pertes de temps comme l'hésitation pouvaient être fatales. Il fallait faire vite car la flotte noire arriverait bientôt au point calculé par Klémence où les pièges des Lieurs de Pierre avait été placés. Devant l'urgence de la situation, l'Amiral n'avait eu d'autre choix que s'adresser à d'autres commandants de la légion et de grandes discussions s'engagèrent alors entre les Archontes. Entre ceux qui voulaient attaquer avec les pirates, ceux qui voulaient défendre les murs et ceux qui obéiraient au Centorium quoi qu'il décide le ton commençait à monter. Finalement, pressé par le Cénacle d'agir, Aurius pris une décision. Les légionnaires volontaires partiraient avec les Pirates sous le commandement d'Elios, les autres resteraient défendre la cité. C'était pour Aurius la bonne décision, ainsi expurgée des traîtres et ennemis intérieurs, la cité n'en sortirait que plus forte. Lorsque la flotte militaire pirate prit son envol avec dans ses cales des régiments entiers de légionnaires, le Centorium ordonna la fermeture des portes et donna des ordres, il était temps de reprendre les choses en main. Il était temps qu'un nouvel ordre règne sur Tantad.
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Alors qu'un héros porté au pinacle vacillait sur son piédestal et risquait de chuter, la flotte pirate s'envolait pour une nouvelle bataille et se préparait à affronter l'orage. Sur son trône, Xorzar souriait, les moutons venaient à lui. La flotte pirate était compacte et avançait. Subodorant une ruse pirate Xorzar plaça la flotte noire en retrait sur les ailes de la forteresse volante et ordonna de faire feu avec le cristal de tempête. Des milliers d'éclairs frappèrent le cristal serti dans la plus haute tour de la forteresse et un gigantesque rayon de foudre jaillit en direction de la flotte pirate. La foudre frappa le navire de pointe de la flotte. Mais il n'agissait pas de n'importe quel vaisseau pirate, il s'agissait en fait de Leviath R7, dit Petit Tonnerre ou Ouragan chevauché par le Roi Tonnerre qui attira la foudre dans les accumulateurs du dragon mécaniste avant de la relâcher dans un souffle électrique qui frappa la forteresse. Mais protégée par le Cristal des tempêtes la forteresse fut indemne. Xorzar était satisfait, il s'attendait à un tour de ce genre et maintenant que ses ennemis avaient révélé leurs pièces, il n'avait plus qu'à ordonner à sa flotte de contourner ses ennemis pour une manœuvre de prise à revers afin de les prendre entre le marteau et l'enclume. Si ses ennemis se dispersaient et adoptaient la technique de l'essaim, maintenant qu'il savait où se situait la capacité de déflexion adverse, il pourrait sélectionner ses cibles et les détruire une à une. Comme il s'y attendait, les pirates choisirent d'affronter la flotte noire et de se lancer à l'abordage. Les lances grappins entrèrent en action et les voltigeurs pirates se laissèrent glisser sur les câbles armes en main et couteau entre les dents. Klemence lança Abordatron et ses Golems d'abordage et des escouates de scaramecs saboteurs pour ouvrir des passages dans les coques blindées. Les légionnaires, peu habitués à courir sur des câbles utilisèrent la tactique de la phalange volante qu'Elios pensait ne jamais voir en situation réelle. Les puissants minotaures lançaient littéralement les hoplites humains qui atterrissaient directement sur les ponts ennemis après avoir volé dans les airs comme un javelot. Mais les navires noirs étaient remplis de golems et de légions entières de démons et larbins et rapidement les affrontements devinrent rudes et sanglants pour la coalition de légionnaires et pirates qui étaient sur le point de se faire submerger par le nombre. Dans un ciel noirci par les nuages une pluie de sang coulait abondamment. Les héros étaient engagés dans un combat désespéré, Xorzar savourait cet instant. L'orage se déchaînait.

Alors que l'ombre de Xorzar et sa flotte étouffait tout espoir, le cours de la bataille changea. Comme si Beltania avait soufflé les nuages pour faire revenir le printemps, le voile obscurcissant le ciel se déchira. Au-dessus de la forteresse apparut un immense portail magique, aussi grand qu'une ville. Tous les regards se portèrent dans cette direction et tous virent une chose impensable. Dans le ciel venait d'apparaître la plus grande créature de Guem, Artaban était en train de tomber du ciel. Tenant une épée de pierre plus grande qu'une avenue, il tombait sur la forteresse. Xorzar réagit promptement et fit tirer sur le Titan de roche avec le cristal des tempêtes, mais ni la foudre, ni le bouclier de vent n'étaient en mesure de stopper une telle masse. Ainsi Artaban tombant du ciel fracassa le cristal des tempêtes d'un coup d'épée avant de percuter la forteresse de tout son poids. Lui-même fut fracassé en plusieurs morceaux par le choc et la forteresse explosa en milles morceaux. Xorzar vit sa défaite avec incrédulité, invoquer une créature de cette taille dans le ciel, mais quel esprit tordu avait pu imaginer un plan pareil ? Xorzar aurait tout le temps d'y méditer dans les limbes. Cependant la destruction de la forteresse ne signifia pas pour autant la fin des combats. Les démons et les golems sans chefs continuaient à se battre et ce ne fut qu'au prix de combats acharnés que finalement la coalition légion pirate parvint à l'emporter. Mais les pertes furent lourdes et de nombreux héros tombèrent. L'explosion de la forteresse avait fait des victimes parmi la coalition et Jon s'était fait fracasser le crâne par une pierre lancée comme un boulet de canon. Valerius fut littéralement englouti par une marée de larbins qui le dévorèrent vivant. Privus fut jeté à bas d'un navire par plusieurs démons qu'il entraîna avec lui dans sa chute. Au grand désespoir de Galène, personne ne revit Volturia qui fut portée disparue. Il put légèrement se consoler en voyant que le Dragon mécaniste avait survécu à la bataille, mais était lui aussi en sale état avec la voilure de ses ailes percée en de nombreux endroits, plusieurs plaques de blindages détruites et un tiers de ses accumulateurs démolis. Après quelques réparations de fortunes il lui faudrait sans doute une révision complète.

Malgré les pertes et comme pour conjurer la tristesse et le mauvais sort, les pirates décidèrent de fêter la victoire et mirent quelques fûts de rhum en perce avant de faire une vrai fête pirate une fois arrivé à bon port. Tous espéraient que l'ennemi n'avait pas d'autre flotte en réserve, car brisé en plusieurs morceaux, Artaban mettrait sans doutes plusieurs siècles à se reconstituer en puissant dans les énergies telluriques. Les nuages noirs s'éloignaient. Mais il était trop tôt pour dire le retour des beaux jours était arrivé.
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Message Publié : 04 Août 2015, 16:47 
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17/ Stratégie ténébreuse
« Le mal est ma lueur, son ombre est ma couleur »
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Parlesprit était songeur. L'éclosion d'un nouveau fruit de l'Arbre Monde et la naissance d'un nouveau Dais était toujours une source de joie, mais aujourd'hui cette joie était quelque peu ternie par les stigmates de la dernière bataille et par l'appréhension de celles à venir. L'Arbre Monde avait été touché, certaines de ses fleurs avaient été flétries. L'inquiétude était grande pour certains de ses fruits. En pleine méditation, Parlesprit faisait le point sur les récents événements. Il revoyait cette Ombre qui planait sur la Forêt depuis l'affaire du Naufragé, cette Ombre insaisissable que les Esprits refusaient d'approcher ou d'évoquer. Il revoyait des forces qui dépassaient sa compréhension, le réveil simultané des Gardiens des Saisons et le flot du temps qui était monté comme une marée séculaire. C'est dans ce maelstrom d'énergies magiques et temporelles que l'attaque avait eu lieu. Bien sûr les habitants de la forêt savaient qu'il se tramait des choses dans le monde extérieur et que de nombreuses tragédies se déroulaient au-delà de la lisière des bois. Ils savaient qu'eux aussi pouvaient être touchés et ils avaient renforcé leurs défenses. Mais ni Parlesprit ni personne ne s'était imaginé que l'attaque les frapperait au cœur même de la Forêt. Un portail noir s'était ouvert au beau milieu de la clairière de l'Arbre Monde et une marée ténébreuse avait déferlé.

Parlesprit revoyait la scène avec tristesse, avant même que quiconque ne puisse réagir, la horde de kuars non morts avait fondu sur plusieurs des jeunes dais nouvellement éclos et les avait englouti. Arbriseur le gardien sylvestre s'était alors interposé et à grand coup de branches faucha les kuars par rangs entiers, permettant aux dais d'organiser la défense et de battre le rappel des guerriers. Mais alors que Arbriseur et les dais ralentissaient la horde de kuars non morts et que les renforts arrivaient, un être d'une noirceur abyssale fit son apparition. Il avait vaguement l'apparence d'un dais mais il suintait de lui des effluves de mort et de corruption. D'un geste il fit s'abattre sur Arbriseur une pluie de feu qui l'incendia du sommet aux racines. Puis il prit le contrôles des racines et lianes d'enchevêtrement des dais et les retourna contre eux et leurs guerriers. Ce qui avaient le malheur d'être pris dans ces filets végétaux étaient tailladés par milles ronces et se faisaient siphonner leurs forces vitale, ne laissant qu'une enveloppe desséchée. Les dais réagirent promptement et firent tomber des trombes d'eau avec une danse de la pluie, puis les elfines et les hom'chais arrivèrent et le combat devint chaotique. Beaucoup de larmes et de sang se mêlèrent à la pluie ce jour là. Parlesprit se rappellerait toujours comment l'hom'chais Grombar fut carbonisé à mort par le dais sombre avec un feu noir brûlant sous la pluie, comment Belladone vit sa main s'enflammer en écartant sa protégée Soranor de la trajectoire des flammes noires, comment Ebène perdit un bras, sectionné d'un coup de lance sanglante par le dais noir, comment l'elfine Jilana et son frère Jerlan furent taillés en pièce avec leur Pikounours par la horde de Kuars et comment Elteris perdit son « frère de branche » Iltaris tué par lui aussi par le dais noir avec un sort de putréfaction.

Jamais la Coeur de Sève n'avait été aussi durement frappée. Jamais elle n'avait utilisé autant d'énergies pour venir à bout d'un ennemi dans son propre cœur. Les hom'chais mus par une colère ancestrale se déchaînèrent dans de violents combats au corps à corps et aplatirent leurs ennemis à coup de masse et d'Ecrabouilleur. Parmi les combattants se trouvait Eltéris qui contrairement aux autres dais restés en retrait pour soutenir l'assaut des guerriers avait fait apparaître une faux végétale et fauchait rageusement les kuars. Les flèches elfines étant inefficaces contre des adversaires sans vie, elles se joignirent au cercle des dais pour les aider à concentrer davantage les forces de la nature qui guérissaient les blessés et régénéraient les membres mutilés. De son côté le dais noir rassemblait des forces nécrotiques et relevait sans fin les kuars non mort, qu'il envoyait en vagues successives. Les forces de la vie et celles de la mort semblaient être en équilibre comme suspendues dans le temps. Puis la balance pencha d'une façon inattendue. Les énergies de vie et de mort se mirent à tournoyer à une vitesse folle et le temps s'arrêta. Alors que tous étaient figés dans un intervalle temporel, un cercle temporel se dessina sur le sol couvert de mousse. Il s'ouvrit alors sous les pieds du dais noir une faille immense d'où une gueule gargantuesque jaillit. Le nécromancien et une grande partie de son armée furent engloutis en un instant. Lorsque la gueule referma ses mâchoires, un « tac » d'horloge se fit entendre et le temps repris son court. La gueule et le dais avaient disparu de même que le trou d'où elle était sortie. Le reste des kuars s'effondra comme une armée de marionnettes dont on aurait coupé les fils. La bataille était terminée.

Mais était ce vraiment la fin ? Alors que Garde les Totems prenait soin de ceux qui étaient tombés et que les forces de la nature étaient à l'œuvre pour soigner et régénérer ceux qui avait été souillés et blessés par le dais noir, Parlesprit songeait à ce qui les avait sauvé. Il ne pouvait s'agir que d'un avatar de la nature éveillé par la conjonction des forces déployées durant la bataille. De par sa taille et l'endroit où il était apparu, il ne pouvait s'agir que d'une incarnation de Kachu'Taoa la végétale, le grand dragon protecteur de le forêt. Mais les esprits des arbres séculaires racontaient que les grands dragons avaient disparus lors d'un changement d'ère. Les esprits racontaient également qu'en dehors de la forêt d'autres dragons auraient également fait une brève apparition. Cette réapparition allait-elle signifier le début d'une nouvelle ère ? Alors que Parlesprit se posait ces questions un nouveau fruit de l'Arbre Monde tomba au sol en s'ouvrant au milieu des blessés et des morts. Un nouveau dais en sorti, un dais né pour affronter des ages sombres et défendre la nature à coup de crocs et de griffes d'ambre : Kir'ieden.
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Alors qu'un nouveau dais naissait au milieu des blessés et des morts, un dais sombre nageait dans une mare de cadavre, hors de l'espace et du temps.

- Et bien mon petit Kuar, qu'avons nous là ? Le cadavre d'une elfine ? Et là celui d'un dais ? Vu la taille celui-là ne peut être qu'un Hom'chais. Et tous ces kuars. Tous unis dans la mort. Un tableau magnifique digne des plus grands artistes. Une bataille brillamment orchestrée, un crescendo de ténèbres suivi du Requiem pour un Kuar, terrible cet air là. Et quelle fin formidable ! La grande horde des kuars putréfiés marchant sur les cadavres de nos ennemis stoppée net par un incroyable coup du sort ! Gnap ! Avalés comme des moucherons par un lézard géant ! N'est ce pas fantastique ? Nous allons lentement être digéré pendant plus mille ans dans l'estomac de Kachu'Taoa la Végétale. N'est ce pas formidable ? Qui aurait pu imaginer que la concentration de magie de la nature invoquée par les dais et ma magie nécromantique entreraient en résonance avec les flux temporels et provoquerait une convection qui matérialiserait un dragon qui nous engloutirait ? Qui aurait pu imaginer que c'est justement sous ce sanctuaire dais que le dragon de la nature reposait pour l'éternité. Enfin l'éternité... la première moitié. Oh mon petit Kuar, je vois comme de l'incompréhension dans ton regard amorphe, tu te demandes sans doute pourquoi l'acide dans lequel nous baignons ne nous a pas encore dissout n'est pas ? Tu sais, en fait c'est qu'on est là et pas là à la fois. C'est comme le chat de l'Horloger enfermé dans sa boite. Trop compliqué pour toi ? Ne t'inquiètes pas, tout ce que tu as à savoir c'est que tout se met en place. Les dragons ont ouvert un œil ce qui prouve que la trame du temps est à son point de rupture. Ca va bientôt arriver. La fin et le commencement de tout.

Après un temps incertain à chercher parmi les cadavres Arbre Mort finit par en sortir un bras, un bras de dais.

- Voyons voyons, ha ! Voilà ce que je cherchais. Tu me diras un bras dans cet mélange de corps et de membres éparts, c'était une gageure que de le trouver. Mais vois-tu ce bras est la raison de ma venue. La raison de tes morts et de celles de tous ceux autours de toi. Toutes ces victimes pour ce simple bras. Je vois dans ton œil vitreux comme un air de désapprobation. Tu croyais peut-être que vous aviez été sacrifiés puis réanimés pour vaincre les dais, les elfines et les grosses brutes d'Hom'chais pour la plus grande gloire de la nation kuar ? Eh bien non, tu es mort deux fois pour que je puisse arracher à Ebène ce bras au beau milieu d'une conflagration magique. Ne t'inquiètes pas pour Ebène la magie dais le régénérera et il vivra fort longtemps. J'en suis la preuve mortelle à défaut de vivante.

Arbre Mort prit le bras sectionné et le porta au niveau de sa corne frontale. En un instant, le bras se dessécha. Puis Arbre Mort compressa les restes entre ses mains pour créer une pierre d'ambre noir qu'il planta dans sa propre poitrine. Arbre Mort semblait satisfait.

- La partie est terminée ici et tout est en place. Les joueurs blancs ont bien avancé et les pièces noires sont là où il faut. Je vais te laisser mon petit kuar il me faut maintenant aller assister au grand final. Je vais me rendre là où tout commence, là où tout finit, à la nécropole d'al'ehksan'drieh.

Arbre Mort fit apparaître devant lui un portail néhantique qu'il franchit, laissant derrière lui ses marionnettes non mortes. Lorsqu'il posa les pieds de l'autre côté il se trouvait dans une immense salle remplie de phylactères et de sarcophages surplombés par d'immenses statues de Pol'Ta et d'Ayep. Entre les deux statues se trouvait un grand miroir en argent encadrés de crânes noirs aux yeux sertis de rubis. Le dais sombre balaya la salle du regard, observant chaque sombre recoins du tombeau, se tenant sur ses gardes.

- Tiens, ce n'est pas cette nécropole que je visais...
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Alors qu'il prononçait mentalement ces paroles, une créature à la peau d'un blanc lunaire et débordant comme lui d'énergies nécromantiques sortit de derrière une colonne tenant dans ses mains griffues un fouet d'os et portant une couronne de roses noires.

- Ah Ishaia ! Je me doutais bien que tu finirais par te montrer. Je vois que tu as absorbé ton ancienne mort. Tu as bien de la chance. Moi je n'ai pu absorber qu'une partie de mon ancienne vie. Quelles sont tes intentions ?
- T'empêcher d'aller rejoindre Confluence, quitte à t'affronter.
- Confluence, c'est un joli nom, mais je préfère Le Cœur des Ténèbres, ça fait plus maléfique. Al'ehksan'drieh, c'est pas mal non plus. Bon, tu es sans doute aussi puissante que moi à un chouilla près... Mais dans tous les cas notre affrontement risque de durer une éternité car je suppose que tu as fait ce qu'il fallait pour m'empêcher de partir.
Ishaia se contenta de sourire.
- Je suppose que le grand miroir sur le mur c'est pour observer... Confluence, n'est ce pas.
Ishaia continuait de sourire.
D'un claquement des doigts, Arbre Mort fit apparaître devant le miroir deux fauteuils d'os.
- Et bien profitons du spectacle. As tu ramené du pop worm ?

Après s'être installés nonchalamment dans leur fauteuil, les deux nécromans continuèrent la conversation comme deux vieux amis.

- Alors très chère, que pensez-vous qu'il va se passer ?
- Tout est en place n'est pas ? Je n'en attendrais pas moins de toi. Tu as très bien œuvré dans l'ombre, tu as manipulé les Xorzar, Vordak et Echios pour qu'ils se fassent renvoyer dans les abysses en pleine conflagration magique, ancrant ainsi leur existence dans cette époque.
- Brillant n'est ce pas ? J'ai exploité les faiblesses des uns et des autres pour qu'ils se lancent dans des batailles qu'ils allaient perdre. Ils n'y ont vu que du feu. Et surtout leurs adversaires n'y ont vu que du feu et ont agi exactement comme prévu. Bon les actions des tempus m'ont quelque peu surpris, mais au final elles s'insèrent parfaitement dans la trame du plan.
- Brillant en effet. Maintenant notre existence est réelle dans cette époque. Mais je ne laisserais pas le Dieu Sombre redevenir notre maître.
- Tu es pourtant une de ses favorites, l'une de ses Dames Noires. Quelle ingratitude... Cependant, je suis curieux de voir comment tu va t'y prendre.
- Il existe en ce monde des puissances qui peuvent sceller les forces nécessaires à la venue du dieu sombre.
- Si tu parle des Tempus, leurs marges de manœuvre sont de plus en plus réduites. La trame du temps est à son point de rupture et leur mission première est d'éviter qu'elle ne se déchire. Bref, ils sont un peu occupés là.
- Pas les Tempus, d'autres puissances...
- Tu parles du sans doute du Gardien. Mais je crains de te décevoir, il doit être la proie de Silnarin, ou plutôt de TΩ vu que son véritable nom a été effacé de sa mémoire. Tu te rappelles des traquemages très chère ?
- Tes néo traquemages sont certes puissants, mais à la base ce sont des humains ou des gémélites modifiés dans lequel tu as implanté des démons qui gardent la mémoire des combats même après leur mort. Même s'ils connaissent toutes ses tactiques en l'ayant affronté dans le futur, le Gardien est désormais au courant de leurs particularités et sa puissance est telle qu'il ne peut être battu par des traquemages, fussent-ils commandés par Vordak et Sethan Arei en personnes.
- Et si je te disais que Toméga n'est pas n'importe quelle traquemage. Et si je te disais que j'ai confié à Vordak un œuf de mangepierre, œuf qui a éclot. Que l'être qui en est sorti a été parfaitement formaté pour faire un parfait néo traquemage. Maintenant, imagine que cet être a été nourri de milliers de pierres cœur récoltées sur nos innombrables victimes. Imagine un parfait assassin traquemage, tuant et usant de magie la plus pure comme elle respire. Tu crois vraiment que ton Gardien sera à l'heure pour le rendez-vous historique ?
- C'est donc ça la pièce que tu gardais en secret...
- Inquiète ? C'est toi ma chère qui aimerait partir maintenant. Mais vois-tu, te savoir ici en ma compagnie me conviens parfaitement. Si tu reste ici, sans doute que le Gardien se fera tuer et dans tous les cas n'arrivera pas à temps pour sceller le Dieu Sombre. Si tu pars aider le Gardien, je pourrais me rendre à Confluence pour accélérer les préparatifs. Le Fou Noir met la Reine Noire en échec. Comme c'est cocasse.
- Ce n'est pas encore la fin de la partie. D'autres pièces vont bouger.
- Passionnant ! Un peu de pop worm ?
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Message Publié : 12 Août 2015, 12:29 
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18/ Confluences. Partie I - Toméga
« Coup illégal »

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Quelque part dans les confins, dans une morne plaine inhospitalière au sein même de la forteresse rocheuse qui longtemps avaient abrité la prison de Nehant, se tenait un petit groupe entourant Ciramor le Gardien de Guem. L'endroit, même sans la présence de Nehant était sinistre et l'atmosphère étouffante. L'immense cirque rocheux qui entourait l'ancienne prison de Néhant donnait une sensation d'oppression, comme si les montagnes s'apprêtaient à ensevelir quiconque se trouvant à leurs pieds. Bien que visible, le soleil semblait lointain et ne diffusait qu'une lueur blafarde incapable de chasser les ombres qui semblaient chuchoter et observer les visiteurs. C'est dans ces lieux que Ciramor, portant son masque de Gardien se préparait une nouvelle fois à accomplir son devoir d'Héritier d'Eredab. Au centre du cirque rocheux, à proximité des débris de chaînes et de la prison de Nehant, il terminait des préparatifs magiques tout en gardant un œil sur l'orbe de vision d'Eredan qui lui permettait de surveiller les alentours. Le groupe qui entourait le Gardien était sur ses gardes et rassemblait la fine fleur des mages et les plus fines lames de Guem. Beaucoup de choses dépendaient de la réussite de cette opération aussi, le Gardien n'avait pris aucun risque et renforcé considérablement ses défenses.

Le groupe était organisé en cercles concentriques. Au centre se trouvaient Ciramor le Gardien et Ilfana la mage de l'Ordre Tempus du futur. Ayant terminé les préparatifs temporels elle aidait le Gardien en déverrouillant avec la Clé de l'Eternel des fils de la Trame qu'il rattachait à des cristaux liés à différentes formes de magie. Une opération complexe et délicate. A leurs cotés, deux chevaliers d'Avalonie en armure lourde assuraient leur protection rapprochée. Il s'agissait d'Orscar d'Ascalon un chevalier de haute stature portant un bouclier d'acier et une épée ancestrale chargée d'honneurs et d'Helbert d'Icénia un chevalier à l'allure de géant portant sa terrifiante lance Icène haute comme trois hommes. Bien que venant d'une contrée qui se méfiait de la magie, ces deux chevaliers semblaient parfaitement à leurs aises en compagnie des mages et maintenaient une vigilance sans faille sans sursauter à chaque incantation et à chaque effet magique.

Le deuxième cercle était défendu par deux jeunes prodiges de la draconie, un frère et une sœur partageant leurs ailes draconiques depuis leur naissance. Il s'agissait de Vanalys, l'Aile gauche de Dragon, une jeune mage du Compendium et de Freyiar, l'Aile droite de Dragon, un jeune chevalier dragon. Tandis que Vanalys renforçait les défenses magiques du lieu en traçant de multiples cercles magiques au sol et dans les airs, Freyiar montait la garde près de sa sœur. Contrairement aux autres Chevaliers dragons, il ne portait pas d'équipement lourd, préférant un style souple et rapide tout en contre attaques foudroyantes rivalisant en vitesse avec les meilleures sorcelames.

Comme pour compenser cette jeunesse fringante, le troisième cercle était dirigé par l'un des doyens du Compendium, le mage Thyphonius. Avec sagesse et prudence, il avait déployé de nombreux cristaux orbitaires flottant autours de lui. Lorsqu'ils étaient lancés, ces cristaux pouvaient assommer un bœuf. Au sol, il avait tracé de nombreuses glyphes magiques capables d'invoquer des dômes protecteurs eux même protégés par des plusieurs couches de défenses magiques rendant inopérantes les techniques d'anti-magie. Preuve supplémentaire de sa prudence Thyphonius était escorté non pas par une mais trois sorcelames. Catherine la capitaine était la plus expérimentée des trois et avait placé ses consœurs, Irène et Ophélie de sorte à ne laisser aucun angle mort dans positionnement défensif. Autour des Sorcelames flottaient des cristaux lumineux amplifiant les sorts de lumière et ne laissant plus aucune ombres aux alentours dans lesquelles un ennemi pourrait se dissimuler.

Le quatrième cercle quand à lui était gardé par une équipe toute aussi impressionnante. Elle était composée de trois membres émérites de la Kotoba. L'un d'eux n'était nul autre qu'Ijin Shisei le chasseur de démon qui avait mis en déroute Kiria et le Naufragé. Ensuite venait Tenshin, un grand maître du sabre ne le cédant qu'au champion impérial en personne, portant un chef des chefs d'œuvre du maître forgeron Masamune le nodachi Onigiri capable de trancher un ogre en deux. Enfin venait Shori, une fière combattante en armure lourde portant le célèbre grand marteau Okumo capable de fendre des murailles qu'elle appelait affectueusement Pechan.

Pour finir, le cinquième et dernier cercle de défense était dirigé par le Seigneur Galmara qui commandait une escouade de gardes d'élites du Conseil. Si Galmara envoyait œillades appuyées et des sourires charmeurs aux sorcelames et à toutes la gent féminine, il se montrait d'une efficacité remarquable dans le commandement de sa troupe qui en un éclair pouvait changer de formation et créer une barrière d'acier mobile hérissée de lames.
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Si le Gardien prenait autant de précautions, c'est que le plan pour empêcher la dystopie du Dieu Sombre de s'imprimer définitivement dans la Trame du Temps était à une phase cruciale. Comble du paradoxe, c'est lui-même dans un futur, avant de se faire assassiner, qui concevrait ce plan avec l'Ordre Tempus. De la réussite de ce plan dépendait non moins que le sort de Guem. Pour vaincre ce Dieu omnipotent né de la fusion improbable de Nehant et d'autres dieux et puissances ténébreuses il fallait disperser son existence dans chaque corde de la Trame au moyen d'une matrice de Stein liée à la Trame et aux portes de l'Infini. La matrice de Stein ne pouvait s'activer qu'en des lieux particuliers et l'ancienne prison de Nehant en faisait partie. Le Gardien avait la certitude que leurs adversaires les frapperaient en ces lieux. Certitude renforcée par le fait que leurs adversaires semblaient toujours avoir un coup d'avance malgré les interventions temporelles d'Ilfana qui avait ouvert des failles temporelles dans les nœuds magiques où la Trame du Temps commençait à atteindre son point de fusion. Mais cette fois, le Gardien avait paré à toutes éventualités. Les mages avaient placés des runes bloquant les translocations ce qui obligerait leurs adversaires à faire une marche d'approche à découvert à travers des défenses magiques innombrables. Ciramor qui connaissait bien les tactiques démoniaques avait anticipé le plan adverse qui consisterait sans doute à envoyer des vagues successives de nuées de larbins démoniaques, puis de porter l'estocade lorsque les défenses seraient affaiblies. A ce type de plan le Gardien opposerait Ijin Shisei qui se renforcerait à chaque larbin abattu. Comme un joueur d'échec, le Gardien avait prévu une riposte pour chaque coup que pourrait porter le adversaire. Mais il n'avait pas prévu que l'attaque viendrait d'en dehors du plateau de jeu.

Alors que Ciramor terminait ses préparatifs, Helbert rompit le silence indispensable à la concentration des mages :

- C'est moi ou le soleil est plus gros que tout à l'heure ?

Ciramor leva les yeux au ciel et regarda attentivement.

- Ce n'est pas le soleil ! C'est une boule de magie sacrée ! Elle est gigantesque ! Bon sang elle tombe sur nous ! Activez toutes les défenses magiques !
- Ca ne fonctionne pas ! Elles s'effondrent ! Toute la magie est comme absorbée !
- Fuyez !
- Ca ne marche pas !

A la vitesse d'une comète l'immense boule d'énergie tomba du ciel et lorsqu'elle percuta le sol ce fut comme si une nova explosait. Une vive lumière blanche plus brillante que mille soleils illumina l'horizon puis un vacarme immense déchira le ciel. Puis ce fut le silence et la mort.

Etendu sur le dos, son masque en morceaux, les vêtements en lambeaux et le corps brisé, Ciramor respirait encore. Il se trouvait au milieu d'un cratère fumant, les montagnes qui jadis entouraient les lieux avaient été pulvérisées.
- Que... que s'est il passé... Est ce... que... vous... allez... b... bien ?

L'orbe de vision bien que fendu sembla lui répondre en s'élevant au-dessus de lui et en lui montrant une série d'images. Il vit comment la boule d'énergie était tombée sur eux et comment tous furent balayés comme des fétus de paille malgré des tentatives désespérées. Du mur de boucliers des gardes, il ne restait qu'un amas de métal fondu sous lequel Galmara au trois quart carbonisé finissait d'agoniser. Ijin Shisei, Tenshin et Shori n'étaient pas tombés sans combattre et avaient frappé la boule d'énergie de toutes leurs forces espérant la dévier, en vain. De Tenshin il ne restait que son sabre tordu et fumant au milieu d'un tas de cendres et d'os carbonisés. Ijin Shisei aurait subit le même sort sans la protection de ses tatouages qui le maintenait en vie malgré son état critique et son corps entièrement brulé. Shori s'en était un peu mieux sortie, l'onde de choc créée par son marteau l'avait sauvé en l'éjectant plus loin mais l'impact avait brisé la plupart de ses os et elle gisait au sol comme une poupée désarticulée.

Les sorcelames fidèles à leur serment avaient tenté de faire un triangle de protection autour de Thyphonius, également en vain. Lors de l'impact, Ophélie avait littéralement été désintégrée, et les autres avaient été soufflés et éparpillés au quatre coins du cratère en amas de chairs brûlées et déchiquetés plus morts que vifs. Freiyar et Vanalys avait puisé dans leur héritage draconique pour tenter d'éviter le pire. En joignant leurs mains ils avaient fait apparaître un dragon de cristal protecteur, mais celui-ci avait également volé en éclats lors de l'impact les laissant eux aussi à l'article de la mort. Les chevaliers d'Avalonie firent également montre d'une bravoure sans faille, Oscar se plaçant devant le Gardien bouclier levé et Helbert se couchant sur Ilfana, la protégeant de son corps et de son armure. Ce dernier acte héroïque avait sans doute sauvé la vie de la jeune femme qui malgré tout était tout gravement blessées et inconsciente. Mais du chevalier Helbert il ne restait que des centres et des morceaux d'armures fondus.
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Oscar protégé par une barrière sacrée activée par l'amulette que lui avait confié Grand Duc s'était placé en bouclier devant le Gardien. Mais comme les autres ce bouclier n'avait rien pu faire devant ce déchaînement de puissance et il gisait au sol, brisé. Les pouvoirs protecteurs de la Sagesse d'Eredan avaient quelque peu protégé Ciramor mais lui aussi gisait au sol, paralysé par la douleur, impuissant.

Le plus mortel des agents du Dieu Sombre avait frappé. Tenant dans sa main droite le tonnerre de Guem, le Toméga avait catalysé une énorme quantité de magie des cieux depuis un point si élevé dans ciel que l'on pouvait presque toucher les étoiles. Totalement hors de portée de détection, prenant son temps, le Toméga avait ensuite concentré cette magie céleste dans une gigantesque boule de pure magie de guem le doigt gauche pointé vers le haut. La boule d'énergie absorbait toute la magie environnante et sa puissance cumulée était suffisante pour raser une ville ou un petit pays. Il n'en fallait pas moins pour détruire un Gardien de Guem. Le Toméga abattit son bras et lança la boule d'énergie géante vers l'ancienne prison de Nehant où sa cible se trouvait. Après l'explosion, la poussière retombant, le Toméga descendit sur terre pour achever sa mission.

Comme dans un mauvais rêve, Ciramor vit leur bourreau descendre du ciel. A sa grande surprise, il s'agissait d'une Mangepierre. Une Mangepierre en tenue de Traquemage au visage découvert tenant une épée qui vibrait d'énergie pure autours de laquelle des éclairs crépitaient et des vents tourbillonnaient. Si cette Mangepierre avait une légère ressemblance avec celle des confins son regard était totalement différent. Au lieu de refléter la vie on n'y voyait que le vide et la mort. Il vit le Tomega se poser à coté de lui et pointer son épée vers cœur.

- Gardien Ciramor. Il est temps de mourir.

Le Tomega abattit sa lame sa lame. Le monde se mit à trembler. Et le temps s'arrêta.
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Message Publié : 31 Août 2015, 15:04 
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19/ Confluences – Partie II. Des souris et du sable.
"Partie immortelle"
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Le bazar de Thirmat était particulièrement animé ce jour-là, les étals regorgeaient de marchandises toutes plus merveilleuses les unes que les autres et les marchands s'égosillaient en rivalisant d'imagination et de lyrisme pour attirer le chaland. Ici on pouvait trouver tout ce qui s'achète et se vend sur Guem, du dernier modèle de pistolet pirate aux estampes de l'artiste xziarite du moment. Ici s'échangeaient également des informations en provenance du monde entier colportées par les convois et caravanes qui sillonnaient le désert et commerçaient avec les autres nations. Parmi ces informations souvent banales des oreilles attentives pouvaient déceler bien des secrets et mystères. Les espions les plus doués pouvaient prévoir complots, conflits et guerres rien qu'en écoutant les évolutions du prix des denrées. C'est donc ici qu'un des meilleurs agents du Roi du Désert se trouvait, se mêlant à la foule bigarrée, et cherchant parmi le brouhaha son grain de sable dans le désert. Ce jour là Inatka fut chanceuse. Dissimulée sous des vêtements de voyage elle fut attirée par une discussion entre deux marchands. Chose étonnante, l'un des deux marchands était en train de plier son étal alors que le marché venait juste de débuter. Ces deux marchands étaient connus, il s'agissait de Kroub, un célèbre joaillier qui faisait venir de tout Guem gemmes et pierreries qu'il transformait en bijoux brillant de mille feux et de Al'Plahita, le vendeur du meilleur couscous du monde avec de vrais morceaux d'éléphants mijotés aux milles épices et aux saveurs renversantes.

- Et oui, mon ami, j'ai vendu toute ma marchandise. Un stock de gemmes taillées et de pierre cœur affinées de qualité supérieure. J'en ai eu pour un excellent prix.
- Bonne nouvelle pour toi mon ami, ça fait plaisir de voir que les affaires marchent. C'est un de ces voyageurs aux cheveux blonds ? J'espère que tu lui a conseillé mon couscous royal avec de vrai morceaux d'éléphants. Faire découvrir nos spécialités est un devoir pour tout bon marchand !
- Bien sur que je lui ai conseillé ton couscous qu'il est tellement bon qu'il n'y en a pas deux pareils au monde. Mais il était pressé et il est reparti tout de suite.
- Ah ! C'est bien dommage.
- Et puis, c'était pas un de ces marchands blonds. Ils sont durs en affaire ceux-là et discutent longtemps le prix. Ce Temujin par exemple il a bien failli me mettre sur la paille.
- Quoi ? Tu veux dire qu'il n'a pas discuté ?
- Une excellente affaire n'est pas ?
- Je suis content pour toi mon ami. Comme tu es désormais immensément riche, tu fêteras ça avec un couscous royal avec de vrais morceaux d'éléphants.
- Pas cette fois mon ami, mon estomac supporte de moins en moins les repas lourds.
- J'ai le meilleur couscous végétarien léger comme une plume.
- Une autre fois mon ami, une autre fois.

Alors qu'Al'Plahita s'en retournait à ses fourneaux, Kroub vit une femme s'avancer directement vers lui et avant qu'il ne puisse lui dire qu'il n'avait plus rien à vendre elle l'interpella.

- Marchand Kroub, la personne qui t'a acheté ta marchandise, qui était-elle, d'où venait-elle ?
- Bonjour à toi noble dame, comme tu es belle ! Ton oreille est plus fine que celle du fénec et ton regard plus acéré qu'un cimeterre ! Tu es la lune qui éclaire le nuit ! Tu es une douceur dans le désert ! L'humble marchand que je suis déborde de joie d'être béni par ta présence ! Que puis je pour toi ?
- Réponds à mes questions.
- Les clients sont pour les marchands comme des grains de sables innombrables sans nom et se ressemblant tous.
- Tu sais à qui tu parles ?
- Bien évidement que je le sais. Tu es l'éclipse. La coursière nocturne. Le scorpion du désert. Le couteau dans la nuit. Le serpent sous la tente. La cigue dans le loukoum. Mais nous sommes en plein jour au marché et je suis un marchand joaillier très respecté et le milieu des affaires a ses règles. Et puis tu sais j'ai fait la guerre de Sol'Ra ou c'est tout comme et je suis toujours là, alors les menaces, ça ne me fait pas grand chose. Mais comme je suis généreux je vais répondre à tes questions mais avant je voudrais savoir, qui est ton père et maître ?
- Iolmarek était comme mon père et je ne réponds qu'au Vizir.
- Ah le grand maître de l'Eclipse ! Il est encore en vie ? Le Vizir tu dis, c'est très bien ! Tu n'es pas mariée n'est ce pas ? Si je lui propose, disons... 8 chameaux pour faire de toi une épouse pour mon fils, il accepterait ?
- Non mais ça va pas !
- 10 chameaux ?
- Tu te moques de moi !
- Comme t'es dure en affaires, c'est quoi déjà ta question ?
- Hein... heu... la personne qui t'a acheté tous ces joyaux qui était-il d'où venait-il ?
- Il a dit s'appeler s'appeler Set'pehst et venir d'Almur mais il avait l'accent de Mineptra. Il devait porter un gros sac sous sa cape ou avoir des ailes. Il a dissimulé son visage sous une capuche mais avait les traits d'un habitant du désert.
- Et ensuite vers où est-il parti ?
- En direction de Mherine. C'est à 8 jours d'ici. Je peux t'y emmener si tu veux. Pour pas cher. Je possède un moyen de transport plus rapide qu'un cheval et plus fiable qu'un chameau. Pour une modique somme bien entendu.
- Plus rapide qu'un cheval tu dis ?

Kroub fouilla dans ses affaires et sortit un tapis qu'il déroula au sol. Inatka leva les yeux au ciel.

- C'est ça ta merveille ? C'est un vulgaire tapis volant. Ca n'avance pas plus vite qu'un dromadaire asthmatique.
- Attends ! Ce n'est pas n'importe quel tapis volant ! C'est qu'il vient de la cité d'Ig'rekté qui n'a fait que mille trois cent de ces modèles. Ecoutes, il fait du zéro cinq au-dessus de la vitesse du soleil ! C'est ce modèle qui a fait le raid de Cassel'ring ! Il te fait le trajet Tatoiane - Al'derhan en moins de 20 jours ! Tu vas voir c'est une merveille !
- Mouais... Bon mettons-nous d'accords sur le prix.
- Te voilà raisonnable ! Attends, je vais demander à mon fils finir de ranger la boutique. Regarde comme il est beau. 15 chameaux ?
- Pas moins de 1000.
- Mais tu m'assassines !
- (Ca va pas tarder...)
- 1000 chameaux c'est trop ! A ton âge on n'en vaut au maximum une dizaine ! C'est bien parce que je veux faire plaisir au Vizir que je propose un prix qu'il n'obtiendrait jamais. 20 chameaux c'est mon dernier prix et comme dirait mon collègue, à ce prix-là je me tranche la gorge !
- Je transmettrais l'offre... On peut y aller maintenant.
- Voila qui est plus raisonnable. Alors tu transmets l'offre et elle est très généreuse et on va dire 50 cristaux pour la course.
- 10, répliqua Inatka
- 40, contra Kroub
- 20, répondit Inatka.
- Topes la.

Après quelques ratés, ponctués de bordées de jurons fleuris, le tapis volant s'éleva dans le ciel. Pour bénéficier de la pleine puissance du soleil qui l'alimentait, le tapis monta très haut dans le ciel. Une fois que le bazar de Thirmat ne fut plus qu'un petit point noir dans un océan de sable, il se mit à fendre les airs à grande vitesse. D'une oreille distraite, Inatka écoutait les commentaires de Kroub qui agissait comme si elle était une cliente en balade et montrait ci et là les lieux à visiter, le mont Djémel, l'oasis de Khabur, le temple de Nephet, le gigantesque Sphinx de Ghis, le temple d'Ankmos, la vallée du Roi Remsas II, ...

Inatka espérait être sur une piste.

Depuis plusieurs semaines, tous les membres de l'Eclipse avaient été mobilisé sur une inquiétante affaire. Plusieurs temples et lieux sacrés avaient été profanés et des gardiens il ne restait plus que des cadavres momifiés. L'enquête sur les lieux de ces crimes était compliquée car la corruption en ces lieux était telle qu'il faudrait des mois avant qu'ils ne soient purifiés. Pour couronner le tout, les dieux ne répondaient que par bribes aux supplications des prêtres. Aussi le Roi du désert avait demandé à son Vizir de résoudre rapidement cette affaire et le Vizir avait aussitôt convoqué Inakta l'actuelle maîtresse de l'Eclipse. Ce jour là le Champion Royal ainsi que le Grand Prêtre de Pol'Ta accompagné d'un être étrange du nom d'Adhikara étaient présents à Mineptra. Chose étrange, lorsque le Vizir convoqua Inatka dans la salle du Lion étaient également présents Azhred, Netjjim, Adhikara ainsi qu'une autre personne entièrement dissimulée sous une cape et portant un masque doré. Eux aussi enquêtaient sur des profanations et disaient avoir reçu une mission divine. Mais n'ayant pas trouvé ce qu'ils cherchaient à Mineptra, ils étaient dans le noir et eux aussi attendaient de l'Eclipse qu'elle se plonge dans les ténèbres pour ramener des informations. Gardant pour elle ses commentaires sur un garde royal aussi discret qu'un éléphant, Inatka avait rapidement pris conscience de la gravité de la situation. D'autant que lorsque l'être masqué lui dit qu'il espérait qu'elle ferait vite, elle avait sentit dans sa voix une froideur de par-delà le tombeau et avait l'impression qu'il ne fallait surtout pas encourir son mécontentement.

Les lieux souillés, hormis le fait qu'il s'agissait de lieux sacrés, n'avaient rien de commun entre eux, que ce soit par la taille qui allait du grand temple à une stèle consacrée ou par le dieu qu'on y vénérait qui allaient des dieux majeurs comme Ra, Naphis ou Pol'Ta aux plus mineurs et obscurs d'entre eux comme Narlotatop l'épouse de Kh'tlu dieu chauve-souris des profondeurs. Aussi Inatka avait envoyé tous les Eclipsistes sur les maigres pistes qu'elle avait et espérait un coup de chance. Ayant mis son destin entre les mains des dieux, Inatka espérait que cette piste serait la bonne, mais Mhérine était une grande ville qui comprenait de nombreux temples et il lui faudrait beaucoup de chance pour tomber sur le bon.

Le mont Djémel, l'oasis de Khabur, le temple de Nephet, le gigantesque Sphinx de Ghis, le temple d'Ahkmiosis, la vallée du Roi Remsas II, … Regardant d'un œil distrait les endroits désignés par Kroub, Inakta eu une illumination. Cela pouvait-il être aussi simple ? Depuis des temps immémoriaux les nomades se dirigeaient en se fiant à la voûte céleste, au flair et au sens de l'orientation des maîtres caravaniers. Les cartes étaient inutiles dans le désert balayé par les vents qui en changent continuellement l'aspect. Iolmarek qui avait longuement observé le ciel aurait sans doute trouvé plus rapidement mais il était entré dans le sommeil du tombeau. Aussi Inatka se concentra intensément et finit par visualiser l'emplacement théorique des lieux profanés et prit conscience qu'il suivaient une ligne courbe, un cercle. Si son intuition avait vu juste, elle pourrait prédire où aurait lieu la prochaine attaque.

- Combien y a t il de temples à Mherine ?
-16 temples, le plus magnifique des 16 est le Grand Temple de Ra qui a été restauré par la famille Izhn'ohg'houd.
- Y a t il un temple dans cette direction ?
- Là ? Oui c'est le temple d'Ib dédié à Mu'ah. Un dieu mineur, il a été restauré il y a peu avec le retours des anciens dieux, mais c'est un petit temple, il n'y a pas grand-chose à voir.
- C'est là que nous allons.

Inatka fit poser le tapis volant à bonne distance du temple et s'approcha discrètement en laissant Kroub caché derrière des dunes. Arrivée au temple, elle vit des traces dans le sable qui indiquaient un passage très récent. Deux personnes étaient entrées sans être ressorties. Le temple n'était effectivement pas bien grand et devait contenir tout au plus trois ou quatre salles sur un seul niveau. Dissimulée dans l'encadrement de l'entrée Inatka repéra les lieux. Elle vit notamment les hiéroglyphes qui indiquaient que ce temple était dédié à Mu'ah et contaient la longue et tragique histoire de Namun et de son amant Ahkmosis. Inatka connaissait cette histoire, elle se rappelait comment Namun l'une des filles du Grand Roi Djéser qu'il voulait garder pure à jamais et Ahkmosis le grand Vizir et meilleur amis du roi eurent une passion interdite et comment les amants maudits furent punis. Comment Namun fut enterrée vivante et confiée à la garde du plus petit et insignifiant des dieux et comment Ahkmosis fut condamné à ne jamais la retrouver dans l'autre vie en étant éternellement écrasé par le poids de la colère du Roi Djéser.

Tendant l'oreille, Inatka entendit une mélopée venir de l'intérieur. Jetant un coup d'œil rapide, elle vit que quelques pas après l'entrée le couloir était gardé par une espèce d'énorme démon portant un énorme fléau. Le démon si massif qu'il pouvait à peine se mouvoir dans le couloir le dos voûté. Mais à moins d'être soi-même une souris, il était impossible de l'esquiver sans qu'il s'en aperçoive et donne l'alerte. Une souris. Inatka esquissa un sourire se remémorant pourquoi son instructeur lui avait fait apprendre toutes ces histoires. Le plus insignifiant des dieux Mu'ah était un dieu ayant la forme d'une souris du désert. Et les souris ne passaient jamais par les grandes entrées. Effectivement en faisant le tour du temple elle vit aux pieds d'un mur un petit passage à demi enterré. En se tortillant elle parvint à se faufiler et accéda à un tunnel dans lequel elle rampa pour parvenir finalement sous une dalle qu'elle souleva doucement. Lorsqu'une petite souris du désert apparut devant son nez, elle faillit lâcher la dalle de surprise. Mais contrôlant ses nerfs, elle vit qu'à part le petit rongeur, la salle éclairée par un puits de lumière était vide. Elle sortit rapidement de son trou et alla se plaquer contre un mur. La mélopée continuait de résonner dans le temple. La souris quand à elle n'avait pas bougé et fixait Inatka de son regard. Etant dans le temple de Mu'ah, Inatka regarda attentivement la souris espérant voir une étincelle divine qui la guiderait. La souris continuait de fixer Inatka. La mélopée continuait de résonner dans le temple. Le plus insignifiant des dieux. Comprenant qu'elle n'avait pas grand-chose à attendre de Mu'ah, Inatka se décida à se lancer et se tendit comme un arc. Sentant cette tension la souris décampa et se réfugia dans un petit trou. Utilisant une technique des éclipsistes Inatka était arrivée à un degré de concentration maximum afin d'être capable de réagir à toutes les situations. Elle vérifia ses dagues, deux à la ceinture, une cachée derrière la nuque, une bourse de sable d'Askh, un saphir noir, un scarabé messager, une petite douceur, une fiole de venin de cobra, une souris sur l'épaule. Refrénant un sursaut, Inatka se dit que finalement un dieu allait l'accompagner et même si ce dieu était le plus insignifiant de tous, c'était mieux que rien. Elle vit que la souris tenait un cristal en forme de larme et ne semblait pas vouloir le lâcher. Sans doute un puissant artefact divin.
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Furtive comme une ombre, Inatka se rapprocha de la salle d'où venait la mélopée. Au niveau du sol flottait une brume verte et plus elle se rapprochait plus elle sentait un frisson glacé lui parcourir l'échine. Frissonnant de peur, la souris s'était réfugiée sous ses vêtements. Au temps pour l'allié divin. Cherchant à contrôler les battements de son cœur, la nuque recouverte d'une sueur froide, Inatka finit par arriver à l'entrée de la salle. En un bref coup d'œil, elle mémorisa tout ce qui se trouvait dans cette salle. Au centre se trouvait un homme, visiblement un solarien corrompu et une femme à la peau aussi pâle que la mort. Vu les traces de poussière au centre devait se trouver le lourd sarcophage en pierre massive qui avait été jeté contre un mur. La femme récitait l'étrange mélopée en tenant un encensoir en forme de crâne duquel sortait la brume verte. Elle tenait également un cœur palpitant incrustés de gemmes parcouru de veines noires duquel coulait un sang noir qui corrompait le sol des qu'il le touchait. Le solarien tenant un cimeterre semblait monter la garde et était tourné vers l'autre entrée qui était obstruée par l'énorme démon. Prudente, Inatka envoya à Kroub son scarabé messager avec un rapport en langage éclipsiste et se prépara à intervenir. Elle avait localisé la source de la corruption et tenait les coupables. Ils étaient deux. Avec l'effet de surprise, le solarien tomberait en un coup de dague entre les omoplates et il lui faudrait éliminer la mage en plein rituel avant que le gros démon arrive à se retourner dans le couloir trop étroit et à intervenir. Frapper et s'éclipser sans être vue était sa spécialité, aussi Inatka n'hésita pas. Plus rapide qu'un scorpion blanc elle jaillit de sa cachette et planta une de ses dagues Noun-ta dans le dos du solarien selon la technique ultime de l'Antares perçant le cœur en provoquant une tétanie nerveuse. En un mouvement fluide, Inatka attrapa le cimeterre que le solarien venait de lâcher et le lança sur la nécromancienne qui reçue la lame en pleine tête. Comme au ralenti, le solarien tomba lourdement vers sol dans un geyser de sang tandis que la nécromancienne s'effondrait le crâne fendu en deux. Mais avant que l'un comme l'autre ne touchasse terre, ils se redressèrent brutalement comme si un marionnettiste avait tiré leurs ficelles. D'un mouvement brusque, la nécromancienne fit tournoyer son encensoir qu'Inatka esquiva faisant un bond de retrait. Le cimeterre tomba au sol et le crâne de la nécromancienne se referma, tandis que le flot de sang jaillissant de la poitrine du solarien se résorbait. Avec un sourire mauvais la nécromancienne examina Inatka.

- C'était ta meilleur attaque femme du désert ? Déchu, élimine ça. Qu'elle ne me dérange pas ou tu en répondra.
- Bien maîtresse Thanatissia.

Ayant perdu l'effet de surprise, Inakta se mit en position de combat et utilisa son sable d'Askh pour invoquer des cimeterres de sables qui se mirent à tournoyer autour d'elle. Le Déchu ayant ramassé son cimeterre attaqua brutalement. De son côté, Thanatissia avait repris son incantation. Pour Inatka la partie était difficile. Bien qu'elle arrivait à esquiver les coups de son adversaire, les siens, bien que tranchant chairs et tendons ne semblaient pas être en mesure de ralentir le Déchu, ses blessures se refermant aussi vite qu'elle les infligeait. La nécromancienne entourée d'une barrière protectrice qui la protégeait des jets de dagues d'Inatka semblait envoyer continuellement de l'énergie vitale au Déchu qui était aussi immortel qu'un solarien sous protection divine. Pour couronner le tout le gros démon avait fini par se retourner et était en train d'arriver. La partie s'annonçait compliqué pour Inatka.

- Squiiiiiiik !

Inatka faillit se déconcentrer lorsque le cri divin de Mu'ah se fit entendre dans la salle. Elle avait depuis longtemps remarqué que la souris avait quitté l'abri de ses vêtements et du coin de l'œil elle vit la souris poser son cristal sur le sarcophage en pierre. Inatka comprit que son salut viendrait sans doute de là, une larme du désert pour nettoyer la corruption, c'était sans doute cela le dessein divin. D'un bond en arrière elle se plaça devant le sarcophage et attrapa vivement la larme tandis que le Déchu chargeait. Tenant fermement la larme de cristal, elle visa soigneusement avant de la lancer de toutes ses forces sur le Déchu. Le cristal vola dans les airs telle une étoile filante gorgée de lumière et percuta le front du Déchu qui continua sa course comme si un moucheron l'avait touché. Voyant le cristal tomber au sol sans autre effet qu'un petit bruit, Inatka resta un instant interdite et faillit se tourner vers la souris pour l'abreuver d'injures. Se reprenant elle esquiva de justesse le coup du Déchu qui aurait pu la fendre en deux et qui au lieu de ça fit exploser le couvercle du sarcophage de pierre. Touchée par les débris de l'explosion Inatka se maudissait d'avoir un instant pensé que la souris serait d'une quelconque utilité. C'était méconnaître Mu'ah et sa patience légendaire. Depuis une éternité, Mu'ah veillait sur la princesse Namun qui avait été enfermée par son père dans ce tombeau. Lui-même n'ayant pas la force de la libérer, Mu'ah pris de pitié pour cette princesse l'avait plongée dans une longue léthargie en attendant que quelqu'un d'assez fort ne vienne briser le lourd sarcophage de pierre. La princesse Namun n'était pas n'importe qui, c'était une princesse guerrière qui avait commandé les Immaculées, les vierges de batailles du Roi Djéser avant sa disgrâce. Et lorsqu'elle émergea de son long sommeil du tombeau, bien que ses souvenirs soient encore brumeux, son instinct prit le dessus et elle s'élança dans la bataille. Avec Mu'ah posé sur son épaule qui semblait lui prodiguer des conseils, Namun, fit apparaître deux dagues dont la lame semblait immatérielle et frappa sans relâche le Déchu. Ces lames spectrales semblaient redoutables et les blessures qu'elles infligeaient ne semblaient pas se guérir. Sentant le vent tourner, le Déchu adopta un style plus défensif. Harcelé par les deux guerrières du désert, il perdait rapidement du terrain. Mais avant que les deux nomades en viennent à bout, le gros démon finit par s'extraire du couloir en par entrer dans la salle. Au même moment la mélopée s'arrêtait.

- Déchu, ta déchéance sera vraiment sans fin. Incapable... Hargne occupe-toi d'elles.

Le gros démon chargea avec un hurlement sauvage tandis que Thanatissia et le Déchu se repliaient dans le couloir. Grâce à leurs attaques combinées, Inatka et Namun finirent pas abattre le démon qui fut renvoyé dans les abysses le corps lardé de coups. Mais la nécromancienne et son acolyte en avaient profité pour s'éclipser. Pour Inatka c'était un comble. Voulant s'enquérir de l'identité de celle qui l'avait plus ou moins sauvée Inatka se tourna vers la femme sortie du sarcophage, mais avant qu'elle ne prononce le moindre mot Namun la précéda :

- Je suis Namun fille du Roi Djéser. Les dieux m'ont parlé pendant mon long sommeil. Il nous faut nous rendre à Al'ehksan'drieh la tombe du Dieu Roi. C'est là que tout finira et que tout commencera.
- Inatka de l'Eclipse, je sers le Roi Metchaf du Désert.
- Ce roi, a t il une armée ?
- Oui.
- Alors qu'il la fasse venir.

Inatka donna à Namun sa cape pour couvrir corps que ses vêtements en lambeaux ne protégeaient plus, puis elles rejoignirent Kroub qui attendait patiemment. Il leur dit qu'il avait vu le solarien et la femme sortir avant de disparaître dans une espèce de mirage. Devant l'insistance d'Inatka, il accepta de les emmener à Mineptra. Alors qu'ils étaient en vol et en pleine discussion sur le prix de la course, Inatka tendit à Kroub la larme de cristal qu'elle avait ramassé.

- Tiens, ça devrait suffire pour la course.
Kroub examina l'objet.
- Tu rigoles ? Ca vaut à peine un cristal.
- Hein ?
- C'est du simple verre taillé.
Inatka se mit à rire.
- Se servir de la force des autres. C'est donc ça vrai pouvoir de Muah.
- Hummm, et ton amie qui est charmante, elle est mariée ?
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Mercenaire depuis les débuts de la bêta.
Même pas mal. ^^
GT Niveau 65. Gouverneur.
Itcg Niveau 54 La Princesse des Mercenaires
Championne du Consortium 2013
Merci à Cian pour mon nouvel avatar ^^


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Message Publié : 11 Octobre 2015, 13:39 
Guémélite
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Inscription : 04 Février 2013, 17:58
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Localisation : Regarde derrière toi...^^
juste wow, veux-tu m'épouser?

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Le Duc au téléphone :
–Ecoute-moi,Walter. Passe me prendre tout de suite,je suis chez moi
-Je peux pas conduire aujourd’hui,c’est shabbat
-Quoi ?
-C’est shabbat,je ne peux pas conduire une voiture. Je ne peux même pas répondre au téléphone sauf en cas d’urgence
-Mais c’est un cas d’urgence,bordel de dieu
-J’ai bien compris,c’est pour ça que j’ai décroché
The Big Lebowski de Ethan et Joel Coen


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