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Message Publié : 17 Avril 2014, 23:02 
Eminence
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Inscription : 05 Février 2013, 00:54
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*Gently throws wedding rings at Ilfana*

Why are we not married yet? D: (Awesome work by the way)

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Message Publié : 29 Avril 2014, 14:41 
Aventurier

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Where are the stories of Ilfana? Stopped creating?


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Message Publié : 29 Avril 2014, 15:21 
Immortel
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DarkBahamutt a écrit :
Where are the stories of Ilfana? Stopped creating?


Ilfana works on them to give us very good stories.

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Message Publié : 29 Avril 2014, 16:32 
Aventurier

Inscription : 18 Avril 2013, 06:36
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So her stories are official now? one more question, the story will be: New Act 10[Act 10 + Act Ilfana] and Act 11 or Act 10 and New Act 11 [Act 11 + Act Ilfana]?


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Message Publié : 29 Avril 2014, 18:28 
Immortel
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Inscription : 29 Janvier 2013, 19:02
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No the stories are not official.

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Message Publié : 30 Avril 2014, 21:00 
Eminence
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Inscription : 01 Février 2013, 19:04
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10/ Destins
« Un grand roque à ce niveau là de la partie ? Comme c'est intéressant »
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Un rêve, cela avait commencé par un rêve, un rêve récurent, un rêve étrange. Le rêve du Roi d'Avalonie commençait toujours de la même manière, il voyait son royaume, ses chevaliers, son épouse dans leurs activités quotidiennes, dans des scènes figées, puis il voyait ces scènes disparaître comme si elles se faisaient dévorer par le néant. Progressivement, après une lente mastication, de ces scènes de joie il ne restait que les ténèbres. Dans ces ténèbres, le Roi d'Avalonie était seul, errant dans un monde de désolation et de ruines. Au milieu de ces ruines, le Roi se rendait systématiquement sur une petite colline sur laquelle se trouvait un cercueil de verre dans lequel reposait la Reine Aelide qui dormait de son dernier sommeil. Les ténèbres, le silence et la mort entouraient le Roi. Il avait beau se dire que ce n'était qu'un rêve, le sentiment de tristesse et de désespoir n'accablait pas moins son cœur. Au loin, il entendait des pleurs, mais son corps était de plomb et refusait de bouger. A chaque réveil, du rêve il ne restait que des lambeaux indistincts et un goût de cendre vite chassé par la vision de son épouse qui dormait à ses cotés et qui illuminait sa vie. Mais chaque nuit le rêve revenait et chaque nuit il se souvenait qu'il ne pouvait échapper à ce rêve.

Cette nuit là, les pleurs se firent davantage entendre et le Roi arriva à marcher dans leur direction. Au fur et à mesure qu'il avançait, dans l'horizon ténébreux se dessinait une forme encore plus noire que la nuit. Marchant toujours, il finit par arriver devant la source des pleurs, il s'agissait d'une petite fille aux cheveux noirs de jais portant une petite robe verte et une ravissante coiffe ornée d'une fleur bleue. Le Roi se rapprocha de la petite fille et celle-ci désigna du doigt la forme sombre dans l'horizon. Il s'agissait d'une immense tour noire qui semblait absorber toute la lumière autour d'elle. Mais au sommet de la tour, le Roi distinguait une petite lueur vacillante. Le Roi sécha les larmes de la petite fille et lui dit qu'il allait s'occuper de cette tour qui volait la lumière du Monde. Il demanda à la petite fille de l'attendre et marcha vers la Tour Sombre. Alors que le Roi s'éloignait une lumière dorée enveloppa la petite fille, sa silhouette grandit, changea et la déesse Néliane apparue.

- Va fils d'Avalonie, puisses-tu changer le cours du destin.

Entendant ces paroles, le Roi se retourna et vit la présence divine. Il mit un genou à terre et planta son épée devant lui et jura de se rendre dans les lieux maudits et d'y purger le mal qui y régnait. L'épée des cinq ancêtres se mit alors à luire d'une lumière dorée. Lorsqu'il se releva, il vit dans les yeux de la déesse de la tristesse et de la fierté. Le Roi se remit en route et marcha vers son destin. A son réveil, Aez se souvenait de son rêve. Il devrait accomplir une nouvelle quête. Il savait au fond de son cœur que cette quête serait longue et difficile et qu'il lui fallait l'accomplir seul. Il réunit alors son conseil, annonça qu'il partait en quête solitaire, confia à sa Reine Aelide la direction du royaume et se mit en route sans que personne ne puisse l'en dissuader.

Le Roi chevaucha longuement pour se rendre à la Tour Sombre. Ce lieu était constamment recouvert de brumes épaisses et glaciales et était chargé d'histoires, de sombres histoires. Les légendes racontaient que cette Tour avait été bâtie il y a des milliers d'années à l'époque où les dragons arpentaient encore les cieux, à l'époque du Premier Arbre Monde, avant la grande érosion. On raconte bien des histoires sur cette Tour, que de puissants nécromants l'avaient occupé avant d'être vaincu par de preux chevaliers, que des sorciers fous y avaient fait des expériences monstrueuses, on chuchotait même lors des veillées hivernales que cette Tour avait engendré Nehant et que même Eredan avait été incapable de purifier ce lieu maudit. Parfois des chevaliers se rendaient à la Tour Sombre pour tester leur courage, rares étaient ceux qui revenaient, et parmi ceux-là aucun ne parlait de ce qu'il avait vu en ces lieux.

Le Roi arriva finalement en vue de la Tour Sombre dont le sommet émergeait de la brume qui l'entourait. Aez mit pied à terre et avança vers la brume tenant son cheval par la bride. Le cheval se mit à renâcler et refusa de pénétrer dans le brouillard. Aez laissa donc son cheval et avança seul. Au fur et à mesure qu'il avançait, la brume se fit de plus en plus épaisse et il ne voyait plus le bout de son nez. C'est alors qu'un vent glacé se mit à souffler et la brume fut en partie dégagée. Puis le vent s'arrêta et les volutes de brouillard se reformèrent. Le Roi Aez vit des silhouettes se former dans les brumes, au début de simples formes nuageuses que l'on devine, mais qui, au fur et à mesure de sa progression, devenaient plus précises. A un moment, son regard fut attiré par une forme de grande taille qui lui rappelait furieusement la tête de l'Hydre de l'Equinoxe. En regardant plus attentivement il vit que cette Hydre de Brumes de l'Equinoxe grandeur nature semblait menacer des formes plus petites. Il se rapprocha et vit trois formes humaines lutter contre le monstre de brume. Plus il regardait, plus la scène devenait réaliste et il distinguait parfaitement Johan, Aelide et lui-même en train de combattre le monstre. Puis le vent souffla à nouveau et chassa cette scène du passé. La brume se reforma rapidement et cette fois Aez vit son père se faire abattre en duel contre Iro, il vit ensuite sa longue errance, sa défaite face au duelliste Xziarite, sa rencontre avec l'Horloger, son duel victorieux face au champion de l'empereur et son retour dans son pays. Le vent souffla à nouveau et une autre scène apparut, il vit des chevaliers en armures étendards au vent, il reconnut leurs blasons, ceux de Baranthiun et Baranthion de Baranthe, d'Icenia Buddug de Lokta'ch, de la dame protectrice de Valdoria Lithil, du protecteur des Hautes Terres de l'Ouest Sid de Hautvents et ceux d'Enguerand de Camlahan et de sa sœur cadette Myrie d'Avolonie. Tous partaient pour la guerre.

Le vent souffla à nouveau, mais cette fois-ci il était chargé de miasmes à l'odeur pestilentielle. Les chevaliers et leurs montures au lieu de partir en fumée comme pour les scènes précédentes semblèrent se décomposer sur pieds en un pourrissement accéléré avant de tomber au sol formant un immense charnier. L'odeur était insoutenable. Puis des volutes noires sortirent des cadavres et se rassemblèrent en des formes spectrales qui se mirent à tournoyer autour du Roi. Des mains blanches et glacées sortirent du sol et saisirent les chevilles du Roi et d'autres s'agrippèrent à sa cape. Malgré un engourdissement qui commençait à le ralentir, Aez se saisit de son épée et adressant une prière à Néliane, la leva vers ciel. L'Epée des Cinq Ancêtres se mit à briller d'une lumière dorée et aveuglante qui dissipa les ombres autour du Roi. Puis Aez abattit son épée devant lui et le brouillard fut dissipé. Devant lui se dressait la Tour Sombre.

La Tour Sombre était immense. Ses murs noirs semblaient lisses et solides, le temps ne semblait pas les avoir altéré et on ne distinguait aucune ouverture hormis une immense porte en acier. La brume semblait sortir des fondations de la Tour et commençait à se répandre lentement. Le Roi Aez s'avança jusqu'à un escalier qui menait à l'entrée de la Tour Sombre. Arrivé en haut de cet escalier, sur un petit parvis, Aez vit la lourde porte noire incrustée de têtes faisant des grimaces horribles qui barrait l'entrée. Devant cette porte se tenait un homme en armure. Un homme qu'Aez avait espérait ne jamais revoir. Devant lui se tenait le Champion Imprérail Iro qui venait de dégainer Kusanagi se mettant en position de combat. Aez se préparant au combat s'adressa à son adversaire.

- Champion impérial. Nous avons résolu nos griefs. Que faites vous ici ?
- Vous ne passerez pas.
- Champion impérial. Une quête impérieuse m'amène en ces lieux. Pourquoi me barrez vous le chemin ?
- Vous ne passerez pas.
- Je vous ai connu plus bavard. Mais s'il n'y a que le langage des armes que vous comprenez, qu'il en soit ainsi.


Les deux combattants s'élancèrent et leurs épées s'entrechoquèrent. Aez avait à deux reprises affronté ce terrible adversaire, mais comme lors de leur premier affrontement, Aez fut rapidement dépassé par la technique et la dextérité du Champion impérial. Ses coups ne fendaient que du vent et il n'arrivait à parer ceux d'Iro que de justesse. Devant la force de son adversaire Aez se demandait comment il avait pu battre un guerrier pareil. Il se concentra alors et fit appel à la puissance de ses ancêtres. L'énergie de son épée le parcourut et il lança un assaut furieux dans un éclat de lumière. Mais cette fois ci l'Epée des Cinq Ancêtres fut bloquée par Kusanagi et derrière Iro, Aez percevait la présence d'un esprit guerrier particulièrement puissant. Les deux guerriers se dégagèrent puis repartirent à l'assaut. Les coups pleuvaient, les épées s'entrechoquaient faisant jaillir des étincelles, aucun des deux combattants ne semblait être en mesure de l'emporter. Mais au bout d'un moment, les coups d'Aez furent moins appuyés, ses attaques moins précises et ses parades plus lentes. Sous le poids de son armure, Aez commençait à accuser la fatigue. Iro semblait infatigable et ne transpirait même pas. Profitant d'une contre-attaque hasardeuse d'Aez, Iro lui plaça un coup de coude à la tempe suivi d'un coup de pied circulaire en pleine mâchoire qui le projeta au sol. Aez roula sur lui-même et se releva prestement en cherchant à regagner son souffle. Face à lui, devant la porte de la Tour, Iro s'était mis en position de combat. Jambes légèrement écartées et fléchies, il tenait son épée de la main droite lame pointée vers le sol, le bras tendu et légèrement écarté du corps tandis que son bras gauche pendait nonchalamment le long de son corps. Aez se mit également en position, tenant son épée devant lui. Il adressa une prière à Néliane et la lumière dorée vint l'entourer chassant la fatigue. Prenant une profonde inspiration le Roi Aez sentit autour de lui, outre l'énergie de ses ancêtres et de la Déesse une présence qui galvanisa son cœur. Sur sa droite il distingua la silhouette d'Enguerand et sur sa gauche celle de sa jeune soeur Myrie. Tous deux posèrent une main sur ses épaules et il sentit derrière lui la présence de centaines de chevaliers. Sentant monter en lui leur force et leurs espoirs le Roi leva son épée vers le ciel. Le Roi abaissa son épée.

La Tour Sombre fut engloutie par une lumière dorée plus vive que mille soleils. Lorsque la lumière s'estompa, une tranchée nette avait fendu le sol du parvis, la porte noire avait été pulvérisée. Mais Iro se tenait toujours debout tenant Kusanagi en mains. Épuisé par ce déferlement d'énergie, Aez mit un genou à terre, s'appuyant sur son épée. S'attendant à ce que son adversaire vienne porter le coup de grâce, Aez fut surpris de voir Iro se retourner pour s'avancer vers la Tour Sombre qui hormis la porte de fer pulvérisée semblait intacte. Aez se releva avec peine et suivit le Champion Impérial qui entra dans la Tour Sombre. Lorsque Aez arriva à son tour au niveau de l'encadrement de la porte Iro se tourna vers lui pour lui dire :

- Le passage est dégagé maintenant, vous pouvez passer.

A l'intérieur de la Tour, Aez distingua une grande salle circulaire parcourue par un escalier qui longeait les murs. Contre le mur face à la porte, il distingua des formes, des silhouettes noircies comme incrustées dans la pierre. Au sol il vit les restes encore fumant de cadavres de démons de très grande taille. C'était une véritable petite armée qui semblait attendre en ces lieux avant d'être désintégrée par la lumière sacrée. Aez comprit alors le dessein d'Iro et s'apprêta à le remercier lorsque ce dernier l'interrompit d'un geste de la main. Le Champion Impérial tendit Kusanagi devant lui, garde en avant. La silhouette d'Iro devint floue et se transforma en brumes qui s'estompèrent. Il ne restait du Champion Impérial que son arme qui flottait en l'air. Comprenant la volonté et le geste de son ancien ennemi, Aez remit son épée au fourreau et prit Kusanagi entre ses mains. Le Roi Aez fut alors pris par une vision, et un véritable kaléidoscope d'images envahit son esprit. Il vit mille batailles, mille victoires, mille défaites, il vit le monde face à une menace qu'il n'aurait put imaginer dans ses pires cauchemars, il vit la ruine et la désolation, il vit l'espoir. Puis la vision s'estompa.

Alors que le Roi Aez se remettait de cette vision, il se mit à entendre des voix. Un homme et une femme étaient en train de discuter. Cherchant du regard, Aez finit par voir dans la salle un vieil homme installé sur une espèce de fauteuil volant en train de discuter avec une jeune femme aux cheveux blancs portant un bandeau sur les yeux. Tous les deux portaient des vêtements violets et ils s'affairaient sur un des murs de la salle sous l'escalier. Si Aez reconnut l'Horloger de la Destiné il ne reconnut pas l'Apôtre du Destin. Les deux protagonistes étant entourés de brumes et ne semblant pas faire attention à lui, Aez comprit très vite qu'il avait à faire à une autre vision et se concentra sur leur dialogue.

- Voilà, ici ça sera très bien. Dit l'Horloger.
- Au premier étage ? Dit l'Apôtre.
- Tu ne crois tout de même pas que je vais me taper tous les fichus étages de cette fichue Tour quand même ?
- Oui mais...
- Pas de mais. Tout comme la Montagne du Temps est la Grande Aiguille, cette Tour c'est la petite aiguille, enfin, une des petites aiguilles, alors qu'on soit en haut ou en bas c'est pareil.
- Bon d'accord. Mais tu crois qu'il empruntera la Porte ?
- Ben c'est un homme d'honneur et il se souviendra qu'en échange de mon aide il devra m'aider à son tour.
- Oui mais quand même, s'il doit faire une Quête du Temps, ça serait quand même mieux de lui préparer la Porte au dernier étage.
- Pourquoi ? Ça ferait plus chevaleresque ?
- Ben oui.
- Non, non et non. Déjà qu'on ne sait pas encore pourquoi on va l'envoyer là-bas alors faudrait pas qu'il se fasse tuer en montant.
- Attends, c'est pas ma faute si j'ai vu que son Destin l'amènerait ici, qu'il passerait par la Porte du Temps et puis qu'après je ne verrais plus rien.
- Je ne te reproche rien. Et puis t'en fait pas, tu m'as dit toi-même qu'il aurait une grande destinée.
- Oui, il deviendra Roi, tu l'aideras en cela et pour honorer sa dette il lui faudra passer la Porte du Temps, mais après j'ignore ce qui va se passer.
- Bon, te mets pas martel en tête, on finira bien par connaître le fin mot de cette histoire. De toutes façons, on fait cela pour les urgences temporelles, cela fait parti des cartes qu'on se met dans la manche. En cas d'urgence temporelle on pourra toujours l'envoyer pour nous aider à résoudre un problème qui nous échappe.
- N'oublies pas que nous ne sommes pas les seuls à jouer avec le Destin des Hommes.
- Oui mais nous on fait ça pour la bonne cause.
- Et comment va t il activer la Porte ?
- Avec la montre que je lui ai donné, tu sais celle que j'ai enchantée pour qu'elle se retrouve toujours dans une de ses poches.


Entendant ces derniers mots, Aez fouilla dans ses poches et trouva le-dit objet. La montre se mit alors à luire d'une énergie verte, Kusanagi échappa des mains d'Aez et se mit à flotter devant lui, puis de l'énergie verte se mit à jaillir de la montre et Kusanagi se mit à tourner comme tourne l'aiguille d'une horloge et un portail s'ouvrit devant Aez. Après un instant de réflexion, le Roi s'en alla accomplir son destin et s'avança dans le portail.

Aez eut l'impression d'être pris dans une grande embardée, il fut comme aspiré vers l'arrière et fut projeté hors de la Tour. Pris dans un courant irrésistible Aez s'envola dans le ciel et se vit s'éloigner de la Tour. Au sol, il vit les saisons s'écouler à une vitesse incroyable tandis qu'il montait toujours plus haut dans le ciel. Puis le flot des énergies temporelles diminua d'intensité et Aez commença à retomber lentement vers le sol, retournant vers la Tour. Il vit que la Tour n'était plus entourée de brumes mais par d'épaisses et hautes murailles noires et que toute une forteresse s'était bâtie tout autour. Il vit du sommet de la Tour une main immense se former, une main noire et griffue. Puis il vit le bras de cette main s'étendre dans sa direction et la main s'ouvrir pour l'attraper. Mais alors que la main se rapprochait de lui, Aez vit se former autour de lui une tornade qui le projeta à nouveau dans le ciel. Aez fut balloté dans tous les sens comme un fétus de paille dans une tempête pendant un temps qui lui sembla infini. Finalement, Aez termina sa course dans une rivière. Sortant de l'eau le corps fourbu, Aez s'allongea sur la berge et se reposa un instant. Après cette brève pause le Roi se releva pour évaluer la situation. Il était en un seul morceau, son armure avait tenu le choc et son épée était toujours là. Seule sa cape était dans un piteux état. A quelques pas de lui il vit Kusanagi plantée dans le sol. Il récupéra la lame et l'enveloppa dans les lambeaux de sa cape puis il se remit en route.

Marchant au hasard, Aez vit que la contrée qu'il parcourait ne ressemblait en rien à ce qu'il connaissait, le sol était aride et craquelé et seules quelques touffes d'herbes jaunies poussaient de ci de là. Rien à voir avec son Avalonie et ses prairies verdoyantes. Mais une sensation oppressante serrait son cœur et il sentait au fond de lui que quelque chose n'allait pas. Arrivé en haut d'une colline, il comprit d'où lui venait cette sensation de malaise. Devant lui s'étendait une plaine traversée par une rivière et bordée de trois collines, la plaine de Camlahan. Il était bel et bien en Avalonie. Il descendit dans la plaine et il vit qu'une grande bataille avait eu lieu à cet endroit. D'innombrables cadavres de chevaliers et leurs montures jonchaient le sol. De l'herbe jaune les recouvrait en partie, les armures étaient couvertes de rouilles et les os étaient blanchis par le soleil. Le Roi marcha un moment au milieu des chevaliers tombés, il reconnaissait parfois un blason, un étendard déchiré, les Sept Royaumes s'étaient battus en ces lieux. Parmi les morts, le Roi vit des créatures de grande taille qui tenaient de grandes haches, d'autres qui portaient des cornes et griffes, il vit également des sortes d'armures de pierre vides couvertes de runes. Alors que le Roi marchait parmi les morts, une brume s'éleva d'une armure de chevalier, puis une silhouette se forma et Aez reconnu l'un de ses chevalier, Eguerrand de Camlahan. Le fantôme du chevalier mit un genou à terre devant son Roi.

- Enguerrand ? Que... Que s'est il passé ?
- Mon Roi, enfin vous êtes revenu. Nous avons combattu vaillamment en ces lieux cinq jours durant face à l'armée du Dieu Sombre puis les ténèbres nous ont engloutis. Mais avec vous, la terre et le royaume renaitront, l'espoir renait. Enfin je peux reposer en paix.
- Attendez ! Était-ce vous à la Tour ? Et Myrie ? Et la Reine ?
- Mon Roi, votre sœur a combattu vaillamment et est tombée au deuxième jour de la bataille. Sa tombe se trouve près de la rivière. Je ne sais ce qu'il est advenu de la Reine, mais des esprits colportent qu'elle est tombée elle aussi il y a peu et la terre pleure depuis ce jour. Sire, vous portez désormais l'espoir de toute la chevalerie. Suivez la lumière. Prenez garde aux sbires des Ténèbres. Méfiez-vous des pouvoirs du Dieu Sombre. Suivez la lumière.


Le fantôme d'Enguerrand se dissipa et il ne resta bientôt de lui qu'une petite boule de lumière dorée flottant en l'air. Puis de chaque chevalier tombé s'éleva une boule de lumière qui se rassemblèrent en tournoyant autour du Roi. Puis la masse de lumière se concentra en un gigantesque rayon qui traversa le ciel en direction de l'ouest pour aller toucher à des lieues de là une immense montagne, la plus haute de Guem. Le Roi était à nouveau seul. Seul, accablé par les sombres nouvelles, empli de doutes, se demandant si les ténèbres et la mort avaient entièrement recouvert le monde ou si il était en train de faire une mauvais rêve. Mais alors que le Roi se posait mille questions, sur le fléau qui avait ravagé son pays et emporté les êtres chers à son cœur, il se mit à entendre des pleurs. Les mêmes pleurs que dans son rêve. Le Roi marcha alors en direction des pleurs et il finit par arriver au niveau de la rivière. Assise à même le sol il vit une petite fille en train de pleurer. Tout comme la petite fille de son rêve, elle avait des cheveux noirs de jais et portait une petite robe verte et une coiffe ornée d'une fleur bleue. Non loin de là Aez vit un carrosse encastré dans un rocher et des chevaliers étendus au sol portant les armes de l'Avalonie. Les chevaliers étaient hérissés de flèches et semblaient avoir péri récemment. Plus loin deux chevaux ayant échappé au carnage se désaltéraient au bord de la rivière. Se rapprochant de la petite fille, Aez vit qu'elle tenait dans ses mains une poupée en porcelaine finement ouvragée. Le Roi mit sa main sur une épaule de la petite fille et chercha à la rassurer en lui parlant doucement. La petite fille, après un mouvement de surprise reconnut un chevalier Avalonien et de jeta dans ses bras, se blottissant contre lui. Ce petit être serré contre lui redonna confiance et espoir au Roi. Des gens étaient en vie, des gens lutaient encore, il n'était pas seulement le Roi d'un royaume dévasté devant accomplir les dernières volontés des morts, mais il devait protéger également les vivants, les faibles et les opprimés.

Après avoir consolé et rassuré la petite fille, Aez alla récupérer les chevaux puis il enveloppa les chevaliers dans leur propre cape n'ayant pas les moyens de leur donner une sépulture décente. Puis le Roi fit monter la petite sur un cheval, s'installa derrière elle et se mit en route en direction de la montagne tenant l'autre cheval par une longe. En chemin, il discuta un peu avec la petite fille qui se montra peu bavarde, il apprit tout de même qu'elle s'appelait Ilfana. Visiblement elle devait être la fille d'un noble Avalonien vu la qualité de ses vêtements et vu que lorsqu'elle ne sombrait pas dans le mutisme, elle s'exprimait en langage soutenu. Interrogée sur ses parents, Ilfana lui dit que son père était parti à la Guerre Noire avant sa naissance et qu'il n'était pas revenu et elle se mit à pleurer lorsqu'elle commença à parler de sa mère. Le voyage jusqu'à la montagne dura plusieurs jours, heureusement, les fontes des chevaux contenaient des provisions et ils atteignirent leur destination sans encombres. Aez trépignait d'impatience, il savait que le Toit de Guem était le lieu de retraite de son vieil ami Tempus et il espérait que le vieil homme pourrait lui donner des explications et conseils sur ce qu'il se passait en son pays. Aez se mit à la recherche du Grand Escalier qui menait au sommet du Toit de Guem dont Tempus lui avait parlé. Aez trouva facilement le Grand Escalier et s'en réjouit car Tempus lui avait affirmé que cet Escalier était caché et que seules les personnes invitées pouvaient le trouver. Aez se savait attendu. Le Grand Escalier était creusé à même la roche et ses marches étaient d'une régularité frisant la perfection et toutes les douze douzaines de marches, il y avait un palier circulaire. Le Roi descendit de monture et prit la petite Ilfana sur ses épaules et entama l'ascension et tenant les chevaux par la longe. L'ascension fut bien plus courte qu'Aez l'avait prévu, en effet, à chaque palier, il lui semblait que le sommet se rapprochait rapidement et en douze étapes ils parvinrent au sommet du Toit de Guem.

Devant eux se dressait une forteresse aux blanches murailles et aux tours effilées. Regardant un instant vers le bas, Aez vit qu'ils se trouvaient au-dessus d'une mer de nuages, pourtant, à aucun moment durant leur ascension ils n'avaient traversé de brouillard. Aez déposa la petite Ilfana au sol et s'avança vers l'entrée de la forteresse en lui tenant la main. Les portes d'argent étaient grandes ouvertes et menaient vers une cour intérieure, Aez s'y avança et s'annonça, demandant à voir le maître des lieux. Sa voix résonna un instant puis se fut le silence. Aez renouvela son appel et à nouveau le silence lui répondit. Après avoir attendu un moment Aez alla attacher les chevaux près d'un abreuvoir rempli d'eau de pluie et se dirigea avec Ilfana vers le bâtiment principal. Il poussa une grande porte en bois de chêne qui s'ouvrit sans peine et il entra dans une grande pièce circulaire éclairée par un puits de lumière avec en son centre une grande statue entourée de douze colonnes de marbre. Aez renouvela son appel puis se tut instant reconnaissant le visage de la statue, celui de son vieil ami Tempus. Aez lâcha la main d'Ilfana et s'avança jusqu'aux pieds de la statue. Sur son socle il lut que cette statue avait était faite en la mémoire de Tempus fondateur de l'Ordre. Son ami était donc mort et la forteresse semblait vide.

Mais avant que Aez puisse se poser davantage de questions, son regard fut attiré par une ombre au plafond et il vit fondre vers lui des traits d'aciers qu'il para avec difficultés avec son gantelet. Aez dégaina prestement alors que le Traquemage tapi en haut d'une colonne se jetait sur lui une épée courte et une dague en main. L'assaut du Traquemage fut esquivé par Aez d'un bond en arrière, mais avant que le Roi ne puisse contre-attaquer, le Traquemage lança sa dague visant l’œil droit du Roi qui s'en sortit avec une estafilade sur l'arcade sourcilière. Ne laissant aucun répit à son adversaire, le Traquemage lança une nouvelle attaque qui laissa un profond sillon sur le front d'Aez. Rapidement, le sang se mit à couler dans les yeux du Roi dont la vision fut brouillée par un voile rouge. Face aux attaques vicieuses et précises de son adversaire, Aez redoubla ses assauts formant avec son épée une véritable tornade d'acier. Le Traquemage esquiva d'un bond et lança deux petites fioles en verre sur Aez qui explosèrent l'une sur son épaule et l'autre sur son genou. De l'acide vert se répandit sur l'épaulière et la genouillère du Roi qui fondirent comme du beurre et la chair fut brûlée pratiquement jusqu'à l'os. Sous la douleur terrible, Aez mit un genou à terre et lâcha son arme. Il vit dans un voile rouge la forme sombre du Traquemage fondre vers lui, avec l'énergie du désespoir il para avec son bras valide l'épée du Traquemage mais il ne put rien faire contre le coup de pied sous le menton qui le projeta au sol. Le plafond tournait, au loin, il voyait la petite Ilfana terrifiée se tenir près de la porte paralysée comme une souris devant un serpent, ses membres étaient en plombs et il vit comme au ralenti le Traquemage bondir sur lui, levant le bras pour le décapiter avec son épée courte. Le bras du Traquemage s'abattit. Le temps semblait arrêté pour Aez, et comme dans un rêve il vit une lame d'argent sortir de nulle part et parer l'arme du Traquemage, il vit une forme indistincte tourner sur elle-même et donner un coup fatal au Traquemage faisant sauter sa tête de ses épaules. Sombrant peu à peu dans l'inconscience, Aez vit une longue chevelure noire flotter un instant au-dessus de lui et avant de sombrer définitivement il sentit une parfum, un parfum connu, le même que portait sa Reine, puis ce fut le néant.

A son réveil, Aez se trouvait couché sur le dos sans son armure le corps couvert de bandages. Blottie contre lui se trouvait la petite Ilfana qui semblait dormir en serrant contre elle sa poupée. Se redressant légèrement, Aez vit qu'il se trouvait toujours au même endroit. Étrangement, il ne ressentait aucune douleur, il se releva et prit Ilfana toujours endormie dans ses bras. Il vit qu'une clé étrange avec un sablier en son centre était attachée à son cou par une petite chainette en or. Il réveilla doucement la petite fille qui après avoir ouvert les yeux se jeta à son cou. Après ces effusions, Aez demanda à Ilfana ce qu'elle avait vu et cette dernière répondit qu'elle l'avait vu se battre contre le méchant avant de tomber. Puis elle l'avait vu par terre couvert de bandages et avait cherché à le réveiller avant qu'elle-même ne s'endorme. Reprenant davantage ses esprits, Aez ramassa son épée qui se trouvait à coté de lui et regarda les alentours. Il vit non loin de lui une épée d'argent plantée verticalement dans le sol. Se rapprochant, il reconnut sans nul doute une lame sacrée d'Avalonie, la même qu'utilisait sa Reine Aelide. Il vit également que cette épée était plantée dans une espèce de flaque noire. Tâtant la flaque noire du bout de son épée, il n'obtint aucune réaction. Il s'avança alors avec prudence et prit la poignée de l'épée sacrée de sa main libre et chercha à la retirer. N'y parvenant pas, il mit son épée à la ceinture et saisit la poignée à deux mains et tira de toutes ses forces. La lame ne bougea pas. Essoufflé et en nage, Aez abandonna la partie et continua son exploration afin de comprendre ce qu'il s'était passé. Lorsqu'il arriva près de la porte d'entrée, il vit que les chevaux dans la cour étaient totalement immobiles, comme figés. Lorsqu'il voulut sortir pour aller voir de quoi il retournait, il percuta un mur invisible et se retrouva sur son séant. Aez se releva et poussa le mur invisible et s'aperçut qu'il était impossible de sortir. De plus en plus perplexe, Aez se mit à explorer le bâtiment et vit que derrière la grande statue il y avait un escalier menant vers le bas. Il était pourtant sur de n'avoir pas vu cet escalier quelques instants plus tôt. Avec circonspection, Aez prit cet escalier et arriva dans un crypte où se trouvait un gisant. Sur ce gisant se trouvait un parchemin sur lequel des mots avaient été écrits à la hâte. Aez se mit à lire le parchemin.

« Mon cher ami,
Au moment où je vous écris, pour la première fois de ma vie je vais manquer de temps.
Le temps.
Pour que vous compreniez ce qu'il se passe il faudrait que je passe beaucoup de temps à vous enseigner la nature même du temps, et ce temps je ne l'ai pas. Mais en ces lieux, vous trouverez la connaissance dans la bibliothèque du temps. Sachez que tout commencera à cause d'une anomalie temporelle dans le passé qui génèrera un futur où naitra un dieu. Un dieu qui s'est mis en tête de réécrire le Destin de Guem à sa convenance. C'est cet ennemi qu'il vous faudra vaincre. Avant d'aller rencontrer mon propre destin, je vais utiliser l'Exodus pour vous envoyer des renforts. Lorsqu'ils arriveront il faudra que vous soyez prêt à combattre, à la fois dans le passé et dans le futur. La tâche ne sera pas facile et sera longue, mais j'ai confiance en vous. Le Destin est ce que nous en faisons.
Tempus. »


Effectivement la tâche fut longue. Aez finit par trouver un escalier menant à la Bibliothèque du Temps et il y lut de nombreux ouvrages sur l'Histoire de Guem. Il comprit ce qu'il se passait et ce qu'il devait faire. Il comprit également où ils se trouvaient, dans un refuge hors du temps. Ils découvrirent plusieurs salles de vie, des cellules de repos et des celliers bien garnis de victuailles qui ne semblaient pas se corrompre au cours du temps. Au fil des ouvrages Aez fut persuadé que cette parenthèse hors du temps lui permettrait de préparer un plan pour résoudre la crise temporelle que Guem traversait. Mais si les livres d'histoires lui étaient accessibles, les livres traitant de magie et du temps étaient pour lui totalement incompréhensibles. Par contre, Ilfana se passionna pour ces ouvrages et semblait comprendre les termes abscons qui les composaient et commença à apprendre la magie du Temps. Régulièrement, Aez regardait les chevaux bloqués dans le temps et ne constatait aucun changement. Le temps s'écoulait et il voyait des rides apparaître tandis qu'Ilfana grandissait. Un beau jour alors qu'il s'entrainait seul pour ne pas perdre la main, il vit la jeune Ilfana se présenter devant l'épée sacrée d'Avalonie, remonter ses manches, saisir l'épée à deux mains et s'arque-bouter sur ses jambes. Elle tira de toutes ses forces et l'épée jaillit du sol. Déséquilibrée, Ilfana se retrouva sur son postérieur tenant l'épée en mains. Une partie de la tache noire s'enroula alors sur la lame sacrée et une autre autour de la jeune fille formant une sorte de manteau d'ombres. Inquiet, Aez se rapprocha et examina la chose. Kusanagi étant restée avec les chevaux, Ilfana était ravie d'avoir enfin une épée pour s'entrainer avec Aez et trouvait ce vêtement vivant très seyant. Elle rassura Aez en lui expliquant la nature de ces ombres, même s'il ne comprit que la moitié de ce dont elle parlait. Le temps continua à s'écouler pour eux et ils étudièrent longuement leur ennemi, ils savaient ce qu'ils avaient à faire, ils savaient qui ils allaient devoir affronter et lorsqu'ils se sentirent prêts, Ilfana qui avait maitrisé la magie du temps sortit la clé qu'elle portait au cou et la fit tourner trois fois devant le mur invisible. Dehors les chevaux se mirent à hennir. Ilfana dissimula la clé en un endroit secret et ils sortirent de leur refuge, retournant dans le temps.
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La tâche fut longue, très longue et fut parcourue de nombreux évènements, des événements terribles, des événements tristes, des événements heureux. Ils virent de grands guerriers combattre et tomber. Ils arrivèrent à sauver de jeunes pousses, des jeunes qui écriraient un nouvel avenir. Ils parcoururent le monde dévasté, trouvant et rassemblant ceux qui résistaient encore. Il vécurent cachés, dissimulant leurs identités pour que l'ennemi ne puisse pas découvrir leur plan. Et finalement le jour qu'Aez attendait arriva. Les chevaliers du passé arrivèrent, le futur allait pouvoir changer. Lorsque Johan s'agenouilla devant lui, Aez se remémora ce qu'il avait traversé.

- Une bien longue quête mon ami, une bien longue quête qui je l'espère se terminera bientôt.


Enfin le jour du Jugement Divin était arrivé. L'Histoire de Guem retenait son souffle, tout allait commencer, tout allait finir.

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Mercenaire depuis les débuts de la bêta.
Même pas mal. ^^
GT Niveau 65. Gouverneur.
Itcg Niveau 54 La Princesse des Mercenaires
Championne du Consortium 2013
Merci à Cian pour mon nouvel avatar ^^


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Message Publié : 12 Mai 2014, 13:14 
Guémélite
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Juste un grand MERCI!!! :P

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Message Publié : 20 Mai 2014, 19:02 
Eminence
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11/ La bataille du Conseil
« La dame noire prend le pion noir et met la tour noire en échec »

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Dehors les oiseaux chantaient, le Château de Kaes resplendissait sous les rayons du soleil en cette belle journée de printemps. A l'intérieur du Château de Kaes, Sombre et Zereshin étaient partis en éclaireur et s'étaient introduits dans l'antre des Traquemages avec pour mission de faciliter l'entrée du groupe d'intervention des Guildes. Sombre en tant qu'ancienne Traquemage était tout à fait qualifiée pour repérer les meilleurs accès et repérer les pièges. Zereshin, un nouvel arrivant chez les Combattants de Zil s'était immédiatement porté volontaire et s'était présenté comme un spécialiste des infiltrations. Bénéficiant de surcroit d'un sort de dissimulation de Marlok, leur présence était indétectable. Trouvant instinctivement les passages secrets, Sombre se faufila en compagnie de l'homme rat au coeur du repaire des Traquemages. Des souvenirs affluant dans son esprits, elle en oublia leur mission et s'enfonça au plus profond des entrailles du repaire au lieu d'aller sécuriser l'accès principal que le groupe d'intervention emprunterait. Elle se rappelait des entrainements, de l'endoctrinement, de la peur, de la souffrance provoquée par des machines et instruments qui effaçaient les souvenirs et les sentiments inutiles comme la compassion et la pitié. Portée par ses souvenirs, elle se dirigea vers l'endroit le plus important pour les Traquemages, la salle du Serment, le lieu ou l'apprenti ayant accompli sa mission devient un Traquemage. Elle avait échoué. Elle n'était plus une apprentie Traquemage. Elle était Sombre. Sombre, une Combattante de Zil. Sombre qui rêvait de se venger de cette Organisation qui lui avait tout pris. Sombre. La jeune femme se répéta son nom pour conjurer les souvenirs et retrouver ses esprits. Quand elle fut à nouveau focalisé sur le présent, elle s'aperçut qu'ils étaient justement dans le couloir menant à la salle du Serment. Hésitant à faire demi tour pour retourner accomplir la mission, Sombre vit Zereshin passer devant elle et lui faire signe de la suivre. Au bout du couloir, elle distingua une lueur verte qui luisait doucement. S'avançant avec une prudence redoublée, ils arrivèrent devant la salle du Serment. L'entrée de la salle était à moitié obstruée par de grandes racines parcourues de veines noires. La lumière verte venait de la salle, mais l'entrelacs de racines empêchait de distinguer clairement ce qu'il se tramait dans cette pièce. Sombre et Zereshin se faufilèrent entre les racines et finirent par déboucher dans la salle du Serment.

Sombre se rappelait de cette salle. Lors de la Cérémonie de Passage les Traquemages se mettaient en cercle et l'apprenti entrait nu dans la pièce pour se diriger au milieu d'un cercle de runes. Puis il recevait son nouveau costume et recevait le droit de se faire appeler « Traquemage ». Mais la salle ne correspondait en rien au souvenirs de Sombre. Le long des murs se trouvaient des cylindres en verre remplis de liquide vert où flottaient des hommes et des femmes en costume de Traquemage. Au centre de la pièce se trouvaient quatre de ces tubes, l'un contenait un Traquemage, deux autres contenaient respectivement un humanoïde de grande taille à la peau glabre et une créature démoniaque, le quatrième contenait une espèce de petit foetus recroquevillé sur lui même. Les quatre tubes étaient reliés les uns aux autres et on pouvait voir que le Traquemage, le démon et l'humanoïde semblaient fondre lentement tandis que le foetus grandissait doucement. Malgré son aversion pour les Traquemages, Sombre fut horrifiée par ce spectacle. Observant attentivement les cylindres, Sombre reconnut le visage à moitié masqué d'un des Traquemages, le Conseiller Chantelain. Tandis que Zereshin observait également les cylindres, Sombre s'avança en dégainant une dague pour briser le tube en verre et libérer le chef des Traquemages. Mais alors qu'elle s'approchait, l'ombre du Cylindre se mit à se mouvoir et une fumée s'éleva révélant un individu en costume de Traquemage tenant dans sa main gauche une lame brillante d'Ebhoki. Sombre abasourdie reconnut le costume, la silhouette et le visage de Chantelain. Mais il était horriblement déformé avec des mains griffues, un troisième bras et suintait d'une énergie méphitique. La situation étant trop confuse pour Sombre, elle fit un pas de recul se mettant en position défensive. Zereshin de son côté venait de se cacher derrière un cylindre. Le Traquemage lui attendait, ne semblant pas vouloir attaquer tout en observant Sombre. Avant que cette dernière ne se décide sur la marche à suivre, le Traquemage s'adressa à elle.

- Je te reconnais. Tu es Sombre. Tu es une ancienne Traquemage. Tu as toutes les qualités pour rejoindre la nouvelle organisation et l'ordre nouveau. Je sens en toi la colère et la fureur, le mal et le meurtre coulent dans tes veines, tu seras une bonne recrue. Ton nom te prédestine à servir le Dieu Sombre. Accomplis ta cérémonie de passage, tue la saleté qui t'as accompagné et renais en tant que nouvelle Traquemage.

Le Traquemege fut entouré d'une lueur verte et Sombre vit des images se former dans son esprit. Elle sentit la tentation. Elle se vit revêtant à nouveau le célèbre costume. Elle se vit à la tête de Traquemages, traquant et éliminant des cibles dans l'ombre. Elle se vit sans doutes, sans regrets. C'était son destin. Elle allait devenir la Traqueuse Sombre, maitresse Traquemage au service d'un nouvel ordre sans failles, sans faiblesses. Tout ce qu'elle avait à faire c'était d'abattre ce rat. Un vulgaire rat qui avait rejoint les Combattants de Zil dont elle ne savait rien. Les Combattants de Zil, un ramassis de saltimbanques et de détraqués sociaux qui dansaient, chantaient et s'amusaient perpétuellement comme pour conjurer le mauvais sort. Sa famille. Une famille avec qui elle avait des moments de joie et de tristesse, une famille qui l'avait accueilli. Elle n'était plus une apprentie Traquemage à la dérive avide de vengeance et de reconnaissance, elle était une Combattante de Zil et appartenait à une grande famille. Sombre leva la tête devant le Traquemage.

- J'ai déjà accompli ma cérémonie de passage. Je suis Sombre, Combattante de Zil et ton organisation va être détruite par l'armée du Conseil.
- Pauvre inconsciente, ta misérable armée est déjà en train d'être anéantie par le seigneur Vordak. Mais ne t'inquiètes pas tu vas les rejoindre dans la mort et la douleur.


A l'extérieur du repaire des Traquemages, Farouche n'en pouvait plus d'attendre. Sur un coup de tête, suivant son instinct elle décida de lancer l'assaut. Aveuglée par la colère, elle n'écouta pas les conseils de prudence, oublia d'attendre le retour des éclaireurs et prit la tête de la Meute obligeant le reste de la troupe à la suivre. Lorsqu'elle trouva le nid vide, sa colère augmenta encore d'un cran. Et lorsque Vordak et ses Traquemages firent leur apparition sa rage explosa et elle se jeta dans la bataille. De son côté, Vordak souriait sous son masque. Parmi les Zils il y avait de nombreux guémélite de l'ombre qui feraient de parfait matériaux pour créer de nouveaux Traquemages. Mais prudent, il resta en retrait tandis que les combattants entraient en lice. En effet, malgré ses paroles, il savait que le combat ne serait pas facile pour ses Traquemages. Le Meute menée par Farouche ne fit pas dans la finesse et appliqua sa meilleure tactique, la charge brutale et massive. Farouche poussa un hurlement terrible et les membres de la Meute sentirent monter en eux les énergies séléniennes, Kolère se transforma en Volk garou et griffes et crocs entrèrent dans la mêlée. Les Traquemages bondissaient, virevoltaient et jouaient de leurs lames, la Meute combattait avec sauvagerie, griffaient, mordaient tout en se coordonnant à l'instinct. Le reste des Combattants de Zils entra dans la danse. Zil, Telendar et Danse Lame firent pleuvoir des dagues avec une parfaite maîtrise sur les Traquemages. Les mages des Ombres entonnèrent le Requiem de l'Ombre et ils firent jaillir des tentacules d'ombres qui se lancèrent contre leurs ennemis. L'Abomination et l'Aberration entrèrent également en lice et apportèrent un supplément de puissance et d'impact à la Meute.

Pilkim, après un très court moment de panique, vit que les Combattants de Zil mettaient les Traquemages en grande difficulté. La Meute avait un style de combat sauvage et totalement imprévisible, la magie des Ombre était par nature indirecte et insaisissable, et les maraudeurs Zils pouvaient rivaliser avec n'importe quel assassin. Voyant cela, Pilkim ordonna au reste de la troupe de rester en retrait afin de protéger les mages et les prêtres qui soutiendraient l'assaut des Zils via des soins et des sorts de renforcement physique. Rapidement, les forces du Conseil commencèrent à prendre le dessus. Des tentacules d'ombres s'enroulèrent autour d'un Traquemage qui fut coupé en deux par la hache bestiale de Kolère, un autre fut attrapé à la fois par l'Abomination et l'Aberration et se fit démembrer en un instant, un autre esquivant d'un saut aérien un coup de marteau de Grognon qui manqua de le broyer fut transformé en pelote d'épingle par un tir nourri de dagues lancées simultanément par Zil et Telendar, un autre encore dont les sens étaient perturbés par la musique de Kriss fut attrapé par Brutus et piétiné à mort. Les Traquemages arrivaient à blesser leurs adversaires, Salamalek perdit sa queue, Sansvisage perdit un oeil et Grognon se fit ouvrir le ventre, mais ces blessures loin de les arrêter accentuaient la rage des membres de la Meute qui combattaient de plus belle. La rage montait, les énergies magiques circulaient, les blessures se refermaient, les corps se transformaient et la rage montait encore.

C'est alors que Vordak entra en action. Il dégaina deux de ses épées accrochées dans son dos et s'élança dans la mêlée accompagné de deux Traquemages. Il fonça sur Sangrépée qui se battait avec Kolère contre un autre Traquemage. Les deux Traquemages se jetèrent sur Kolère et Vordak lança sur l'elfine une de ses épées tout en dégainant une autre. Sangrépée évita l'épée qui se planta derrière elle et contra l'assaut de Vordak avec son épée sanglante. Mais alors que les épées s'entrechoquaient, une ombre surgit de l'épée plantée au sol et un démon armé d'une épée biscornue et d'une espèce de pied de biche sauta dans les jambes de Sangrépée et lui trancha les jarrets. Vordak en profita pour planter une de ses épée dans le ventre de son adversaire, puis lentement il fit tourner la lame dans les entrailles l'elfine qui hurla sous la douleur atroce avant de défaillir. Vordak donna un grand coup de pied dans la tête de son adversaire inconsciente et retira brutalement sa lame dans un geyser de sang. Sethan Arai, le démon qui avait surpris Sangrépée intercepta le corps de l'elfine, lui planta dans le dos son étrange arme courbée attachée à une chaine qu'il lança au plafond. La pauvre elfine fut ainsi suspendue en l'air comme une carcasse de viande par un croc de boucher. Voyant ce qu'il était advenu à leur amie, les membres de la Meute furent frappés de stupeur. Kolère dont la rage n'était contenue que par la présence de l'elfine explosa dans une folie sanguinaire. Sa rage fut telle qu'elle se propagea à tous les membres de la Meute présents qui perdirent tout contrôle et se transformèrent en énormes Volks qui hurlèrent à la mort faisant vibrer les murs de la salle. Vordak sourit sous son masque. Il tint devant lui une petite gemme rouge qui se mit à rayonner.

- Vos âmes sont aveuglées par la colère et je suis le maître de la colère.

La meute de Volks enragés se retourna alors contre les forces du Conseil et ce fut le chaos. Voyant que leur adversaire s'étaient joué d'eux Pilkim tenta de sauver tout le monde en lançant un sort de téléportation massif. Mais alors que qu'il terminait son sort, des runes dissimulées aux quatre coins de la pièce se mirent à briller et il s'aperçut qu'on ne pouvait sortir de ces lieux par magie. Un énorme Volk sauta par dessus le mur de guerriers et se jeta sur lui, les crocs prêts à lui broyer son crâne.

Dans une autre pièce du repaire des Traquemages, deux Zils avaient combattu. Deux Zils avaient été vaincu. Le combat avait été aussi violent que rapide et seul le sombre Chantelain était debout. Zereshin avait plusieurs lames plantées dans ses membres et était enchaîné à une cuve. Sombre était étendue au sol, le corps et le visage couvert d'ecchymoses comme après un passage à tabac en règle, mais aucune de ses blessures ne semblait mortelle. Le Traquemage après l'avoir soigneusement dépouillée de toutes ses armes l'attrapa par les cheveux et la tira vers une cuve. Sombre, à moitié assommée entendit les paroles du Traquemage.

- Tu va renaître. Le procédé sera juste beaucoup, beaucoup plus douloureux que si tu étais venue de ton plein gré. Mais ne t'inquiètes pas, tu deviendras une Vraie Traquemage. Tu tueras le rat de tes mains et tu deviendra La Sombre Traquemage. Telle est la volonté du Dieu Sombre.

Alors que le Traquemage arrivait devant la cuve, Sombre fut aspergée d'un liquide chaud et visqueux. Relevant la tête elle vit le dos du Traquemage traversé par une main griffue qui tenait son coeur encore palpitant. La main se referma et le coeur explosa comme un fruit trop mûr. Une autre main griffue se posa sur la tête du Traquemage puis s'en éloigna légèrement en formant une espèce de tourbillon magique entre la tête et la main. Puis le corps du Traquemage fut entourée d'une aura verte et il commença à se décomposer et à tomber en poussière. Il ne resta bientôt du Traquemage qu'un tas de cendres sur lequel se trouvait une pierre noire. Un pied botté de noir vint écraser la pierre qui explosa en mille morceaux. Devant Sombre se tenait une femme aux longs cheveux noirs. Son teint était d'un pâleur mortuaire, ses yeux étaient remplis d'une énergie méphitique, des protubérances osseuses sortaient de ses épaules et de ses mains et son corps semblait déborder d'énergie nécromantique. Sombre reconnut Ishaia. La Conseillère assassinée qui avait été relevée des morts par le Nécromancien qui avait détruit le Zircus. Mais elle semblait différente de la description qu'elle en avait reçu. Plus puissante, plus terrifiante.

Ishaia sourit. Elle avait fait un long voyage, même si le temps ne signifiait plus grand chose pour elle. Elle avait attendu. Après avoir été délivrée de l'emprise de Zejabel, elle avait du ployer le genou devant le Dieu Sombre. L'attente avait été longue, mais finalement l'occasion de briser définitivement ses chaînes et de recouvrer sa liberté s'était présentée. Une armée de chevaliers d'un autre temps accompagnée par les derniers opposants au Dieu Sombre s'était présentée devant la Citadelle Sombre. Un Ancien Roi défia le Dieu Sombre devant ses armées. Le Dieu Sombre se leva et alla répondre au défi. Le Trône et la Porte du Temps étaient bien gardés et elle, Ishaia la Liche en était l'ultime gardienne. Lorsque Hiro et Ilfana arrivèrent devant la Porte du Temps, Ishaia comprit qu'elle tenait là son occasion. Elle aida les deux héros à se débarrasser des autres gardiens et les aida à activer la Porte du Temps. Obtenant de pouvoir les suivre en échange de son aide, elle traversa la Porte du Temps avec eux. Puis ils mirent leurs pouvoirs en commun pour sceller la Porte un moment. Elle donna des informations cruciales aux deux jeunes gens puis chacun partit de son côté. Les uns comme les autres partageaient un but principal, détruire le Dieu Sombre, ensuite les choses pourraient diverger, mais c'était là une autre histoire.

Après avoir détruit le Traquemage, Ishaia se pencha sur Sombre et lui mit une rose rouge entre les dents. Sombre, trop amochée pour réagir sentit ses forces lui revenir et ses blessures se résorber. Lorsqu'elle fut en mesure de se relever, toutes les pétales de la rose étaient tombées. Elle vit qu'Ishaia avait délivré Zereshin et lui avait appliqué le même traitement. Sombre considéra Ishaia comme ennemie de son ennemi et lui laissa le bénéfice du doute lorsqu'elle lui expliqua les raisons de sa venue. Membre de la Meute, Sombre sentait que les choses ne se passaient pas bien en haut et accepta le plan de l'ancienne conseillère. Ishaia s'avança vers un pilier et commença à appuyer dessus en plusieurs endroit suivant un rythme bien précis. Conseillère de longue date, elle connaissait les secrets du Château de Kaes que même Verace et Chantelain ignoraient et savait comment activer la chute des piliers porteurs.

En haut, la situation était désespérée, les Volks déchiquetaient les guerriers de la Légion et de la Kotoba qui hésitaient à porter des coups sur ceux qu'ils savaient être leurs alliés. Vordak et ses Traquemages s'étaient mis en retrait et semblaient contempler le carnage. Ils attendaient sans doute que les Volks aient fait le travail avant de venir s'occuper eux même des survivants. Pilkim avait évité de justesse les crocs du Volk et lançait sort sur sort pour protéger lui même et ses hommes. Mais les Volks enragés étaient trop puissants et ses défenses ne tiendraient pas longtemps. Alors que le désespoir commençait à étreindre son coeur, le château de Kaes se mit à trembler. Des fissures se formèrent dans les murs et des pierres tombèrent. Puis le plafond commença à s'écrouler. Pilkim tenta alors le tout pour le tout. Voyant que les pierres gravées de runes étaient en train de tomber, il relança le sort de téléportation massive. Une lumière blanche entoura tous les membres de l'expédition et tous se retrouvèrent dans le jardin du château de Kaes. N'étant plus sous l'influence de la pierre de Vordak, les membres de la Meute retrouvèrent leur apparence d'origine et s'écroulèrent au sol inconscients.

Depuis le jardin, le groupe vit avec horreur le château de Kaes s'effondrer sur lui même dans un nuage de poussière. Seules quelques tours et les remparts externes restaient debout. Les dégâts étaient terribles. Par chance, l'infirmerie où se trouvaient Abyssien et Verace était située dans une tour intacte. Dans le jardin, les pertes étaient dures. Les Volks avaient tués de nombreux gardes de la légion et de la Kotoba, de nombreux membres de la meute avaient des blessures terribles que seules les théurgies des prêtres lancée pendant et après la bataille avaient pu contenir, Sangrépée était dans un état critique malgré les protections divines et les théurgies curatives. Alors que les membres de l'expédition du Conseil s'occupaient des blessés et des victimes un portail s'ouvrit aux pieds de Marlok d'où sortirent Sombre et Zereshin trainant derrière eux des hommes en tenue de traquemage. Parmi eux se trouvait le Conseiller Chantelain. Avant que Marlok ne puisse interroger les éclaireurs, Sombre tendit à Marlok un cristal.

- Tiens, un message pour toi de la part d'une vieille connaissance.

Marlok prit le cristal et une silhouette miniature d'Ishaia se forma.

"Salut à toi Marlok,
Je sais que tu est encore en vie et saches que j'aurais grand plaisir à danser une nouvelle fois avec toi. Même si les circonstances nous ont quelque peu éloigné, nous partageons aujourd'hui les mêmes objectifs. Je sais que le Conseil réprouve la Nécromancie, mais je suis ce que je suis, je n'ai pas demandé à mourir et si aujourd'hui je parcours les voies de la non vie, je suis libre et à ce titre j'ai décidé de vous venir en aide. La mort me va très bien et je veut être libre d'en profiter. Celui que vous avez affronté se nomme Vordak. C'est le Maître des Traquemages. Pour détruire un Traquemage, il faut également détruire son esprit. Sans ça sa part démoniaque repart dans les méandres puis il renait avec les informations de sa précédente incarnation. Vordak est également le gardien d'un fragment du Cristal de l'Âme. C'est une pierre coeur géante qui enferme les pouvoirs du Dieu Sombre. Il existe cinq de ces pierres Coeurs géantes. L'une se trouve sur un immense château volant et commande aux éclairs, aux mers et aux vents, le Cristal Tempête. Une autre se trouve dans le coeur du démon Fournaise et commande au feu et à la guerre, le Cristal Démoniaque. Une autre est gardée par Arbre Mort et commande à la Terre et à la Nature, le Cristal des Morts. Un autre est fractionné en plusieurs morceaux et commande à l'esprit, à l'ombre et la lumière, le Cristal de l'Âme dont tes toutous ont eu un aperçu. Le dernier, le Cristal Divin qui commande aux essences magiques les plus pures et les plus obscures est gardé par le Dieu Sombre en personne. Pour détruire le Dieu Sombre il faut détruire les pierres coeur et détruire son enveloppe. J'ai inscrit dans ce cristal toutes les informations dont vous aurez besoin pour vaincre le Dieu Sombre. A notre prochaine danse, très cher."


Ailleurs sur une étendue gelée du Glacier d'Améthyste, une jeune elfe des glaces courrait vers sa mère et son père qui rentraient de la chasse avec dans leur besace lapins et perdrix des neiges.

- Mère! Père! J'ai fait un rêve ! Un rêve où il y avait des étoiles ! Deux étoiles se faisaient face. Puis un marteau est apparu et une étoile a explosé.

Ayir et Kokrëm tout heureux de retrouver leur fille froncèrent les sourcil tout en écoutant le récit du rêve de progéniture.

- Ca a l'air sérieux, dit Kokrëm.
- Ca m'en a tout l'air, répondit Ayir. Beenle, ma chérie, il va falloir que tu rencontre Dame Yilith notre prophétesse. Tu lui racontera ton rêve d'accord ?
- Oui maman !


Les parent amenèrent leur fille à Dame Yilith qui écouta soigneusement le rêve de Beenle.

- Les étoiles sont en train de bouger, le Monde est sur le point de changer. Ce que tu as vu ma petite Beenle, c'est Martel, le Briseur de Guem, la seule arme capable de détruire un Dieu... ou le Monde.
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Mercenaire depuis les débuts de la bêta.
Même pas mal. ^^
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Message Publié : 20 Mai 2014, 21:40 
Eminence
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Inscription : 06 Février 2013, 23:05
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Je ne sais pas ce que tu nous a prévu, mais c'est très intéressant, captivant, et donne énormément envie de lire la suite!

Merci!

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Message Publié : 09 Juin 2014, 11:04 
Eminence
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12/ La Bataille des Héros. Partie I.
« Et soudain surgit face au vent le vrai héro de tous les temps ... »

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Cela faisait des années que Laelyse n'était pas revenue dans son pays natal, le Glacier d'Améthyste, et c'était avec un plaisir non dissimulé qu'elle foulait à nouveau les blanches étendues de neige et de glace. Les glaces avaient retrouvé leur niveau d'avant la crise de Sol'Ra et tout semblait calme et immuable. Toute à la joie de revoir son pays natal, la jeune elfe de glace en oubliait presque les raisons de sa venue et les terribles évènements qui étaient advenus récemment, presque seulement. Alors que sa guilde traversait une crise sans précédent avec le vol de pierres coeurs et que le Conseil vacillait sur ses fondations, elle avait ressenti le besoin irrépressible de retourner au pays des glaces éternelles. Au plus profond de son être elle avait entendu un appel et dans son esprit s'était formée l'image du Trône de Glace surmonté d'une aurore boréale où elle distinguait la silhouette de la déesse Edda la Créatrice. Elle ne fut pas la seule à ressentir cet appel et alors qu'elle rejoignait une pierre de voyage installée par les Lieurs de Pierre, Yulwen et Azgur arrivèrent également guidés par la déesse. Ensemble les trois elfes de glaces vivant sur les terres tempérées partirent pour le Glacier d'Améthyste. Aucun d'entre eux n'avait la moindre idée de la raison de cet appel, mais ils sentaient que quelque chose de grave allait se produire et que des forces qui les dépassaient étaient en mouvement.

Assis sur le Trône de Glace Fryrnir l'Ancien observait son peuple et il lisait dans les coeurs de l'inquiétude. Tous avaient en tête la fonte du Glacier et l'exode et personne ne voulait revivre ces moments difficiles. Yilith la Prophétesse lui avait parlé, elle lui avait révélé le rêve divinatoire de Beenle et lui en avait donné la signification. La Prophétesse avait longuement lu la voute Céleste et lui avait transmis la volonté des dieux. Après avoir jeté un regard à Yilith qui se tenait sur sa droite en compagnie de Beenle, Fryrnir se leva. Il expliqua à son peuple qu'un nouveau péril menaçait Guem et par la même le Glacier d'Améthyste et qu'accompagné de la Prophétesse, de la Rêveuse et de la Marcheuse, il allait prendre la tête des guerriers divins pour aller combattre cette menace. Il demanda alors aux guerriers voulant se joindre à lui de s'avancer. Ursyd le chef du clan de l'Ours s'avança le premier à peine Fryrnir eut il fini sa phrase. Ayir et Kokreim s'avancèrent à sa suite ayant compris que la Rêveuse était sans nul doute leur fille Beenle. La foule fut agitée par un mouvement et trois elfes de glace en sortirent. Il s'agissait de Laelyse, Azgur et Yulwen qui venaient d'arriver. Esquissant un sourire, Fryrnir se tourna à nouveau vers Yilith et dit :

- Bien la Marcheuse et deux autres guerriers divins sont arrivés. Il ne nous reste plus qu'à aller trouver le dernier qui a en sa garde Martel pour que les Sept guerriers divins d'Agmundar soient au complet. J'espère qui se laissera convaincre.
- Je n'en doute pas, lui répondit Yilith. Le destin des Varelses le concerne tout autant que nous.


C'est ainsi que le petit groupe d'elfes de glace se mit en route pour un lieu sacré parmi tous, la Tombe de Glace du Roi Hrimnir. Le tumulus de glace qui recouvrait la Tombe avait fondu lors du cataclysme et le mausolée était désormais visible. Les gens avaient trop peur de ce que la Tombe pouvait renfermer et n'avaient pas reconstitué la colline de glace et de neige qui le dissimulait auparavant. Le petit groupe pénétra dans le mausolée, en chassa un ours qui y avait élu domicile, puis après avoir découvert un passage menant à un escalier qui descendait ils s'enfoncèrent dans les profondeur du glacier. Après avoir déjoué moultes chausse trappes et vaincu les gardiens et monstres de glace du mausolée, ils finirent par arriver devant un lit de glace sur lequel reposait le Roi Hrimnir. Le Roi Hrimnir se leva et courroucé il leur lança :

- Qui ose venir troubler le repos éternel du Roi Guerrier Hrimnir ?
- Puissant Roi, répondit Fryrnir en s'inclinant. Nous sommes venus à la demande des dieux. Les Sept guerriers divins d'Agmundar guidés par les trois Aesynes doivent se réunir afin de brandir Martel contre une divinité maléfique qui menace le Monde.
- Les Sept guerriers divins d'Agmundar ? Je ne vois devant moi que des faibles, des jouvencelles et des gamins tout juste sortis des langes de leur mère. Aucun d'entre vous n'est digne de porter le titre de guerrier divin. Encore moins de porter Martel.
- Je ne me laisserais pas insulter par une vieillerie sortie du tombeau, gronda Ursyd. Roi Hrimnir ! Je suis le chef du clan de l'Ours Ursyd et je te défie !
- Défi accepté ! Voyons si les griffes et les crocs des ours d'aujourd'hui ne se sont pas trop émoussés.


Ursyd dégaina sa grande épée de glace et Hrimnir enfila ses griffes d'aciers. Après un instant d'observation, les deux elfes de glace se jetèrent l'un sur l'autre. Rapide et agile le Roi Hrimnir esquivait et frappait avec précision tandis qu'Ursyd ayant plus d'allonge et de puissance faisait de grand moulinets avec son épée. Mais Hrimnir ne portait pas le titre de Roi Guerrier pour rien et rapidement il passa sous la garde d'Ursyd et lui enfonça ses griffes dans le ventre avant de se dégager d'un bond. Ursyd grogna et attaqua de plus belle. Cependant la différence de niveau était flagrante, Ursyd était certes un fier guerrier des glaces mais Hrimnir avait remporté cent batailles et mille combats avant d'inscrire son nom dans la Légende et rapidement Ursyd se retrouva lardé de dizaines de blessures, le souffle court tandis qu'Hrimnir ne transpirait même pas. Ursyd avait beau avoir fait appel à sa bête intérieure et s'être transformé en Elfe Ours, il n'arrivait même pas à effleurer le Roi Guerrier. Voyant que son épée ne faisait que fendre l'air, Ursyd la lâcha et se campa sur ses jambes en position défensive. Le Roi Hrimnir lança alors un assaut furieux contre son adversaire, ses griffes se déplaçaient si vite qu'on avait du mal à suivre leurs mouvements et à chaque coup elles faisaient jaillir une pluie de sang du corps malmené d'Ursyd. A l'odeur de ce sang, le Roi Hrimnir comme enivré redoubla ses coups en laissant libre court à son attaque au détriment de sa défense. C'était ce qu'attendait Ursyd et au moment où le Roi Hrimnir lui faisait de grandes entailles sur le torse, il plongea sur lui, le saisit sous les aisselles et le souleva en essayant de lui broyer les côtes avec le puissance de ses bras. Le Roi Hrimnir réagit promptement en joignant ses mains dont il se servit comme une masse pour marteler le dos d'Ursyd. Ursyd serra les dents et raffermit sa prise et serra de toutes ses forces jusqu'à ce que finalement un craquement osseux se fasse entendre. Hrimnir grimaça de douleur. A son tour, le Roi Hrimnir fit appel à sa bête intérieure et se transforma en guerrier tigre et en un seul mouvement souple et puissant il se dégagea de l'étreinte d'Ursyd qui fut projeté au sol. Hrimnir toisa à nouveau Ursyd avant de partir dans un grand rire et de reprendre forme elfique.

- Tu es venu cent ans trop top pour espérer me battre mais tu ne manque pas de courage ! Je reconnais bien là un digne représentant des guerriers divins. Très bien, si telle est la volonté des dieux je vous accompagnerais.

Yilith se précipita vers Ursyd mal en point et invoqua ses pouvoirs théurgiques pour guérir ses blessures tandis que Fryrnir se mit à expliquer à Hrimnir ce que les dieux attendaient d'eux. Une fois Ursyd remis, Hrimnir conduisit la troupe dans une vaste salle creusée à même la glace où se trouvait un grand pilier de glace dans lequel était enchâssé un marteau, le légendaire Martel, le Briseur de Guem. Même pour un elfe de glace la température dans la salle était glaciale et au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du pilier la température descendait. Hrimnir expliqua que ce pilier avait était créé par les dieux frères Athorg et Berylnir en personne et que même la puissance d'un dieu ne pourrait briser. Dans cette salle, Laelyse sentit une magie particulièrement puissante et d'une pureté incroyable. Elle comprit qu'elle était en présence de magie de Guem. De son coté Yilith invoqua un marteau sanctifié et frappa de toute ses forces sur le cercueil qui ne fut même pas égratigné. Kokreim imita la Prophétesse et d'un grand coup de hache de glace frappa le cercueil. En vain. Voyant que la force brute était inutile Yilith prise d'une inspiration soudaine se tourna vers Beenle et lui demanda comment elle ferait pour briser le cercueil de glace indestructible. Spontanément Beenle répondit :

- En puissant dans la force de ces lieux, dans la force de nos cœurs et dans la force de nos dieux.

Yilith comprit alors comment procéder et expliqua son idée à ses compagnons. Laelyse rassembla les énergies magiques et telluriques des lieux et fut emplie d'énergie magique. Yilith adressa une prière à Edda le Créatrice qui lui répondit en l'emplissant d'énergie divine. Beenle prit la main de ses parents et fit un cercle avec le reste du groupe et fut emplie d'une énergie qui peut surpasser n'importe laquelle, celle du cœur. Les trois elfes de glaces, rayonnantes telle des Aesynes prirent place devant le cercueil de glace en se mettant dos à dos et en levant les bras au ciel en joignant leur main en forme de coupe, elles se positionnèrent ainsi selon la légendaire formation de la trinité elfique. Les auras des trois elfes se mélangèrent et au dessus d'elle se forma une silhouette, celle de la déesse Edda qui souffla vers le pilier de glace avant de disparaître. Pendant un instant il ne se passa rien puis le cercueil vole en éclat en une poussière de glace aussi scintillante que des diamants. Le marteau libéré de son carcan de glace flottait en l'air, maintenu par une magie de lévitation. Sans réfléchir Ursyd s'avança et prit le marteau en main qu'il leva au ciel. Un éclair divin frappa le marteau et Ursyd sentit la puissance de l'arme le parcourir. Il avait en main l'une des armes les plus dangereuses de Guem capable de changer le cour du destin. Ursyd se tourna alors vers ses compagnons.

- Et maintenant, c'est quoi la suite ?
- Il va nous falloir aller à la guerre, répondit Yilith. Affronter des démons et un dieu.
- Rien que ça ? Qu'est ce qu'on attend ?


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A des lieues et des lieues du Glacier d'Améthyste, d'autres héros se préparaient à entrer en action. Vêtu de sa tenue et de son épée de Héros qu'il avait conquis de haute lutte Lucyan l'Aventurier observait la terrible bataille qui se déroulait dans une vaste plaine encadrée par deux grandes collines et située devant une grande ville. Il en avait parcouru chemin depuis que lui et Shana avaient fait la rencontre de Dame Jeanne, ses aventures étaient devenues célèbres et il n'était pas rare qu'il entende un barde conter ses exploits dans les tavernes. Il jubilait intérieurement chaque fois qu'il entendait l'histoire de l'Aventurier de l'Arche Maudite ou bien celle de Lucyan et le Temple Perdu ou encore celle de Lucyan et le Royaume des Pikristals. En compagnie de Shana et de Dame Jeanne, ils formaient un trio redoutable que peu de chose pouvait arrêter.

- Jeanne, demanda Lucyan. Tu peux me dire pourquoi on doit se rendre au sommet de cette grande colline ? Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, c'est la guerre juste aux pieds de la colline. Ca grouille de démons et de golems. Tu peux être sure qu'il y en aura un paquet sur la colline.
- Et bien Méra m'a guidé jusque là et il nous faut monter en haut de cette colline. Point. Pas de discussion. Tu discute les volontés de Méra toi ? Demanda Jeanne avec un air entendu.
- Non ! Non ! Mais quand même. Comment on va faire ? Il y a trop de démons à combattre, on n'y arrivera jamais.
- Tu vas bien trouver, susurra Shana d'air malicieux. Après tout, tu es Lucyan l'Aventurier ! Le plus grand Héros de tout les temps qui surgit face au vent pour sauver la veuve et l'orphelin ! Lucyan le sauveur du Royaume des Pikristals, Lucyan le héros du Temple Perdu, Lucyan aux milles sorts, Lucyan aux milles techniques de combats, Lucyan l'Immortel !
- Ouais bon, ça va ! C'est pas ma faute si les bardes me mettent en avant et pas toi. Sois pas jalouse à la fin.
- Je ne suis pas jalouse ! Mais à force d'avoir les chevilles qui enflent tu oublies qu'il n'y a pas que les solutions héroïques qui fonctionnent. En nous faufilant discrètement on peut arriver en haut, sans avoir à combattre. Bien sûr, si on fonce comme des gros boeufs, ça va pas le faire.
- Shana, répondit Jeanne. Je te signale j'ai fait un régime. Je ne suis pas grosse. Juste un peu forte.
- Ah mais je ne parlais pas de toi ! Juste de ce gr... grand nigaud qui n'y connaît rien et qui ne ferait rien sans moi.
- Ouais mais là..., commença Lucyan.
- Discute pas ! J'ai raison. On se faufile discrètement, on évite les combats, on accomplit la mission et on se barre.


Lucyan se mit à bouder tandis que Dame Jeanne observait attentivement la situation. Effectivement, comme le disait Shana leur meilleure chance serait de se faufiler discrètement derrière la grande armée de démons. Si ils se faisaient repérer, ils risquaient de se faire submerger par les hordes démoniaques. Au loin ils voyaient la ville où un grand incendie se propageait, une immense créature démoniaque semblait causer des ravages. La plaine était noire de démons, il leur fallait faire vite avant qu'il ne soit trop tard. La petite équipe se glissa donc derrière l'armée des démons, se cachant derrière les rochers, rampant, se faufilant sans se faire repérer. Profitant que la bataille fasse rage et que l'attention des démons soit attirée par ce qui se passait à l'avant des lignes, grâce au talent de guide de Shana qui se fiait à son fidèle rossignol pour repérer les dangers, le petit groupe esquiva les sentinelles de l'arrière garde démoniaque et parvint à gravir le monticule sans encombres. Cependant, avant que Shana ne puisse dire « comme sur des roulettes », elle vit que le sommet de la colline n'était pas désert. Une personne, visiblement féminine malgré la lourde armure qui masquait quelque peu ses formes était assise sur un rocher au bord d'une falaise et observait les combats en contrebas. Elle portait un casque qui masquait entièrement son visage, à sa droite était posé un bouclier avec une œil inquisiteur gravé en son centre. Shana eut la sensation que l’œil du bouclier regardait dans sa direction. Elle sentit un frisson lui parcourir l'échine tandis que remontait à la surface le souvenir de la terreur où elle et Lucyan étaient poursuivis par le cavalier fantôme. Elle espérait que cette fois encore elle ne serait pas repérée. Malheureusement, son espoir s'estompa lorsque l'Inquisitrice se leva arme en main.

- Tiens, tiens, des petits rats sont arrivés jusqu'ici. Je pourrais vous inviter à venir regarder les combats. Mais je serais une bien mauvaise hôte si je vous infligeais un spectacle de si piètre qualité. Non je vais plutôt vous occire et vous envoyer visiter les enfers, n'est ce pas généreux de ma part ?
- Psst... chuchota Shana en direction de Lucyan. Hé, le héros c'est à toi de jouer on dirait.
- Hein, répondit Lucyan, qu'est ce que tu dis ? J'ai pas entendu.
- On est repéré. A toi de jouer.
- Ah ben c'est pas trop tôt !


Tandis que Shana levait les yeux au ciel, Lucyan d'un bond sortait de sa cachette pour faire face à l'Inquisitrice tandis que Dame Jeanne se rapprochait de Shana.

- Je suis Lu... commença Lucyan.

Mais avant même qu'il ne termine sa présentation héroïque, l'Inquisitrice le chargea et abattit son épée pour le pourfendre. Lucyan para l'attaque avec son épée et contre-attaqua prestement. Tel un chat, Lucyan bondissait avec grâce et semblait danser autour de son adversaire tout en assénant une pluie de coup. Cependant le déluge d'acier n'arrivait pas à percer la défense de l'Inquisitrice et la lame de Lucyan ne faisait rencontrer le bouclier à l'œil inquisiteur qui semblait être doué d'une conscience propre ne laissant rien passer. Voyant avec quelle agilité Lucyan se mouvait et se battait, Shana fut quelque peu impressionnée et après avoir laissé échappé un soupir d'admiration se rattrapa bien vite en se tournant vers Dame Jeanne en disant :

- Je lui ai tout appris.

Dame Jeane eut un sourire en coin tout en restant concentrée sur l'adversaire de Lucyan. Cette Inquisitrice n'était pas une adversaire facile. Lucyan avait beau utiliser toutes ses techniques de combats apprises auprès de grands guerriers où celles moins académiques auprès de Shana, il ne parvenait pas à prendre le dessus. Bien campée sur ses jambes, elle paraît tous ses assauts et ses contre-attaques devenaient de plus en plus pressantes. Lucyan fit alors un bond en arrière pour lancer une boule de feu sur la guerrière en armure, cette dernière la para une nouvelle fois avec son bouclier. Lucyan essaya de l'immobiliser avec une chaîne de foudre mais l'Inquisitrice s'en débarrassa facilement d'un coup d'épée. Ni l'épée ni la magie ne semblaient pouvoir l'atteindre. Alors que Dame Jeane étudiait leur ennemie, l'Inquisitrice leva son épée au ciel et un cercle de magie se forma au dessus d'elle. Du cercle de magie des armes acérées de toute sorte apparurent, des épées, des lances, des grandes lames, des hallebardes et se mire à former une ronde volante au dessus d'elle. L'Inquisitrice abattit son épée et les lames se mirent à pleuvoir sur Lucyan. Ce dernier esquiva tant bien que mal et les lames ne firent percuter le sol. Mais la puissance des coups était telle que des rochers furent fendus en deux et des éclats volèrent touchant Lucyan. Puis les lames s'élevèrent à nouveau dans le ciel pour un nouvel assaut tandis que L'Inquisitrice levait à nouveau son épée au ciel pour invoquer de nouvelles lames. Voyant son protégé en grand péril, Dame Jeanne cria :

- Shana plan 619 !

Shana bondit alors de sa cachette tel un diable sortant de sa boite et fit tournoyer son bâton de combat au dessus d'elle d'une main tandis que de l'autre elle lançait une hache de jet sur l'Inquisitrice qui para une nouvelle fois avec son bouclier. Shana fonça alors droit sur l'Inquisitrice bâton en avant, puis à quelque mètres de son adversaire planta le bout de son arme devant elle et s'appuyant sur son bâton fit un bond prodigieux en lançant un coup de pied sauté à la figure de l'Inquisitrice. Cette dernière n'eut qu'à baisser légèrement la tête pour que Shana rate sa cible, passe au dessus d'elle et s'esclaffe lamentablement au sol en roulant dans la poussière. De son côté, Dame Jeanne avait profité de la diversion faite par Shana pour se rapprocher de Lucyan et invoqua le pouvoir des paladins sacrés de Méra pour donner à Lucyan davantage de puissance. Lucyan fut submergé d'énergie divine qui débordait de lui telle aura rougeoyante. Il fonça sur l'Inquisitrice et lui asséna frénétiquement un coup monumental qui fut une nouvelle fois paré par son bouclier. Mais cette fois ci, la guerrière en armure avait reculé d'un bon mètre sous la puissance du coup. Lucyan chargea à nouveau. L'Inquisitrice n'ayant pas le temps diriger ses armes volantes vers lui se prépara à encaisser à nouveau le choc mettant son bouclier en avant. Le coup de Lucyan fut encore plus puissant que le précédent et l'Inquisitrice fut à nouveau projeté en arrière. Mais cette fois ci elle heurta quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Shana s'était glissée dans le dos de l'Inquisitrice et s'était mise à quatre pattes pour qu'elle trébuche sur elle. Le plan machiavélique de la jeune femme fonctionna à merveille et l'Inquisitrice se retrouva les quatre fers en l'air. Lucyan bondit sur son adversaire et abattit son épée avec une telle force que le bouclier de l'Inquisitrice fut fendu en deux. Lucyan se trouvant au dessus de l'Inquisitrice leva son épée vers le ciel pour donner le coup de grâce, mais cette dernière ayant ramené ses genoux vers sa poitrine se dégagea en le repoussant d'un double coup de pieds. L'Inquisitrice se releva et Lucyan fonça à nouveau et asséna un terrible coup de taille. L'Inquisitrice para avec son épée mais cette fois ci étant moins bien campée sur ses jambes et ne bénéficiant plus des pouvoirs protecteurs de son bouclier, le coup la souleva de terre et elle fut projetée au loin jusqu'au bord de la colline. Dans le coin de l’œil elle vit Shana planter son bâton à deux mètres sur sa gauche et s'en servir comme d'un tourniquet pour lui lancer un double coup de pied tournoyant. Percutée en pleine poitrine par le coup donné de tout son poids par Shana, l'Inquisitrice fut éjectée de la colline et dévala la pente comme une pierre roulant dans une avalanche. Shana tout sourire se retournant ver Lucyan arborant un air de triomphe.

- Qu'est ce que tu ferais sans moi ?
- Ouais mais qui c'est qui a fait le plus gros du boulot ?
- Dame Jeanne. Et sans mon super plan d'un machiavélisme consommé tu ne serais pas là à faire le malin !
- Du calme les enfants, intervint Dame Jeanne. Cessez vos chamailleries. J'ai trouvé ce qu'on cherche.
- Et on cherchait quoi au juste ? Demanda Lucyan.
- Ca !
Désigna Dame Jeanne en montrant un rocher fendu lors des combats.

En se reprochant Lucyan et Shana virent que sous le rocher se trouvait une plaque métallique couverte de runes. En s'approchant ils pouvaient sentir le pouvoir que renfermait ces runes. Lorsqu'ils voulurent interroger Dame Jeanne sur ce qu'ils devaient faire ils virent qu'elle paraissait absente semblant écouter des voix en son for intérieur. Les deux jeunes gens se turent, attendant la suite. Dame Jeanne leva les mains au ciel et une colonne de lumière dorée tomba sur elle. Sa vielle armure de paladin toute cabossée se transforma en une magnifique armure d'or et dans ses mains apparurent un marteau et un bouclier de lumière. Ainsi nimbée de puissance et de gloire, Dame Jeanne s'avança vers la dalle runique. Elle leva le marteau au ciel puis elle l'abattit, fracassant d'un coup la dalle runique que seule une puissance divine pouvait briser. Au sol une large fissure était apparut au centre de la colline. Tandis que l'armure et les armes divines s'estompaient en même temps que la lumière dorée, Dame Jeanne encore habitée par le pouvoir divin désigna la fissure de sa main et des éclairs divins vinrent la frapper et la colline se mit à trembler.

Alors que Dame Jeanne retrouvait une apparence normale, Shana se tourna vers elle légèrement inquiète.

- On fait quoi maintenant ?

Le sol se mit à se craqueler et un grondement sourd se fit entendre tandis que de la fumée sortait des fissures. Dame Jeanne jeta un œil dans la grande fissure et vit ce qu'elle avait réveillé.

- On court ! Vite !
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